Au cœur du Moyen-Orient, riche d’un passé millénaire qui nourrit l’histoire de plusieurs civilisations, la Jordanie est une destination captivante. Elle offre une large palette d’activités où histoire et culture sont les têtes d’affiche et enchante les visiteurs par la splendeur de ses sites naturels et antiques.
Amman et ses environs
Le roi Abdallah II, qui dirige le pays depuis 1999, fait régulièrement la une des magazines avec son épouse, la reine Rania, dont la grande popularité se mesure sur les réseaux sociaux avec ses dix millions d’abonnés sur Instagram. Au cœur du Moyen-Orient, la Jordanie apparaît comme un pôle de stabilité. Le pays a signé en 1994 un accord de paix avec son voisin israélien. La société jordanienne vit dans le calme et jouit d'un climat de paix et de sérénité. La formidable hospitalité des Jordaniens qui accueillent chaque invité avec une grande délicatesse met rapidement les étrangers à l’aise.
Les touristes circulent en toute sécurité à travers le pays, y compris à Amman qui, bien qu’étant une capitale très étendue, reste sûre une fois la nuit tombée. Les forces de sécurité sont omniprésentes sur les lieux touristiques, dans les aéroports et dans les hôtels. La police touristique est bien visible et toujours disponible pour répondre aux questions des voyageurs en quête des joyaux du royaume hachémite. Parmi les nombreux trésors, le site archéologique de Pétra justifie à lui seul un voyage, avec ses monuments rupestres, romains ou byzantins. Mais il est loin d’être le seul.
Point de départ intéressant et pratique, la vibrante capitale Amman s’étend sur 19 collines. On y admire les œuvres des artistes de street-art qui ornent les murs et on prend de la hauteur en s’installant sur le toit-terrasse d’un bar.
Les galeries d’art branchées côtoient les souks traditionnels. Les restaurants de luxe et les cantines populaires proposent un large éventail de plats emblématiques de la cuisine levantine.
Depuis la capitale, les voyageurs peuvent se rendre à 70 kilomètres au nord, dans la réserve forestière d’Ajlun et ses pistes de randonnées, ou les survoler grâce au téléphérique inauguré en 2023 qui offre des panoramas spectaculaires sur ce patrimoine naturel. Avec une superficie de seulement 90 000 km2, la Jordanie est un petit pays où l’on change radicalement de décor en quelques heures. Toutes les villes sont desservies par des bus ou des minibus contre une somme modique. Seule Aqaba est reliée en avion, deux fois par jour depuis Amman. Le désert de Wadi Rum, au sud du pays, offre un décor envoûtant. Le silence et la beauté des montagnes de grès qui dominent les vallées sablonneuses donnent l’impression aux visiteurs de découvrir une lointaine planète.
Aqaba, à l’extrême sud du pays, aux riches fonds marins, est un paradis pour les amateurs de plongée. Le parcours de 18 trous du golf d’Ayla séduit les joueurs du monde entier qui apprécient de taper la balle dans un décor enchanteur entre les montagnes et la mer Rouge. La réserve de Wadi Mujib, qui s’élève à 900 mètres d’altitude avant de rejoindre la mer Morte, attire randonneurs et canyonneurs. Ils partent à l’assaut du sentier aquatique Siq Trail, connu pour son dénivelé impressionnant et fermé en hiver à cause des pluies. La présence d’eau a favorisé une biodiversité exceptionnelle avec 250 espèces de mammifères dont des bouquetins de Nubie, des oiseaux migrateurs, des rapaces, des reptiles et une flore abondante et variée.
La biodiversité est également l’une des raisons de visiter la réserve de Dana où certaines espèces animales menacées de disparition, comme le chat des sables ou le loup syrien, sont protégées. La Jordanie, où l’islam sunnite est la religion d’État pratiquée par 90 % de la population, investit pour restaurer des sites religieux liés à l’histoire du christianisme dans la région. C’est le cas pour l’église Notre-Dame de la Montagne à Anjara, le Mont Nébo ou Béthanie-au-delà-du-Jourdain, site du baptême de Jésus Christ. Enfin, pour les touristes désireux de se détendre et de prendre soin d’eux, les plages sublimes de la mer Rouge, les eaux curatives de la mer Morte, les piscines naturelles spectaculaires de Ma’in, les hammams millénaires et les splendides couchers de soleil sur Wadi Rum et Pétra vous attendent.
Les incontournables
Voyager en Jordanie est facile. Le visa d’entrée est obligatoire et coûte 40JD en 2024. Si vous restez sur place au moins quatre jours, il est judicieux et économique de vous procurer un Jordan Pass qui vous dispense des frais de visa à condition de l’acheter avant le départ. Il existe trois pass différents, permettant une, deux ou trois entrées au site archéologique de Pétra. Tous donnent accès à quarante sites touristiques en évitant les files d’attente grâce au QR code. Votre séjour commencera le plus souvent à Amman. La capitale du pays est une métropole de 4 millions d’habitants. Bruyante et embouteillée, elle réserve pourtant aux visiteurs des quartiers pittoresques où il fait bon flâner ou faire des achats. La ville basse avec ses souks et ses cafés abrite Rainbow Street où les petites boutiques traditionnelles voisinent avec des magasins chics. Proche de King Fayçal Square, le marché de l’or regroupe des dizaines de bijoutiers qui vendent au poids le métal précieux.
Amman décline toutes les nuances de la gastronomie régionale, réputée bien au-delà des frontières du pays. Du taboulé au moutabal, des shawarmas au sajjiyeh de poulet ou d’agneau mijoté dans un plat en terre cuite, les gourmets sortiront de table, repus et enivrés par les saveurs de cumin, de coriandre ou de girofle avant de se voir proposer par leurs hôtes le café à la cardamome. La capitale jordanienne compte aussi quelques sites historiques. Le théâtre antique romain, très bien conservé, se trouve à une dizaine de minutes de marche du centre-ville. Édifié au IIe siècle, il pouvait accueillir 6 000 spectateurs. En poursuivant votre chemin, vous atteindrez la Citadelle qui domine le théâtre et la ville basse. De là, vous aurez une vue à 360° sur la cité tout entière à vos pieds, et vous pourrez aussi apercevoir la fresque The Column, incroyable de grandeur (elle fait 27 mètres de haut), de Jofre Oliveras et Dalal Mitwally.
Certains préféreront s’y rendre en taxi. Plus à l’ouest, se trouvent les quartiers résidentiels avec des centres commerciaux modernes. Enfin, pour un résumé culturel de l’histoire du pays, une visite au musée de Jordanie est une bonne façon de concevoir la suite de votre voyage.
Si vous devez faire une sélection drastique des lieux à visiter, voici le premier indispensable : Pétra, l’une des sept merveilles du monde moderne. Ce site archéologique se trouve à 200 kilomètres au sud d’Amman entre la mer Morte et le golfe d’Aqaba. Pétra fut la capitale des Nabatéens, un peuple arabe, à partir du VIe siècle av. J.-C. Sa position stratégique sur la route des caravanes qui transportaient les épices et les biens entre Arabie, Égypte et Méditerranée, en fit une cité prospère qui compta jusqu’à 25 000 habitants. Elle fut ensuite annexée par Rome en 106 apr. J.-C.
avant de décliner, affectée par plusieurs tremblements de terre. Ce n’est qu’en 1812 que l’explorateur suisse Johann Burckhardt redécouvre la ville oubliée dans le désert de Jordanie.
La splendeur de Pétra ne peut laisser le visiteur insensible. Arpenter le Siq, ce sentier qui serpente à travers une gorge profonde de 200 mètres permet d’admirer un paysage fascinant de roches aux teintes rougeâtres. La façade du Kazneh taillée dans la roche de grès, ornée de colonnes, de frises et de bas-reliefs est emblématique de Pétra. Mais de nombreux autres monuments valent le déplacement, comme le Monastère que vous atteindrez après une longue marche et 822 marches ! S’il est possible de visiter la ville antique en une journée, il est préférable d’y consacrer deux jours car le site est immense (264 km2). Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en tant que bien mixte naturel et culturel, le Wadi Rum est l’autre étape incontournable d’un séjour en Jordanie.
Ce désert est majestueux, avec ses canyons profonds et des arches naturelles dont les couleurs se mêlent au bleu du ciel changeant en journée. C’est aussi l’occasion unique de rencontrer les Bédouins qui y vivent et gèrent les nombreux camps de tentes qui constituent l’hébergement sur place. Le Wadi Rum et sa palette de couleurs se prête à de nombreuses activités, dont la plus simple mais peut-être la plus envoûtante est l'observation du paysage, aussi bien de jour que de nuit. Prévoyez un pull car les températures chutent parfois brutalement en soirée (2 °C l’hiver).
Vous avez aussi la possibilité de survoler le désert en montgolfière, de le parcourir en 4X4, à cheval et d’y faire des randonnées. Si vous voyagez en automne ou au printemps, vous aurez peut-être la chance d’assister à une course de dromadaires. Elles ont lieu le vendredi matin au camélodrome du petit village de Disah au nord du Wadi Rum. Enfin, pour les cavaliers émérites, il existe des randonnées équestres de plusieurs jours jusqu’à Pétra, ou vers les rivages de la mer Rouge ou de la mer Morte. Une baignade dans les eaux salées de la mer Morte reste enfin une expérience inoubliable. Les installations thermales y sont d’ailleurs nombreuses.
Aventure, sport et écologie
Les amateurs de randonnée pédestre seront comblés par le Jordan Trail. Cet itinéraire suit la route des caravanes qui transportaient pendant l’Antiquité des marchandises du nord au sud. De Umm Qais au nord à Aqaba à l’extrême sud de pays, ce parcours traverse 75 villes et villages sur une distance de 675 kilomètres. Il passe par les sites de Gadara (à Umm Qais), Gérasa (à Jerash), Dana, Al-Karak, Wadi Rum et Pétra. La partie la plus verte, au milieu des forêts de pins et de chênes, se situe entre Beit Idis et Rasoun puis jusqu’au château d’Ajlun. Vous y observerez de nombreuses espèces d’oiseaux. Ce sont des étapes d’une quinzaine de kilomètres qui prennent 4 à 6 heures. Le parcours est divisé en 35 sections. Certaines d’entre elles nécessitent la présence d’un guide. Le site internet est très complet, fournissant pour chaque tronçon une carte détaillée avec les points d’intérêt, des hébergements et des numéros d’urgence (www.jordantrail.org). Traverser toute la Jordanie à pied, en dormant sous la tente, chez l’habitant ou à la belle étoile, demande plusieurs semaines mais vous pouvez choisir de n’emprunter qu’une ou deux sections du chemin. Plusieurs agences proposent différentes formules de randonnées.
Classée comme réserve de biosphère par l’Unesco, la vallée de Dana est un autre must pour les randonneurs. Il existe de multiples sentiers qui serpentent au milieu des roches et des genévriers. Pour certains, un guide est obligatoire. Sur place, les possibilités de logement vont du camping à la guesthouse en passant par l’écolodge Feynan et ses chambres en pleine nature. Il est possible depuis Dana de rejoindre Pétra via le Jordan Trail mais cette marche prend deux jours.
Aqaba est un cadre idéal pour les sportifs. Avec une température de 23 °C, ses eaux sont peuplées par des centaines d’espèces de poissons de toutes les couleurs. Le site se prête particulièrement aux sports nautiques et à la plongée sous-marine. La Jordanie y a inauguré en 2019 un musée militaire sous-marin. Il comprend dix-neuf pièces d’équipement militaire obsolète avec des chars, une ambulance, une grue ou un hélicoptère. Le matériel coulé et désarmé est positionné le long des récifs coralliens et fait le bonheur des plongeurs et des photographes qui embarquent sur les bateaux à fond de verre.
À 15 kilomètres au sud d’Aqaba, le complexe touristique d’Ayla est en plein développement. C’est là que se trouvent les superbes parcours de golf (9 et 18 trous) conçus par le champion australien Greg Norman. Autre sport à pratiquer en Jordanie : l’équitation. Les randonnées équestres sont possibles partout et prennent une dimension féérique dans le décor du désert de Wadi Rum ou aux environs de Pétra. N’hésitez pas à vous renseigner auprès des agences sur place.
La Jordanie biblique
En Jordanie, pays où l’islam sunnite est religion d’État pratiquée par plus de 90 % de la population, il existe une petite minorité chrétienne (4 %), essentiellement orthodoxe, qui témoigne d’une période où le pays était sous domination byzantine entre le IVe et le VIe siècle. Depuis 2021, le gouvernement jordanien revalorise des lieux de la mémoire chrétienne, en particulier ceux approuvés par le Vatican pour inciter les pèlerins à les visiter. Il s’agit du lieu de baptême de Jésus à Béthanie au-delà du Jourdain, du mont Nébo où Moïse a vu la terre promise, et de Macheronte où Jean-Baptiste aurait été décapité. En novembre 2023, les responsables de pèlerinages catholiques français ont tenu leur 75e congrès annuel dans le pays et se sont réjouis du lien renforcé avec cette partie de la Terre sainte. Les rivages du Jourdain et ses environs ont vu se dérouler en effet plusieurs épisodes narrés dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Signe symbolique, en janvier 2024, le métropolite grec orthodoxe de Jordanie, l’archevêque Christophore, a conduit les premières prières chrétiennes depuis 1 400 ans sur le site prestigieux de Pétra.
Dix églises y ont été découvertes dont, en 1990, une cathédrale byzantine datant du Ve siècle. Le lieu présumé du baptême du Christ, mentionné dans les Évangiles comme la « Béthanie au-delà du Jourdain où Jean baptisait », est l’un des lieux les plus importants du tourisme religieux chrétien. Inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2015, il est situé à une trentaine de kilomètres au sud d’Amman. Chaque année, des milliers de pèlerins venus du monde entier se font baptiser dans un affluent du Jourdain. Les papes Jean-Paul II en 2000, Benoît XVI en 2009 et François en 2014 l’ont visité.
La Jordanie prévoit de développer le site de Béthanie en créant commerces et hôtels sur place. Autre site biblique, Bab edh-Dhra à l’extrémité sud de la mer Morte pourrait être celui de la ville de Sodome.
Tout proche, celui de Numeira, serait celui de Gomorrhe. Dans la Genèse, les deux villes sont détruites « par le soufre et le feu » pour leurs péchés, la colère divine reprochant à leurs habitants un certain nombre de vices au premier rang desquels l’orgueil. À Madaba, l’église de la Décollation-de-Saint-Jean-Baptiste abrite dans son sous-sol des mosaïques de l’époque byzantine. Outre un petit musée, cette église offre aux visiteurs une vue imprenable de la ville et ses environs depuis son clocher. Son accès se fait par un escalier étroit et raide qui est difficile d’accès en cas d’affluence. Dans cette ville située à quarante kilomètres au sud d’Amman, les lieux chrétiens font partie des plus emblématiques du royaume. C’est dans la basilique Saint-Georges que vous admirerez les traces de la présence byzantine avec la célèbre carte monumentale datant du VIe siècle.
Cette mosaïque est un plan de la Terre sainte faite de deux millions de pierres colorées. Elle mesure 16 mètres sur 5. On y voit Jérusalem, les villages et vallées qui s’étendent depuis le Liban jusqu’au delta du Nil. De quoi visualiser la complexité d’une région où les frontières sont souvent controversées. À quelques kilomètres, au sommet du mont Nébo, une petite église abrite elle-aussi des mosaïques datant du VIe siècle. La plus spectaculaire représente une scène de chasse avec des animaux sauvages de la faune africaine, lions, tigres et d’autres animaux domestiqués comme une autruche, un zèbre ou un dromadaire. La vue sur la vallée du Jourdain et la mer Morte est sensationnelle.
Histoire et culture
Les peuples commencent à se sédentariser dans la région à l’époque néolithique, vers 8000 av. J.-C. De très nombreuses civilisations vont se succéder sur ces terres, zone centrale de l’évolution humaine : Égyptiens, Babyloniens, Assyriens, Hébreux, Hittites, Grecs, Romains. La plus connue en Jordanie est celle des Nabatéens, qui avaient pour capitale Pétra où subsistent des vestiges archéologiques inestimables. En 64 av. J.-C., Pompée fait entrer le territoire dans l’Empire romain. Après 395 et la division de l’Empire entre l’Empire romain d'Occident et l’Empire romain d'Orient, la Jordanie devient byzantine puis brièvement Perse (614-629). À partir du VIIe siècle et de la reconquête, elle devient gouvernée par les dynasties Omeyyades puis Abbassides. De 1290 à 1516, les Mamelouks sont au pouvoir avant d’être renversés par les Ottomans. Ceux-ci vont administrer la région pendant près de quatre siècles. Pour développer les échanges dans son vaste territoire, l’Empire ottoman inaugure en 1908 le train du Hedjaz, fruit d’une collaboration avec l’Allemagne.
La ligne relie Damas à Médine et raccourcit le voyage des pèlerins vers les lieux saints de l’islam. Pendant la Première Guerre mondiale, les combats sont nombreux dans toute la région du fait de l’alliance entre Constantinople et Berlin. Le chemin de fer du Hedjaz est l’objet de plusieurs attaques. C’est dans cette période que s’illustre le colonel Lawrence comme conseiller des insurgés arabes, notamment les Hachémites qui combattent les Ottomans pour obtenir leur indépendance.
Lawrence d’Arabie adopte la tenue des Bédouins, monte des dromadaires. Il devient un personnage emblématique porté à l’écran en 1962 par David Lean. La défaite de 1918 provoque la mise en œuvre des accords Sykes-Picot prévoyant le découpage de l’Empire ottoman et le partage des territoires de la région entre Français et Anglais.
L’histoire de la Jordanie contemporaine commence alors. Émir de Transjordanie sous mandat britannique, Abdallah 1er devient roi de Transjordanie avec l’indépendance en 1946, puis roi de Jordanie à partir de 1949. Il meurt assassiné en 1951 dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem. Son aîné, Talal, régnera seulement onze mois avant d’être écarté du pouvoir pour raison de santé et remplacé par son fils Hussein. Celui-ci va marquer durablement l’histoire du pays avec un long règne de près d’un demi-siècle, de 1953 à son décès en 1999. Durant cette période, marquée par plusieurs conflits avec Israël et par l’afflux de réfugiés palestiniens, le roi Hussein s’efforce de prôner une position équilibrée pour son pays. Le système de monarchie constitutionnelle parlementaire multipartite mis en place reste stable. Après sa mort en 1999, son fils aîné accède au trône. Abdallah II poursuit aujourd’hui la politique impulsée par son père.
Le royaume est aussi un musée à ciel ouvert car les anciennes civilisations y ont laissé des traces. Le site le plus emblématique est bien sûr celui de Pétra. Ajoutons Ajlun dont le château a été construit en 1184 par un des généraux de Saladin, son neveu Izz al-Din Oussama. La forteresse contrôlait la route menant de Damas en Égypte. Elle permettait de se protéger des attaques des Croisés qui avaient établi le royaume chrétien de Jérusalem après la première croisade en 1099. Ils menaient des attaques depuis leur fief de Kerak plus au sud. Dans cette ville située à l’est de la mer Morte, le château édifié à 900 mètres d’altitude est un site incontournable pour les amateurs de vieilles pierres. Autre site, autre période, Umm Qais au nord-ouest du pays est l’antique Gadara fondée au IVe siècle av. J.-C au moment des conquêtes d’Alexandre le Grand. Cité romaine florissante au IIe siècle, elle fut ensuite abandonnée. On y trouve une voie romaine, une basilique, des bains, un temple, un théâtre en basalte noir, autant de vestiges de son glorieux passé. Au milieu des oliviers, la vue sur le lac de Tibériade est magnifique. Pour parachever votre périple historique, ne manquez pas les mosaïques de Madaba. Située à 30 kilomètres au sud d’Amman, la ville compte un important patrimoine religieux.
Détente et bien-être
Entre Madaba et la mer Morte, sur fond de montagnes, se dressent les piscines naturelles de Ma’in. Ces sources chaudes sont alimentées par des cascades qui coulent le long des roches et forment des bassins naturels spectaculaires. Leurs eaux vertueuses, qui contiennent une forte concentration de minéraux et de sulfate d’hydrogène, sont une bénédiction pour les curistes qui y soignent peau, os et muscles. En plein cœur de l’hiver, les sources chaudes de Ma’in, avec leurs eaux dont la température se situe entre 30 et 37 °C, enchantent les familles qui viennent profiter d’un sauna à ciel ouvert.
La mer Morte, connue pour les vertus thérapeutiques de ses eaux et de ses boues purifiantes, avait la faveur de la reine égyptienne Cléopâtre. Depuis la nuit des temps, nombreux sont les curistes qui viennent se refaire une santé au bord de ce lac salé, alimenté par les eaux du Jourdain. Les eaux les plus basses et les plus salées de la planète sont toujours un motif d’étonnement pour petits et grands qui flottent presque en apesanteur.
Attention à ne pas mettre la tête sous l’eau ! Une dizaine d’hôtels 4 et 5 étoiles accueillent les curistes tout au long de l’année et de nombreux soins sont proposés dans les spas. Si vous souhaitez continuer à bénéficier des bienfaits de la mer Morte, offrez-vous un hammam traditionnel à Pétra ou à Amman. Ce rituel millénaire, très populaire en Jordanie, utilise des produits naturels et des sels minéraux issus de la mer Morte qui sont bénéfiques pour la peau. Vous sortirez du hammam dans un état intérieur de paix et avec le sentiment d’une grande pureté.
Se reconnecter à soi et à la nature dans l’immensité, le silence et la virginité des éléments minéraux de Wadi Rum est une expérience spirituelle exceptionnelle.
La Jordanie propose aux adeptes de yoga et de méditation des retraites et des stages pour lâcher prise et retrouver la magie de l’instant présent dans des décors presque sacrés qui mènent à l’éveil des consciences.
Pour un séjour familial au soleil, direction Aqaba. La station balnéaire des bords de la mer Rouge accueille les visiteurs tout au long de l’année. Le vent léger rend le climat agréable l’été. En plein hiver, la température oscille entre 21° et 26 °C. Les hôtels disposent généralement d’une piscine et d’une plage privée. Idéal pour le farniente !
Vacances en famille
Convoquer les héros du septième art grâce à la magie du cinéma vous permettra de passer d’un univers à un autre et d’intéresser vos enfants aux visites de sites historiques. Les jeunes générations nourries aux écrans retrouveront lors d’un séjour en Jordanie des décors bien connus. À la recherche du Graal, le célèbre archéologue aventurier Indiana Jones se retrouve à Pétra dans La dernière croisade, le troisième volet de la saga réalisé par Steven Spielberg. La vie de Lawrence d’Arabie filmée par David Lean dans le désert de Wadi Rum est considérée par les critiques comme l’un des chefs-d’œuvre du cinéma. Très récemment, au même endroit, Timothée Chalamet fut le héros de Dune de Denis Villeneuve : « La topographie de Wadi Rum est incomparable. Ce désert est tellement impressionnant qu’il vous impose la modestie. Même un athée pourrait trouver la foi en marchant ici », déclarait le réalisateur canadien lors de la sortie du deuxième volet de son film en 2024. L’épisode IX de la saga Stars y a également été tourné, tout comme Seul sur Mars de Ridley Scott avec Matt Damon.
À Pétra, vos enfants pourront monter à cheval ou à dos d’âne pour évoluer au milieu des temples, théâtres ou tombeaux de la cité nabatéenne. Pour les enfants entre trois et dix ans, la visite du Children’s Museum d’Amman situé dans le parc du roi Hussein s’impose. Sur une superficie de 7 500 mètres carrés, vous y trouverez 150 expositions interactives, un studio d’art, un laboratoire de bricolage et un théâtre en plein air.
Seul bémol, les activités sont seulement en anglais ou en arabe. Autre décor qui séduira les plus jeunes, le château ayyoubide d’Ajlun. Avec ses tours d’angle, ses murailles et son donjon, il était l’avant-poste militaire permettant aux Sarrazins de contrôler la route des caravanes entre Amman et Damas. Vous trouverez la la fraîcheur dans ses nombreuses salles et couloirs. La vue depuis le sommet embrasse toute la vallée du Jourdain. À la sortie, une petite échoppe sert d’excellents jus d’oranges pressées. Lors de votre visite, vous pourrez emprunter le téléphérique proche du château. Sur 2 550 mètres, il survole l’un des écosystèmes les plus verdoyants du pays.
À faire dans la même journée, à seulement une vingtaine de minutes de route, la visite des ruines de Jerash. Cette ancienne cité romaine a longtemps été ensevelie sous le sable avant sa découverte en 1806 par Ulrich Seltzen, un explorateur allemand. L’ancienne Gerasa s’était développée sous le règne d’Alexandre le Grand.
À l’époque romaine, elle fut intégrée à une puissante ligue regroupant dix cités de la région, la Décapole. Elle prospéra jusqu’à son apogée au IIIe siècle avant de décliner et de disparaître à partir du XIIIe siècle. Les vestiges antiques sont exceptionnels avec notamment l’arc d’Hadrien, le temple d’Artémis superbement restauré et le théâtre Sud, amphithéâtre romain utilisé aujourd’hui pour des spectacles. Chaque été, un festival culturel s’y déroule. À Aqaba, les enfants seront enchantés par la visite du Japanese Garden. Ce site de snorkeling, à une dizaine de kilomètres du centre vers la frontière avec l’Arabie saoudite vous donnera aussi l’occasion d’admirer de nombreuses espèces de poissons : rascasse, anthias rouge, poisson-coffre à points bleus, poisson-clown, poisson-chirurgien à queue jaune, mérous et murènes. Toute une poésie émane de ces fonds marins malgré la dégradation des récifs coralliens. Vous retrouverez quelques-uns de ces poissons avec également une tortue et un crocodile dans le petit aquarium de la ville. Une autre excursion intéressante depuis la marina est la croisière en bateau à fond de verre qui permet d’observer des centaines de poissons évoluant au milieu des coraux sans avoir à quitter le bateau.
La promenade à dos de dromadaire est évidemment une activité appréciée des enfants même s’ils ne sont pas toujours rassurés (les adultes non plus !) lorsque l’animal se dresse sur ses pattes. Elle est possible sur de nombreux sites touristiques mais elle prendra une tout autre dimension dans le cadre grandiose du désert de Wadi Rum. On peut aussi faire un trek de deux jours avec une nuit à la belle étoile. Magique !
Infos futées
Quand ?
Toute l’année. Le climat est tempéré sur les plateaux, désertique à l’est et au sud,
avec d’importantes variations de température.
L’hiver est assez froid, avec même de la neige à Amman et sur les hauts plateaux. À la même saison sur les bords de la mer Rouge ou de la mer Morte, les températures sont douces mais l’été le mercure peut grimper au-dessus de 40°C.
Durée
Un séjour de sept jours est un minimum pour visiter les principaux sites touristiques.
La Jordanie en quelques chiffres
• 92 300 km2 : Superficie du pays
• 11 285 869 : Population en 2022.
• 6 : nombre de sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.
• 14,6 % : part du tourisme dans le PIB jordanien.
• 1,30 € : Taux de change pour 1 JOD.
Budget
Selon l’hébergement, de 40 JOD à 80 JOD par personne (au-delà dans les hôtels de la mer Morte ou d’Aqaba). Il est possible de se restaurer pour 10/15 JOD notamment à Amman qui compte de nombreuses adresses typiques.
Les plus
L’hospitalité de la population.
La richesse du patrimoine historique.
Les moins
L’affluence sur les sites historiques comme Pétra. Mieux vaut arriver dès l’ouverture à 6h.
Le trafic automobile à Amman.
Y aller
Plusieurs compagnies aériennes relient quotidiennement Amman en 4h30 au départ de
la France.
S’informer
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