Les noms des Nouveaux Libres : pompe et dérision
La déportation des esclaves africains vers le Nouveau Monde, outre les atroces souffrances physiques, comportait aussi bien des souffrances psychologiques, comme la perte de leur nom d’Afrique et de sa charge symbolique (le nom était souvent donné en lien avec l’avenir qu’on souhaitait pour l’enfant, le destin qu’on lui prédisait). Aimé Césaire, dans la pièce qu’il lui consacre, met ainsi dans la bouche du roi Christophe d’Haïti les paroles suivantes : « Pierre, Paul, Jacques, Toussaint ! Voilà les estampilles humiliantes dont on oblitéra nos noms de vérité. (…) Sentez-vous la douleur d’un homme de ne savoir de quel nom il s’appelle ? A quoi son nom l’appelle ? ».
Durant la période de l’esclavage, les Noirs avaient comme noms des prénoms chrétiens, non transmissibles à leur descendance (Marie, Joseph, Jean, Paul, etc.). Après l’abolition aux Antilles françaises en 1848, il fallut donner des patronymes aux Nouveaux Libres. Ce qui peut frapper dans ces attributions, c’est le caractère souvent risible, voire méprisant, de certains noms, qui peuvent pleinement justifier l’appréciation de Césaire : estampilles humiliantes.
Certes, bien des patronymes, empruntés à l’histoire et à la mythologie gréco-romaine, à la littérature et à la philosophie européennes, peuvent apparaître particulièrement gratifiants. On peut imaginer en Martinique : une classe de philosophie où dialogueraient des élèves portant les noms de Platon, Archimède, Zénon, Démocrite, Lucrèce, Cicéron, Leibnitz, ou encore une rencontre « homérique » avec les familles Priam, Hector, Achille, Ajax… L’Ancien et le Nouveau Testaments se font la part belle : Jean-Baptiste et Marie-Sainte sont les patronymes les plus répandus.
Mais il y avait dans ces attributions de noms un autre aspect des choses : le don de patronymes grotesques et ridicules, liés au physique ou au caractère moral supposé des individus : Grosse-Pièce, Gros-Désir, Jolicoeur, Macabre, Trouabal, Enretard… On a recours au créole pour y chercher des mots dévalorisants, on a pensé aussi aux anagrammes (Compère donne Erepmoc), ou aux facilités du Calendrier (les noms de mois : Janvier, Mars ; des noms de saints : Marc, noms de fête : Toussaint). Il faut noter que les travailleurs engagés arrivés après l’esclavage dans les années 1850-55, conservaient leurs noms d’Afrique, d’Inde ou de Chine (N’Goala, M’Bassé, M’Quiby, Makéssa, Moutoussamy, Nayaradou, Yang-Ting, etc.).
Les patronymes imposés et parfois irrespectueux ont peut-être été à l’origine de certains mouvements de retour à l’Afrique, au moins au niveau des patronymes ou des prénoms. Mais l’origine africaine peut renvoyer à bien des lieux et à bien des peuples, à bien des cultures et civilisations différentes, qui n’ont pas pu ne pas se mélanger sur le sol antillais, devenu leur pays par le travail, devenu leur patrie par la sueur et le sang versés. L’origine des esclaves est en effet multiple (Bambaras, Peuls, Wolof, Mandingue, Mondong, Arada, Aguia, Ibo, Nago, Mayoumbé, Kongo, Kaplaou, etc.). Bien malin qui pourra trouver dans ces bottes de foin, l’aiguille qui va l’aider à percer le mystère de sa « genèse ethnique », d’autant plus que personne n’a une racine unique.
La Martinique : lieu de naissance de personnalités
La Martinique est le lieu de naissance de :
André Aliker, né le 10 février 1894 au Lamentin en Martinique et assassiné le 12 janvier 1934 à Case-Pilote. Il est journaliste militant communiste martiniquais. Sa mort est à l'origine du mouvement ouvrier en Martinique.
Marie-Alice André-Jaccoulet, née 28 octobre 1943 à Ducos et morte le 11 janvier 2009 à Fort-de-France, est une avocate, écrivaine, auteure de Figures et procès, le barreau de la Martinique de 1900 à 2000, ouvrage collectif, éditeurs Fondation Clément (2002), De Solitude à Mélodie, chez Ibis Rouge paru en 2005, et Les Hommes d’hier dans nos rues d’aujourd’hui, éditions Femmes Actuelles paru en 1986, ouvrage collectif avec Marie-Eugénie André, Danielle Marceline et d’autres.
Jean Bernabé (1942-2017), agrégé de grammaire, docteur d’État, linguiste et écrivain.
Cyrille Charles Auguste Bissette, né à Fort-Royal actuellement Fort-de-France en 1795, mort en 1858 à Paris, homme politique martiniquais neveu non officiel de Joséphine de Beauharnais. Victor Schœlcher est connu, mais le mulâtre martiniquais Cyrille Charles Auguste Bissette homme politique martiniquais, abolitionniste, l’est beaucoup moins. Bissette fut cependant un des grands artisans de l’abolition de l’esclavage en France. En 1816 Cyrille Bissette épouse Augustine Séverin, et devient à partir de 1818 négociant à Fort-de-France. Il participe à la répression de la révolte d'esclaves du Carbet en 1822. À ce moment-là, il n'est pas encore engagé dans la lutte contre l'esclavage. Antiesclavagiste convaincu dès 1823 en Martinique, il a été élu député de la Martinique en 1848 et de 1849 à 1851.
Son père, Charles Borromée Bissette, est un homme libre, de couleur, originaire du Marin. Sa mère, Élisabeth Mélanie Bellaine, est la fille naturelle affranchie de Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie, père de Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, dite Joséphine de Beauharnais. Né de parents mulâtres, il a été marqué au fer rouge, il a participé à la lutte pour l’émancipation immédiate des esclaves et fut aussi une grande figure de l’abolition.
Au début des années 1830, en véritable avant-gardiste, il établit un décret comprenant entre autres les points suivants : « libres et égaux en droits sans distinction de couleur » (article 1), avec tous les « droits de famille, civils et politiques, au même titre que les autres citoyens français » (art. 2).
Des « écoles gratuites et obligatoires pour l'instruction civile et religieuse des cultivateurs seraient ouvertes dans toutes les communes des différentes colonies françaises » (art. 4).
Ce texte contribua à influencer les mentalités de l’époque, et participa aussi à la création de La Revue abolitionniste, également fondée par Bissette. Pour ne pas faire mentir l’adage qui dit que : « Nul n’est roi ou reine dans son pays », en conséquence Bissette n’est pas honoré car, chuchote-t-on dans les coulisses, il s’est d’un peu trop près rapproché des békés.
Aimé Césaire, écrivain, et homme politique né à Basse-Pointe le 26 juin 1913, mort le 17 avril 2008 à Fort-de-France. Homme politique maire de Fort-de-France de 1945 à 2001 et écrivain fondateur du mouvement littéraire la négritude. Aimé Césaire commence sa scolarité à l’école primaire de Basse-Pointe puis va au lycée Schœlcher à Fort-de-France. Après le bac il entre en hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand, à Paris. Il crée avec des amis le journal L’Étudiant noir. Il adhère aux Jeunesses communistes en 1935, épouse en 1937 l’écrivaine martiniquaise Suzanne Roussi. Il publie Cahier d’un retour au pays natal en 1939, date de retour à la Martinique où il enseigne au lycée Schœlcher comme professeur de lettres. En réaction à la situation de profonde aliénation culturelle qui existait au pays, le couple Césaire et d'autres intellectuels, comme René Ménil, Georges Gratiant, Aristide Maugée, fondent la revue Tropiques en 1941. Elle paraîtra, avec quelques difficultés, sous Vichy, avec son apôtre local l’Amiral Rober,t avant d’être censurée en 1943. De passage à la Martinique, le poète surréaliste André Breton découvre le Cahier. Césaire se rallie au surréalisme, adhère au PCF en décembre 1945. Il obtient la départementalisation, revendication de la fédération communiste en 1946. En 1951, Césaire va aider les «16 de Basse-Pointe » (des ouvriers accusés sans preuve du meurtre d’un béké, et qui seront finalement acquitté par la Cour d’Assises de Bordeaux) en les embauchant dans les services municipaux de Fort-de-France. Il rompt en 1956 avec le Parti Communiste Français, et fonde le Parti Progressiste Martiniquais (PPM) en 1958. Il se retire de la vie politique en 2001. Il meurt le 17 avril 2008 à Fort-de-France. Depuis le 31 mai 2022, le terminus de la ligne 12 du métro de Paris s’appelle Aimé Césaire.
Patrick Chamoiseau, né le 3 décembre 1953 à Fort-de-France, écrivain, auteur de romans, de contes, d'essais, théoricien de la créolité, prix Goncourt en 1992 pour son roman Texaco.
Aimé Charles-Nicolas, né le 28 avril 1943 à Sainte-Luce, professeur émérite de médecine, psychologie médicale et de psychiatrie, auteur de : Les Cités européennes face à la drogue (1991), Crack et cannabis dans la Caraïbe : la roche et l’herbe (1998), Sida et toxicomanie : Répondre (2003).
Raphaël Confiant, né le 25 janvier 1951 au Lorrain, écrivain, auteur de romans, de contes, d'essais, théoricien de la créolité, Prix Décembre, Prix Casa de las Americas, Prix Carbet, Prix littéraire des Caraïbes.
Louis Delgrès né le 2 août 1766 à Saint-Pierre, mort le 28 mai 1802 à Matouba, commune de Guadeloupe, en luttant contre le racisme et l'asservissement au nom de la dignité humaine, de la justice et du « droit naturel de résistance à l'oppression. » II est cité au Panthéon de Paris pour ce combat contre le rétablissement de l’esclavage voulu par Napoléon.
Christiane Eda-Pierre, née à Fort-de-France en 1932, décédée en 2020 dans les Deux-Sèvres, cantatrice soprano.
Frantz Fanon né à Fort-de-France à la Martinique en 1925, mort en 1961 à Bethesda aux États-Unis. Écrivain et psychiatre, il est une figure majeure de l’anticolonialisme. Fanon cherche à analyser les conséquences psychologiques de la colonisation sur le colon et sur le colonisé. Dans ses livres les plus connus comme Les Damnés de la terre, Peau noire masques blancs, il analyse le processus de décolonisation sous les angles sociologique, philosophique et psychiatrique. Il affirme que plusieurs troubles à ce jour sont les résultats des traumatismes coloniaux d’autrefois. Dans ces études se trouve la « justification » des troubles mentaux, physiques et sexuels qui seraient causés par la violence coloniale. Il affirme que plusieurs troubles à ce jour sont les résultats des traumatismes coloniaux d’autrefois. Il rejoint le FLN à Tunis où il collabore à son organe central de presse du FLN, El Moudjahid.
Il meurt aux États-Unis le 6 décembre 1961, quelques mois avant l'indépendance algérienne. Il sera inhumé comme il le souhaitait en terre algérienne.
Le lycée de Trinité, la bibliothèque de Rivière-Pilote et une avenue à Fort-de-France portent son nom. En Algérie, une avenue Frantz Fanon est inaugurée à Alger dès 1963. La reconnaissance dépasse bien des frontières et la mémoire de Frantz Fanon est honorée en Italie, au Nigeria, aux États-Unis où des centres de recherche étudient son œuvre.
Sylvère Farraudière, né le 17 avril 1941 à Sainte-Marie. Écrivain, agrégé de sciences physiques, inspecteur d'académie honoraire, ancien DSDEN de la Guyane, de la Martinique puis des Ardennes. Auteur de L'École aux Antilles françaises. Le rendez-vous manqué de la démocratie paru chez L'Harmattan.
Solange Fitte-Duval née le 25 août 1921 et morte le 28 mars 2014 à Fort-de-France. Militante du parti communiste, enseignante au Saint-Esprit, fondatrice de l'association poétique des Griots, membre fondatrice de l'Union des Femmes de la Martinique, membre du Centre Martiniquais Animation Culturel (CMAC). L’école primaire de Tivoli, où elle fut scolarisée à Fort-de-France, porte son nom.
Édouard Glissant, né à Sainte-Marie en 1928, mort en 2011 à Paris 15ᵉ. Romancier, poète et philosophe, il obtient le prix Renaudot en 1958 pour son roman La Lézarde. Cofondateur en octobre 1967 de l’IME (Institut Martiniquais d’Études), lycée privé, actuellement Lycée de l’Union, académie de la Martinique.
Gilbert Gratiant : né le 27 décembre 1895 à Saint-Pierre en Martinique et mort en novembre 1985 à Paris, il est un enseignant et poète, agrégé d’anglais. Professeur d’Aimé Césaire, pionnier de la littérature en langue créole.
Viktor Lazlo, pseudonyme de l’écrivaine, chanteuse martiniquaise, ex-mannequin Sonia Dronnier, née le 7 octobre 1960 à Lorient, auteure notamment de Les Passagers du siècle paru chez Grasset en 2018. A enregistré 6 albums, joué dans les séries Navarro, Sandra, princesse rebelle et Sœur Thérèse.com. En 2010 a obtenu le prix Charles Brisset pour son premier roman, La Femme qui pleure.
Serge Letchimy, né le 13 janvier 1953 au Gros Morne, homme politique. Il a été maire de la ville de Fort-de-France de 2001 à 2010, et député de 2007 à 2021. Président du Conseil Régional de 2010 à 2015. Président du Conseil exécutif de la Martinique depuis le 2 juillet 2021.
David Macaire, né à Nanterre dans les Hauts-de-Seine, le 20 octobre 1969, prêtre dominicain d’origine martiniquaise. Succède à Monseigneur Michel Méranville le 7 mars 2015. Ordination le 12 avril 2015 à la cathédrale de Fort-de-France comme évêque puis archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France à la Martinique.
Marcel Manville (Trinité 1922 -1998 Paris), avocat et nationaliste martiniquais, ami et compagnon de Frantz Fanon.
Alfred Marie-Jeanne, né le 15 novembre 1936 à Rivière-Pilote, enseignant à la retraite, homme politique cofondateur et ancien président du MIM (Mouvement Indépendantiste Martiniquais). Maire de Rivière-Pilote de 1971 à 2000, président du Conseil Régional de 1998 à 2010, député de la Martinique de 1997 à 2017 et président du conseil exécutif de 2015 à 2021. Il a mené depuis 1971 un combat politique avec comme boussole la défense des intérêts populaires et la souveraineté martiniquaise.
Monchoachi (pseudonyme d’André Pierre-Louis), né le 3 août 1946 à Saint-Esprit. Écrivain, auteur d’une œuvre philosophique-poétique originale et bilingue en créole-français. Prix Carbet de la Caraïbe pour l’ensemble de son œuvre (2003), et le prix Max-Jacob pour L'Espère-geste en 2003.
Professeur Hippolyte Morestin né à Basse-Pointe le 1ᵉʳ septembre 1869 et mort le 12 février 1919 à Paris, chirurgien maxillo-facial et de restauration de la face au Val-de-Grâce, durant la Première Guerre mondiale. Il réparait « les gueules cassées ». Devenu l’un des plus éminents chirurgiens au monde, il aurait greffé la face d’Al Capone, et pratiqué une chirurgie esthétique sur le visage de Sarah Bernhardt. Il repose au Père Lachaise.
Les sœurs Nardal : Paulette, née au François en 1896 et décédée en 1985 à Fort-de-France, femme de lettres et journaliste française. Jeanne, 1902-1993 au Lamentin, écrivaine, philosophe, enseignante, et essayiste politique considérée avec sa sœur Paulette comme ayant posé les bases théoriques et philosophiques du concept de la négritude dans les années 1930.
Xavier Orville, né en 1932 et mort à Case-Pilote en 2001. Agrégé d’espagnol, conseiller culturel des présidents sénégalais Senghor et Diouf. Il a été chef de la Mission d’action culturelle au Rectorat des Antilles-Guyane et chargé de cours. Auteur d’une œuvre romanesque originale.
Euzhan Palcy, née le 13 janvier 1958 au Gros-Morne, scénariste, réalisatrice du film Rue Cases-Nègres (1983), Une saison blanche et sèche (1989). Première réalisatrice noire à être produite par le studio hollywoodien la Metro Goldwyn Mayer. Euzhan Palcy est membre du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage CNMHE depuis 2013.
Roger Parsemain, né le 20 novembre 1944 au François (Martinique), poète écrivain.
Maud Petit, née le 15 novembre 1971 à Paris, femme politique française, d’origine martiniquaise, députée de la quatrième circonscription du Val-de-Marne depuis 2017.
Vincent Placoly, né au Marin en 1946 et mort en 1992 à Fort-de-France, écrivain, militant politique tendance littéraire pro sud-américain.
Lambert-Félix Prudent, né 17 septembre 1953 à Fort-de-France, linguiste, professeur d’Université de sciences du langage.
Lumina Sophie Ruptus dite « Surprise », née le 5 novembre 1848 au Vauclin en Martinique, sa mère Marie Sophie dite Zulma est née sous l'esclavage et affranchie par le décret d'abolition de l’esclavage. En 1849 elles reçoivent le nom de famille Ruptus. Lumina a accès à l'éducation et à la littérature, lit les journaux et s'intéresse à la politique française sur l'île. Elle est une figure emblématique de l’Insurrection de 1870 en Martinique, dite l’Insurrection du sud. Lumina est éduquée, elle sait lire et s'intéresse à la politique française sur l'île. Pour sa participation active au soulèvement dû à l'Insurrection, elle sera condamnée, avec neuf autres révoltées, aux travaux forcés à perpétuité et sera déportée au bagne de Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane sans espoir de retour dans son pays. Elle y meurt le 15 septembre 1879 à l'âge de 31 ans. Le lycée de Saint-Laurent-du-Maroni porte son nom.
Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, dite Joséphine de Beauharnais, Trois-Ilets 1763-29 mai 1814 au château de Malmaison première épouse de l’empereur Napoléon Ier, impératrice des Français.
Jeanne Wiltord, née le 4 avril 1941 à Fort-de-France psychiatre, psychanalyste, écrivaine, membre de l’Association lacanienne internationale, auteure de Mais qu’est-ce que c’est donc un Noir ? paru en 2014.
Joseph Zobel, écrivain né à Rivière-Salée en 1915 et mort à Alès dans le Garden 2006, auteur notamment de La Rue Cases Nègres.
Les historiens contemporains
Édouard de Lépine (1932-2020), homme politique et historien. Dans une œuvre abondante, couvrant les domaines de l’histoire et de la réflexion politique, on peut citer : La Crise de février 1935 à la Martinique, éd. L’Harmattan ; Dix semaines qui ébranlèrent la Martinique, éd. Maisonneuve-Larose, 1999 ; Chalvet, février 1974, éd. Le Teneur, 2014.
Marie-Hélène Léotin, née en 1952, militante du mouvement Asé Pléré Annou Lité. Auteure notamment de La Révolution anti-esclavagiste de mai 1848 à la Martinique (APAL Production 1999) ; La Grève de janvier-février 1974 (APAL Production) ; Habiter le monde, Martinique 1946-2006, éd. Ibis Rouge 2008 ; Le François, trois siècles d’histoire (en collaboration avec Roger Parsemain), éd. Désormeaux 1994.
Georges Bernard Mauvois (1949-2011), militant politique et historien, s’est particulièrement intéressé à des épisodes méconnus des résistances à l’esclavage : Un complot d’esclaves, Martinique, 1831, éd. Les pluriels de Psyché, 1998 ; Les Marrons de la mer, éd. Karthala, 2018, Louis des Étages (1873-1925), Itinéraire d’un homme politique martiniquais, éd. Karthala, 1990. Il fut maître d’œuvre de l’ouvrage Chimen Libèté, Histoire des Antilles édité par la Ligue d’Union Antillaise, supplément à la revue Jingha, en 1977.
Armand Nicolas (1925-2022), historien et militant communiste. Auteur d’une Histoire de la Martinique en trois tomes (des Arawaks à 1971), aux éd. L’Harmattan. A contribué à faire connaître les évènements du 22 mai 1848 et l’Insurrection du Sud, avec ses deux ouvrages La Révolution anti-esclavagiste de mai 1848 à la Martinique et L’Insurrection du Sud de septembre 1870 (supplément à la revue Action, FDF 1971).
Gilbert Pago, né en 1945, militant du groupe Révolution socialiste, a contribué notamment à faire connaître un épisode longtemps occulté de l’histoire de la Martinique : la Grande Insurrection du Sud de septembre 1870. Il a tout spécialement mis en lumière le rôle qu’ont joué les femmes dans ces évènements, consacrant un ouvrage à une des héroïnes de l’Insurrection : L’Histoire tragique de Marie-Philomène Roptus, dite Lumina Sophie, dite Surprise (éd. Ibis Rouge 2009). On peut signaler aussi : L’Insurrection de Martinique 1870/1871, éd. Syllepse 2011 ; Les Femmes et la liquidation du système esclavagiste à la Martinique, éd. Ibis Rouge, 1998.
Robert Saé, né en 1948, militant politique (CNCP, Conseil National des Comités Populaires) et professeur d’histoire. A produit, à l’intention du public scolaire, collèges et lycées, des ouvrages d’histoire de la Martinique, avec une approche non « officielle » et moins convenue, sans sacrifier aux exigences de la recherche historique.
Jean-Claude William (1943-2020) était un homme politique, avocat au barreau de Fort-de-France, professeur émérite des Universités en science politique, doyen, président des Universités des Antilles et de la Guyane de 1994 à 1999. Il a œuvré à la vulgarisation de l’histoire de la Martinique de la Caraïbe avec ses émissions radio-télévisées (L’Histoire en procès ; Les Grandes figures de notre histoire). ll a participé à l’encyclopédie Historial volume 6 (1980) et est l'auteur d’une thèse intitulée Métissage et comportements socio-politiques à la Martinique (1988).
Léo Elisabeth (1931-2016), premier agrégé d’histoire martiniquais, docteur d’État, historien spécialiste des questions de l’esclavage, de son abolition et des luttes anticoloniales, ayant couvert tous les champs de la grande et de la petite histoire de la Martinique. Il a consacré sa vie à la diffusion de la connaissance de l’histoire au plus grand nombre, d’abord en tant que professeur au Lycée Schoelcher, où il a été le premier à enseigner les évènements de mai 1848, puis en tant qu’Inspecteur pédagogique régional des Antilles et de la Guyane. Puis, à travers de nombreuses associations, notamment la Société d’Histoire de la Martinique (président de 2003 à 2016) ou l’Association des Amis du Fort Saint-Louis (monument historique). On ne compte plus ses contributions à travers des conférences, des colloques et dans diverses revues (Annales des Antilles, Revue de la Société d’Histoire de la Martinique ou Outre-Mers. Revue d’Histoire, etc.). Il participe à de nombreux ouvrages dont des manuels scolaires pour enseigner l’histoire et la géographie dans les Antilles-Guyane du primaire à la terminale. Il publie La Société martiniquaise aux XVIIe et XVIIe siècles. 1664-1789 (2003), Le Grand livre de ma commune, mon histoire (2017). En collaboration.
Les écrivains créoles
On peut compter Gilbert Gratiant, Marie-Thérèse Julien-Lung-Fou la première femme sculpteure de la Martinique, conteuse, Monchoachi, Raphaël Confiant, l’éditeur Jean-Marc Rosier alias Vilarson, Mauvois Georges E., Serghe Kéklard, Jean-Pierre Arsaye, Nicole Cage, Joby Bernabé, Mireille Houdin, Manuel Norvat, François Kichenassamy, Suzanne Dracius, Robert Nazaire, Jala, Daniel Berté.
Association Krey Matjè Kréyol Matinik (KM2)
Les membres fondateurs sont Georges de Vassoigne (décédé), Michel Réchou, Jean-François Liénafa, Roger Ébion, Éric Pézo, Daniel Boukman, Hugues Barthelery, Romain Bellay, Serge Restog, Georges-Henri Léotin, Térèz Léotin, Michaëlle Mavinga, professeure certifiée de créole, et Duranty trésorier.