Découvrez la Martinique : Traces d’un passé précolombien

Dans la forêt de Montravail, située au sud de la Martinique, sur les mornes de Sainte-Luce on trouve des pétroglyphes. Ce sont les traces laissées par les Amérindiens, les premiers occupants de l’île. Ils sont faits de dessins qui sont inscrits dans les roches volcaniques qui auraient peut-être été gravées par les Kalinagos. Les roches ont été signalées en 1970 par Jean Crusol, natif de la commune de Sainte-Luce, professeur d’université. Il informa Mario Mattioni, alors directeur du musée d’archéologie, de Fort-de-France. L’arrêté du 7 novembre 1996 inscrit ces roches au titre des Monuments historiques. En plus du site de Montravail qui est de loin le plus connu, on recense aussi la roche de Macouba, à Terre-Patates, au nord de la Martinique, c’est une roche à écuelles. Il faut aussi signaler les roches gravées du Galion à Trinité ainsi que la roche de Châteaubœuf découverte très récemment à Fort-de-France.

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Les traces symboliques

S’il est un domaine qui mérite d’être mieux connu en Martinique, c’est bien sa forêt domaniale, patrimoine inaliénable du domaine public. Comme partout en France elle est propriété de l’État et sa gestion est assurée par l’office national des forêts (ONF).

La forêt Montravail, elle, a une particularité c’est une forêt aménagée, à la différence de celle de la Vatable, qui est en bordure de mer au Trois-Ilets. Elle est au sud de la Martinique, sur les hauteurs de la ville de Sainte-Luce, et couvre une superficie de plus de 70 hectares. On y retrouve une des curiosités des lieux : un ensemble de roches gravées, des pétroglyphes. Selon le dictionnaire Larousse c’est un mot issu du grec ancien pétros, « pierre » et gluphḗ, « gravure ». Certains pensent que l’on peut être en présence d’un cimetière amérindien. Ce sont des roches volcaniques polies, pleines de dessins qui semblent infantiles qui ont traversé le temps, les péripéties atmosphériques, les mousses et lichens qui les dissimulent, pour arriver jusqu'à nous et faire parler le passé. On y trouve des roches à écuelles qui pourraient avoir servi à piler du grain ou à recueillir du sang lors d'éventuels sacrifices. Ce site s’inscrit au titre des Monuments historiques, et plusieurs archéologues vont s'y intéresser.

Les autres sites

En plus du site de Montravail à Sainte-Luce, il y a dans la commune de Macouba, au nord de la Martinique où le père Labat séjourna, la roche nommée roche à Bondié. Nul ne sait si elle a servi à des sacrifices, cependant pour la population environnante, qui y croit farouchement, on a là une représentation de la Cène, gravée dans la pierre : la table des douze apôtres. Elle se trouve à Terre-Patates, du côté du complexe scolaire de la commune, non loin de la Rivière qui traverse la région. C’est une roche faite de cupules avec 12 trous placés autour d’une cuvette. On est en présence d’une « pierre à cupules » dite aussi « pierre à écuelles », qui s'apparente à un grand polissoir pour les archéologues.

On peut encore compter deux autres sites archéologiques d’art rupestre précolombien qui sont recensés à ce jour sur l'île.

La roche de Châteaubœuf, découverte très récemment à Fort-de-France, ainsi que les roches gravées découvertes en 1992 dans la mangrove du Galion à Trinité. Selon Nathalie Vidal, dans la « La Trinité – Pétroglyphes du Galion » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations, « C’est un site précolombien constitué d’un groupement de grands rochers volcaniques qui sont autour de deux grands blocs gravés. Il n’y a aucun tesson de céramique. Le premier grand bloc présente des gravures dont le principal motif représente un cercle auquel sont attachés plusieurs traits rectilignes en forme de rayons solaires. Un autre cercle ponctué et diverses petites cupules, est relié par un trait vertical. Ce rocher surplombe la mangrove de quelques mètres. En contrebas d’autres rochers non gravés bordent cette dernière.

Le second bloc, qui borde cette fois la mangrove, se trouve inséré dans tout un ensemble de rochers, 50 m plus loin. Les gravures peu profondes et ténues, phénomène sans aucun doute dû à l’érosion de la roche, représentent des visages stylisés que l’on peut comparer aux représentations de Sainte-Luce. » La forêt marécageuse où se trouve ce site est actuellement traversée par la RD3.

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