Climat en Martinique

Les précipitations sont plus rares dans le sud de l'île, comme au Robert © chromoprisme - Shutterstock.com.jpg
L'ouest de l'île est exposée aux vents © odjectif - stock.adobe.com.jpg

27 °C en moyenne, des pointes à 32 °C et rarement moins de 20 °C : voici le quotidien de la Martinique. Côté baignade, on recense de 20 à 24 °C sur la côte atlantique, et autour de 25-26 °C avec une mer plus calme sur la côte caraïbe. Les vents venant de l'est, les alizés, contribuent à modérer sensiblement la chaleur tropicale. L’humidité de l’air, elle, reste constante toute l’année. De même que l’ensoleillement, généreux sur cette partie du globe (attention, un coup de soleil est très vite arrivé !). On a souvent tendance à opposer la Martinique du nord, plus encline aux précipitations qui lui confèrent une nature généreuse, avec la Martinique du sud, plus aride. La réalité est un peu plus complexe puisque plusieurs dizaines de microclimats ont été recensés sur l’île ! Une pluralité qui s’explique par le relief très accidenté de l’île. La Martinique est également particulièrement exposée aux aléas climatiques, notamment aux ouragans.

Carême et hivernage

Chaleur et humidité : ce sont ces deux mots qui viennent immédiatement à l’esprit quand on pense à la Martinique. Pas de doute, vous êtes bien sur une île tropicale ! L’humidité de l’air est très élevée et joue un grand rôle sur la croissance des espèces végétales, d’où l’extraordinaire biodiversité de l’île. Si la température moyenne tourne autour de 26 °C toute l’année, on peut néanmoins distinguer deux saisons principales qui rythment le calendrier martiniquais.

De janvier à juillet, c’est le carême, qui correspond à la saison sèche et calme. Les entrées d’air issues de l’anticyclone des Açores apportent un ensoleillement maximal, de faibles précipitations (le mois le plus sec étant mars) et des températures maximales élevées, de 28 à 30 °C. Cette période correspond aussi à la haute saison touristique, le nombre de vacanciers augmente nettement sur l’île et la plupart des hôtels affichent complet.

A partir de juillet, place à l’hivernage. Le climat est chaud et humide, et les pluies, très fréquentes (plus des trois quarts des pluies annuelles s’abattent de juillet à octobre). Les faibles vents accentuent la sensation de temps lourd avec des températures pouvant aller jusqu’à 32 °C. Soumis aux alizés (les vents du nord-est et de l'est), le temps change en un clin d’œil : soleil et nuages jouent à cache-cache ! Le pic de précipitations est atteint au mois d'août. C’est durant cette saison chaude et tourmentée qu’ont lieu les tempêtes tropicales et ouragans.

Entre les deux, il y a des intersaisons plus ou moins marquées. A partir de fin février, on entre dans une période de récession pluviométrique : l’eau se fait rare, au grand désarroi des agriculteurs. Beaucoup d’arbres perdent leurs feuilles. En décembre et en janvier, il peut arriver que la température frise avec les 20 °C la nuit et que cela vous oblige à remettre un petit drap.

Vents et pluies

En raison de la topographie, l'exposition aux vents et le régime des pluies ont des répercussions importantes sur le climat. Pour la pluviosité, on peut diviser la Martinique en deux zones :

Une zone humide : il s’agit du nord de l’île où le relief montagneux favorise les fortes précipitations. La végétation y est plus verte et riche.

Une zone sèche : la partie méridionale de l'île et le sud de la ligne Le Lamentin-Le Robert reçoivent moins de 1 500 mm de pluie par an. Plus aride, le sud de la Martinique fait face à des périodes de sècheresse plus intenses.

Côté vents aussi, la Martinique est binaire. A l’est de l’île, on parle de « côte au vent », exposée aux alizés, les vents dominants, humides et relativement frais, tandis qu’à l’ouest, la « côte sous le vent » est nettement plus abritée, profitant de la protection offerte par les hauts reliefs.

Les aléas climatiques

Depuis toujours, les Antilles font face, de par leur situation géographique, à de nombreux aléas climatiques, notamment le risque cyclonique.

Le risque cyclonique. Qu’il s’agisse d’ouragan, de cyclone ou de typhon, ces trois termes désignent la même chose : un phénomène tourbillonnaire qui se forme au-dessus des eaux chaudes tropicales et qui s’accompagne de pluies intenses et de vents forts (supérieurs à 118 km/h). La désignation dépend simplement de l’endroit du globe où se produit le phénomène. Le terme cyclone est réservé à l'océan Indien et au Pacifique Sud. On parle d'ouragan en Atlantique Nord et dans le Pacifique Nord-Est, et enfin de typhon dans le Pacifique Nord-Ouest. En Martinique, il s’agit donc d’ouragan.

Ce dernier terme, apparu en 1986, est une reprise du mot américain « hurricane », qui vient lui-même du langage des indiens caraïbes qui appelaient Hurracan le dieu qui, pour eux, était responsable des malheurs et des catastrophes climatiques.

La période cyclonique dure de juillet à fin octobre. Selon son intensité, on parle de dépression tropicale (vents inférieurs à 63 km/h), de tempête tropicale (vents compris entre 63 et 117 km/h) ou d'ouragan (vents supérieurs à 117 km/h).

On estime que les Antilles françaises sont touchées en moyenne tous les dix ans. Il faut savoir que le phénomène cyclonique présente une particularité assez curieuse : à l'origine, il s'agit d'une simple dépression qui naît au large de l'Afrique avant de se diriger vers la côte est des Etats-Unis. Elle doit être combinée à d'autres critères pour être qualifiée d’ouragan, comme la présence de vents en altitude relativement homogènes, une forte humidité et une mer dont la température dépasse les 26 °C. Par ailleurs elle doit se former suffisamment loin de l'équateur. De l'Afrique elle se dirige alors vers le continent américain (à l'ouest). Il arrive aussi que cette dépression ne frappe aucune région et remonte carrément vers le pôle Nord : elle fait alors le tour de l'hémisphère Nord et revient vers l'Europe sous forme de tempête...

Contrairement à l'idée reçue, ce ne sont pas tellement les vents, souvent violents, qui sont à craindre, mais les très fortes pluies, dévastatrices. Ces dernières entraînent en effet des éboulements et des glissements de terrain importants en Martinique, provoquant des lahars, des coulées de boue volcanique très denses et dangereuses.

Le risque sismique. Autre risque important en Martinique : le risque sismique. Située au centre des Petites Antilles, qui marquent la frontière entre la plaque caribéenne et la plaque atlantique (la seconde s’enfonce sous la première), la Martinique tremble régulièrement plus ou moins fort. Toutefois, pas de panique… L'arc est sous haute surveillance et le dernier grand séisme à Fort-de-France remonte au 11 janvier 1839 (magnitude de 7,5). Plus récemment, un tremblement de terre de 7,4 a été ressenti en 2007, provoquant quelques dégâts matériels, mais heureusement aucune victime.

Enfin, reste le risque volcanique existe mais dans une moindre mesure. Bien que toujours active, la montagne Pelée est un volcan endormi dont les éruptions sont rares. La dernière éruption remonte aux années 1929-1932 avec un pic d'activité le 18 octobre 1929.