Découvrez la Tunisie : Nature (Biodiversité / Faune & flore)

La faune tunisienne est composée d'espèces animales méditerranéennes et saharo-sindiennes. Au cours des siècles, de nombreuses espèces ont disparu de Tunisie, à l'instar de l'éléphant d'Afrique du Nord ou de l'ours de l'Atlas. Des espèces dites reliques, comme le caracal, le chat ganté, la gazelle de Cuvier, la tortue mauresque et le caméléon sont en sérieux danger de disparition ; leur répartition sur le territoire est très limitée. La flore tunisienne comprend près de 2 830 espèces dont 2 500 indigènes. On retrouve principalement au nord, des chênes-lièges, des eucalyptus, des arbousiers, des pins et des thuyas, dans la région du Sahel, des oliviers et des orangers, au sud, des oasis de palmiers-dattiers ainsi que des cactus, des chardons, des arbustes épineux. Le figuier de Barbarie se retrouve partout. Les steppes, le désert, les forêts, la mer se côtoient en Tunisie. Le pays s'emploie donc à préserver en priorité ce patrimoine riche et fragile.

La faune terrestre

La Tunisie est peuplée de 78 espèces de mammifères, dont 28 sont des espèces rares et 7 espèces protégées ou menacées d'extinction comme le lion de l'Atlas (éradiqué à l'état sauvage depuis 1927) et le guépard. Le pays est mondialement connu pour la diversité de la classe des reptiles. Parmi ceux-ci, le lézard (fouette-queue) est chassé et tué pour être vendu empaillé aux touristes ou pour sa chair guérisseuse. La Tunisie a vu disparaître de très nombreuses espèces, comme les éléphants, les guépards ou les lynx. Les fauves (lions, panthères, léopards…) ont disparu depuis près d'un siècle. La société tunisienne protectrice des animaux a établi un programme de conservation et d'élevage pour les espèces menacées. On essaie actuellement d'en réintroduire certaines comme les mouflons et les antilopes.

Dans le désert, on trouve des lézards, rongeurs, serpents et scorpions, plus difficilement des fennecs (renards du désert), et sans aucun problème des dromadaires. Durant le festival de Douz, le sloughi est à l'honneur. Il est le « lévrier du désert », plus petit que celui de nos contrées, très prisé pour la chasse au petit gibier pour attraper les proies. Elégant et majestueux, ce lévrier à poil ras est le seul chien toléré sous les tentes bédouines. Également appelé « lévrier du désert », ce canidé de constitution fragile est en Occident l'une des races de lévriers les plus rares. Au sud-ouest de Bizerte (75 km au nord de Tunis dans le parc national d'Ichkeul) on rencontre le buffle d'eau, le sanglier (que l'on retrouve aux portes du désert), le porc-épic, la loutre. À Djerba, ce sont mangoustes, chacals, hyènes, reptiles, fennecs et dromadaires. Dans le parc national de Chaâmbi vivent gazelles, mouflons, hyènes, aigles, vautours et faucons.

Focus sur le dromadaire

Le dromadaire est apparu en Tunisie vers le IVe siècle de notre ère, modifiant les habitudes nomades des tribus berbères. Habitué aux chaleurs brûlantes et aux longues méharées (randonnées), il contribua par son endurance à favoriser les projets de conquête et d'échanges commerciaux des populations. Chez un dromadaire, rien ne se perd. Et tout fait l'objet d'un véritable respect qui confine au culte : ses poils, lors de la mue, fournissent le matériau nécessaire à la confection de solides tapis et vêtements ; son lait, plus riche que celui des vaches et des chèvres, est un aliment prisé, tandis que ses excréments sont dotés de puissantes vertus thérapeutiques, notamment en cas de morsure de serpent. La proverbiale sobriété du dromadaire lui permet de rester jusqu'à 40 jours sans boire. Ses narines se ferment lorsque le vent se lève, ce qui permet à ce « vaisseau du désert » de continuer à marcher sans gêne lorsque souffle le simoun, et ses pieds, dotés de coussinets ronds, l'empêchent de s'enliser là où les 4x4 les plus modernes ne s'aventurent pas. Ce quadrupède peut parcourir 180 kilomètres en une seule journée et jeûner pendant une semaine. En revanche, quand il boit, la quantité absorbée peut aller jusqu'à une centaine de litres, soit un sixième de son poids, 600 kilos ! Il peut transporter une charge de 350 kg sans sourciller et vit environ 40 ans.

Les oiseaux

395 espèces d'oiseaux ont été recensées en Tunisie, espèces disparues incluses. Cette faune est constituée d'espèces sédentaires et en migration hivernale lorsque les oiseaux rejoignent les zones humides. Le rouge-queue de Moussier est la seule espèce endémique de Tunisie. Le pays compte de nombreux parcs nationaux où il est possible d'observer la faune locale. Classé « réserve de la biosphère » en 1977 par l'Unesco, le parc national de Bou Hedma, au sud-ouest de Sfax, abrite dans sa savane des échassiers comme l'outarde dont la chair est appréciée ; on y a également introduit l'autruche. Dans le parc national d'Ichkeul, de nombreuses espèces d'oiseaux sont recensées l'hiver. Dans les marécages du golfe de Gabès se réunissent flamants roses, goélands, échassiers. Des aigles et des faucons sillonnent également le ciel tunisien ; le faucon d'Éléonore se retrouve notamment dans l'archipel de La Galite. Sur ce petit îlot comme sur ceux de Zembra et de Zembretta, de nombreux oiseaux viennent s'y reproduire. Djerba est aussi une étape pour certains oiseaux migrateurs, comme les flamants roses.

La faune marine

Cette faune est peu connue, les études à ce sujet manquent. Cependant, les eaux tunisiennes ont une importante population d'invertébrés (mollusques, crustacés, éponges, etc.). La population des vertébrés qui peuple ses eaux est composée de mammifères, même si le phoque-moine semble avoir disparu. Le golfe de Gabès est riche en oiseaux marins et se révèle l'antre de quelques requins d'estuaire. Les tortues marines sont quant à elles protégées. On dénombre également 59 espèces de poissons cartilagineux et 227 de poissons osseux (sur 532 en Méditerranée).

Une flore adaptée au climat subtropical tunisien

La présence de la végétation en Tunisie dépend de sa résistance à la sécheresse surtout pendant l'été, car les vents chauds du sud présentent une sérieuse menace pour les plantes et les arbres. Avec leurs petites feuilles rugueuses qui limitent l'évaporation, le chêne-liège, le chêne vert ou l'olivier sauvage résistent. Le pin d'Alep est très résistant également. Ce sont les plantes herbacées qui souffrent : elles flétrissent et se dessèchent. Entre le Sahel méditerranéen et le Sahara, seuls résistent l'alfa, une herbe appelée aussi « spart », employée dans la fabrication de cordages, d'espadrilles ou de papier d'imprimerie, et le chanvre, dont les feuilles sont utilisées pour la confection de tissus. Dans le désert, les graminacées vivaces pénètrent le sol jusqu'à plusieurs mètres pour emmagasiner l'humidité et résister au sirocco. Le tamaris permet de laisser passer le vent tout en donnant de l'ombre, les bivouacs se font en général près des points d'eau dans des zones où poussent les tamaris, le soir les bois morts sont bien utiles pour préparer le feu de camp. Les palmiers dattiers poussent dans les alentours des chotts el-Djérid, el-Fejej, el-Rharsa, grâce à des nappes souterraines. Djerba et la presqu'île de Zarzis échappent à la sécheresse grâce à une couronne méditerranéenne. En résumé, la flore tunisienne se compose d'orchidées, d'arbres (pins, thuya, figuiers de Barbarie, cyprès, genévrier, pommier de Sodome, chêne, peupliers, tamaris, olivier, pistachier, palmier-dattier, laurier-rose...). L'acacia faux-gommier est la seule espèce d'acacia indigène de Tunisie, une population protégée dans le parc national de Bouhedma.

Sa majesté le palmier

Ici, le palmier-dattier est roi. On l'utilise dans l'île, comme dans tout le pays, de mille manières. Mais si cet arbre est tellement précieux, ce n'est pas grâce à ses dattes, de qualité médiocre et abandonnées aux animaux. Ce sont ses palmes, son tronc et sa sève qui font sa valeur. Ses palmes, une fois coupées, sont utilisées dans les pêcheries fixes. Elles entrent aussi dans la confection des nasses, des corbeilles, des couffins, du fameux pétase, le chapeau des Djerbiennes, des cordages. Son tronc devient la pièce maîtresse des charpentes de menzels. Débarrassés de leurs fruits, les régimes de dattes servaient à bourrer les matelas. Le cœur de palmier frais, enfin, est un mets de choix. Mais c'est encore la sève de cet arbre roi, appelée lâghmi, qui est la plus appréciée des Djerbiens. C'est une boisson rafraîchissante, que certains comparent au jus d'ananas. La récolte se fait d'avril à octobre. Pour cela, on dépouille le roi de sa couronne, on lui retire ses palmes et, sur le cône végétal qui lui reste, on creuse une rigole circulaire. La sève qui en suinte goutte-à-goutte est recueillie dans une gargoulette accrochée à cet effet sur l'arbre. La production est d'environ 7 à 10 litres par jour. Cette manipulation peut malheureusement être fatale au palmier si on ne prend pas toutes les précautions nécessaires et surtout si on ne choisit pas un spécimen jeune et robuste. Le djebel laisse ce travail minutieux aux spécialistes, aux hommes du Sud. Le palmier est loué 10 dinars l'année. Généralement locataire de plusieurs unités, le récoltant vient chaque jour relever les gargoulettes. Le matin, on recueille la sève fraîchement écoulée au cours de la nuit et le soir, on réinstalle le réceptacle. Il faut une belle forme physique pour exercer ce genre de métier, où l'on doit grimper d'arbre en arbre tout le jour, à l'aide d'une corde, d'une échelle ou tout simplement à la force des bras.

La protection nécessaire de la biodiversité tunisienne

La Tunisie fait partie intégrante de l'espace méditerranéen aux paysages multiples. Une véritable culture de l'environnement est née, de laquelle dépend le bien-être des générations actuelles et à venir. Si les campagnes ne sont touchées par les problèmes écologiques que dans une moindre mesure, les abords des grandes villes, comme Tunis ou Sfax, sont très concernés par la pollution, notamment avec une crise d'enfouissement des déchets à Sfax qui oppose les habitants à l'État. Ce dernier s'efforce donc d'harmoniser protection environnementale et développement économique. Le ministère de l'Environnement et ses organismes sous tutelle sont aujourd'hui confrontés à de nouvelles urgences environnementales suite à un relâchement dû aux crises de la dernière décennie.

Les dossiers prioritaires concernent la lutte contre la pollution et les nuisances d'insectes dans les sebkhas, la gestion des déchets avec recyclage et revalorisation progressifs, l'adaptation aux changements climatiques, une priorisation du développement durable dans tous les secteurs.

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