Découvrez Sao Tomé-et-Principe : La population de São Tomé

Deuxième pays plus petit d’Afrique, São Tomé-et-Príncipe compte environ 223 000 habitants, dont la majorité est installée sur l’île de São Tomé. La capitale regroupe plus d’un tiers des habitants, quand Príncipe n’enregistre que 7 000 habitants. On y découvre une population jeune, métissée et déracinée, composée des Filhos da terra, métis affranchis depuis longue date, des Angolares, des descendants d’esclaves angolais, des Serviçais, d’anciens travailleurs sous contrat, des Tonga, des immigrés africains et quelques Européens. Avec près de 70 % de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté, São Tomé-et-Príncipe est l’un des pays les plus pauvres d’Afrique. Toutefois, il possède l’un des taux d’alphabétisation des jeunes les plus élevés du continent avec près de 93 %. Mais le manque de qualification ne permet pas aux jeunes d’accéder à l’emploi, et le chômage est élevé, touchant près de 60 % des moins de 35 ans.

Une population éclectique

Inhabité avant sa découverte en 1471, l’archipel de São Tomé-et-Príncipe se voit progressivement peuplé avec l’arrivée des Portugais, qui sont les premiers hommes à poser le pied sur ces terres sauvages. Successivement, ils y amènent des esclaves, composés de juifs contraints à l’exil par l’Inquisition et de condamnés, puis des travailleurs forcés (les Serviçais) provenant des colonies portugaises (Angola, Cap-Vert et Mozambique). Entre-temps, les métissages deviennent fréquents. Vers 1515, les femmes concubines des Européens et des enfants nés de ces unions mixtes sont officiellement « libres ». Ils forment alors la communauté des filhos da terra ou forros et possèdent une identité ainsi qu’un statut social particulier. Quant au groupe des Angolares, ils sont les descendants de naufragés d’un bateau d’esclaves provenant d’Angola, ayant rejoint les côtes de São Tomé. Sur l’archipel, à l’inverse d’autres pays africains, il n’existe pas de groupes ethniques à proprement parler, mais des populations dont les origines socioculturelles se différencient selon les différentes vagues d’immigration arrivées sur l’île. En 1950, l’archipel compte près de 61 000 personnes, dont une grande majorité de descendants d’esclaves, environ 4 000 métis et quelque 1 100 Européens, principalement des Portugais. Depuis, la démographie a plus que triplé, avec une population aujourd’hui estimée à 223 000 habitants. Les descendants d’esclaves noirs importés du continent doivent représenter quelque 88 % de la population totale, les métis près de 10 % et les Européens, 2 %. Parmi les Noirs, il ne faut pas oublier les Fang, une ethnie de langue bantoue venue du continent ainsi que les nombreux travailleurs immigrés saisonniers, qui viennent principalement des îles du Cap-Vert.

Une population jeune et démunie

La pyramide des âges révèle l'existence d'une population très jeune, environ 45 % de la population a moins de 15 ans. En 2020, l'indice de fécondité par femme est de 3,89, avec un taux de mortalité infantile de 41,71 %. L'espérance de vie à la naissance est de 65,16 ans pour les hommes et de 67,79 ans pour les femmes. Seulement 2,83 % de la population est âgée de 65 ans et plus. Petit pays avec un taux élevé d'analphabètes au moment de son indépendance en 1975, São Tomé-et-Príncipe fait de l'éducation l'une de ses priorités depuis plusieurs années. En 2018, le taux d'alphabétisation chez les moins de 24 ans était de 97 %, l'un des taux les plus élevés en Afrique. Toutefois, il reste pour le pays de grands défis à relever en matière d'éducation, notamment dans la qualification des enseignants, dont plus de 70 % ne sont pas formés dans le primaire. Alors que la fréquentation scolaire atteint 94 % dans l'enseignement primaire, elle baisse toutefois drastiquement à 52 % dans l'enseignement secondaire et à 20 % dans le supérieur. En grande majorité, ce sont les jeunes des capitales des districts, issus d'une famille aux revenus suffisants, qui ont accès à l'éducation supérieure. Le chômage touche durement les moins de 35 ans qui manquent clairement de qualification. Bien qu'une loi interdise le travail des enfants, elle ne les protège pas entièrement puisque les mineurs âgés de 15 à 17 ans peuvent légalement travailler jusqu'à 40 heures par semaine, si les employeurs leur permettent d'aller à l'école. De plus, il n'est pas rare de voir des enfants d'un jeune âge exercer des activités agricoles et domestiques ou du travail de rue. Le gouvernement fait également des efforts pour freiner les violences faites aux enfants, mais les châtiments corporels sont toujours légaux à la maison.

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