L'historique église anglicane

Lorsque les Britanniques débarquent à la Barbade, ils le font avec leurs traditions et leurs religions, la principale d'entre elles était l'Église anglicane. La religion des maîtres est devenue également celle des esclaves. C'est elle qui a structuré la division de la Barbade en paroisses, avec pour chacune une église principale qui semble tout droit sortie du Kent ou du Sussex. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'Église anglicane comptait pour 90 % de croyants, une proportion tombée à 28 % de nos jours, en raison de l'attrait d'autres églises protestantes et évangéliques. Ayant quasiment le statut d'Église d'État pendant la majeure partie de l'histoire de l'île, elle a joué un rôle important notamment dans l'enseignement avec la création des premières écoles paroissiales et avec le fameux Codrington College, un collège théologique qui existe encore de nos jours.

Les églises protestantes

Le protestantisme constitue la principale croyance religieuse à la Barbade (33,7 %), avec un spectre diversifié de dénominations. On peut y distinguer deux groupes :

Les pionniers du protestantisme, tels que les méthodistes, les wesleyens ou les moraviens, qui furent parmi les premiers à s'implanter sur l'île dès le début de la colonisation européenne. Ce groupe a joué un rôle important dans l'histoire et la culture barbadiennes, mais aujourd'hui, il ne représente plus qu'une minorité de la population protestante.

Les nouvelles églises et mouvements évangéliques, un groupe dynamique et en pleine expansion qui comprend des dénominations telles que les mormons, les témoins de Jéhovah, les baptistes, les adventistes et surtout les pentecôtistes. Ces courants, plus récents et souvent plus charismatiques, attirent de nombreux fidèles, en particulier parmi les jeunes générations.

Le catholicisme, une implantation difficile

Longtemps dominée par l'élite britannique, majoritairement anglicane et protestante, la Barbade a présenté une résistance farouche à l'implantation du catholicisme sur son territoire.
Ce n'est qu'après l'abolition de l'esclavage en 1838 que le catholicisme commença à gagner du terrain sur l'île. L'arrivée du régiment irlandais des Connaught Rangers joua un rôle important dans cette évolution. En effet, ce sont eux qui réclamèrent et obtinrent la présence du premier aumônier catholique à la Barbade, ouvrant ainsi la voie à une reconnaissance officielle de la religion. On comprend donc aisément pourquoi la cathédrale de Bridgetown est dédiée à saint Patrick, saint-patron de l'Irlande. Aujourd'hui, les catholiques représentent 4 % de la population.

Une mosaïque de religions et croyances minoritaires

À côté des religions chrétiennes, on trouve une foule de philosophies ou de religions qui représentent la diversité de la population barbadienne. Le premier groupe non-chrétien est composé d'agnostiques et d'athées, suivi par le baha'isme, l'islam, l'hindouisme, le nouveau religionnisme (dont le rastafarisme, introduit en 1975), le bouddhisme, le spiritisme et le judaïsme.

Le judaïsme à la Barbade

Contraints de fuir la colonie néerlandaise de la Nouvelle-Hollande après sa conquête par les Portugais et l'instauration de l'Inquisition, un groupe de juifs séfarades s'établit à la Barbade en provenance du Brésil. Grâce à leur expertise dans la culture de la canne à sucre, la communauté prospère rapidement et contribue à l'essor économique de l'île.

En 1654, la synagogue Nidhe Israel fut érigée. Devenant ainsi la plus ancienne synagogue des Caraïbes encore en activité, elle représentait à l'époque un centre névralgique de la vie communautaire, offrant des services religieux, une éducation et une assistance sociale aux Juifs de l'île.

Après une disparition temporaire de deux ans (entre 1929 et 1932) due à l'émigration vers d'autres horizons, une nouvelle communauté se constitue, cette fois composée de juifs ashkénazes originaires d'Europe de l'Est fuyant la montée du nazisme. La synagogue, menacée de démolition à un moment donné, a depuis retrouvé sa fonction de lieu de culte et est également devenue un musée. Bien que la communauté juive soit aujourd'hui réduite (une centaine de personnes), elle a eu un impact significatif sur le développement de la Barbade et demeure très active.

L'obeah, culte d'origine africaine

Dans certaines îles des Caraïbes, des cultes d'origine africaine (le vaudou en Haïti) ou des formes de syncrétisme avec le christianisme (la santería à Cuba) ont survécu à la répression et à la christianisation forcée des esclaves. À la Barbade, où la présence britannique était particulièrement importante, l'obeah, un ensemble de croyances et de rituels syncrétiques mêlant médecine populaire, magie et pratiques divinatoires issus de cultes africains, fut longtemps réprimé et même illégal. L'obeah implique l'utilisation de rituels, de charmes, de plantes et d'objets pour influencer des événements ou des comportements, souvent dans un contexte de guérison, de protection ou pour obtenir ce que l'on désire (l'amour, la richesse...).

Contrairement à la santería et au vaudou, il n'y a pas de hiérarchie ou de vénération de divinités ou d'esprits. Ils sont plutôt « appelés » pour assister le praticien ou la praticienne.

Sa pratique est estimée contraire au christianisme et à l'ordre établi, alors même que la pratique des deux religions n'est pas exclusive. L'obeah n'a été décriminalisé qu'en 1998.