Église catholique à Caye Caulker © Rob Crandall - Shutterstock.Com.jpg

Le cadre législatif

La constitution du Belize consacre la liberté de religion. La discrimination pour des raisons religieuses est illégale mais aucune loi contre le blasphème n’est appliquée. La loi précise également que les prisonniers incarcérés doivent voir leurs croyances religieuses respectées. Les groupes religieux comme les missionaires sont tenus de s'enregistrer auprès du gouvernement pour pouvoir opérer dans le pays et ils sont exonérés de certains impôts. Les missionnaires sont tenus de s'inscrire auprès du gouvernement et d'obtenir un permis de travailleur religieux. Le programme des écoles publiques primaires comprend quant à lui des cours de « spiritualité » non confessionnels qui présentent les diverses religions du monde, ainsi que l'éthique et la morale associées à la religion.

Les religions en chiffres

Le dernier recensement du Belize date de 2010 et met en évidence les disparités et évolutions des religions du pays. Le christianisme est toujours la religion dominante et la confession religieuse la plus importante est encore aujourd'hui l'Eglise catholique romaine, avec environ 40 % de la population (129 456 fidèles recensés). Ce pourcentage de la population est en baisse constante depuis 1980 bien que les valeurs absolues soient en augmentation (62 % en 1980, 58 % en 1991 et 50 % en 2000). Parmi les autres groupes majeurs figurent les pentecôtistes avec 8,4 % de la population, contre 7,4 % en 2000 et 6,3 % en 1991, les adventistes du septième jour avec 5,4 % de la population, contre 5,2 % en 2000 et 4,1 % en 1991. Le nombre d'adeptes de l'Eglise anglicane est en revanche en baisse constante (passé de 7 % en 1991 à moins de 5 % en 2010). Environ 12 000 mennonites (3,7 % de la population), tous chrétiens anabaptistes évangéliques, vivent au Belize. Les athées représentaient 15,5 % de la population en 2010, soit plus du double du recensement de l'année 2000. 11,2 % des habitants adhèrent à d'autres religions comme la religion maya, les religions afro-américaines (la religion Garifuna ou l'Obeah), les mormons, les hindous, les bouddhistes, les musulmans, les bahá'íes, les rastafariens et autres.

Religion maya, des traditions anciennes à nos jours

Les Mayas ne disposent pas d’une trace écrite complète de leurs croyances traditionnelles. En effet, lorsque les Espagnols ont conquis le territoire des Mayas, ils ont brûlé presque tous leurs écrits. La culture maya a cependant survécu grâce à l'habileté des Mayas pour l’adapter aux traditions de leurs seigneurs coloniaux. La religion que pratiquent les Mayas aujourd'hui ne ressemble pas aux rites religieux des Mayas à leur apogée. Ils ont combiné ce qu’ils savent du folklore maya avec les traditions catholiques. Les Mayas modernes en sont venus à associer Jésus au Dieu du Maïs et de nombreux Mayas incluent aujourd’hui la Vierge Marie et d’autres saints catholiques dans leurs prières. De nombreuses traditions mayas ont malheureusement été perdues dans l’histoire, en raison des bouleversements et de la diminution de la population.

La religion maya tirait ses dieux et déesses des éléments naturels. Il y avait un dieu du soleil et de la lune et un dieu de la pluie. Les animaux et les plantes faisaient également partie du panthéon. Les formations naturelles étaient également tenues en haute estime, et il est supposé que les pyramides construites par les Mayas étaient un hommage aux montagnes environnantes. Des preuves du culte de la nature des Mayas subsistent dans quelques-unes des principales ruines mayas du Belize comme Altun-Ha, Canaa ou Xunantunich. Il est également reconnu que les Mayas effectuaient des sacrifices rituels pour demander aux dieux une bonne récolte. Outre les sacrifices humains, connus grâce aux inscriptions et aux reliefs sculptés, les Mayas de haut rang participaient à des saignées rituelles. Certains glyphes montrent des nobles mayas se prélevant du sang soit de la langue, soit des organes génitaux. Les Mayas considéraient également les grottes comme sacrées et croyaient qu'elles servaient à relier les vivants aux enfers. C’est peut-être pour cela que les Mayas ont choisi la grotte Actun Tunichil Muknal comme site de 14 sacrifices humains. Actun Tunichil Muknal est une grotte de 5 km de long, où les archéologues ont découvert les corps de 7 adultes et 7 enfants. Les sacrifices humains n'ont cependant plus joué de rôle dans la religion maya depuis le XVIIe siècle même si de nos jours, les prêtres mayas sacrifient occasionnellement un poulet.

Les Garifuna et le tambour sacré

Le Belize abrite une petite population de Garífuna. Ils sont les descendants d’esclaves en fuite d’Afrique occidentale, amenés dans les Caraïbes par les Britanniques et qui se sont mêlés aux autochtones de la Caraïbe au cours des siècles. La religion Garifuna intègre le mysticisme d'Afrique et de la Caraïbe. Chaque célébration et cérémonie religieuse implique des tambours, et les fabricants de tambours occupent toujours une place de grande estime dans la culture garifuna. Pour les Garífuna, le tambour est plus qu'un instrument de musique, il joue également un rôle central dans l’ouverture des lignes de communication avec le monde des esprits : des musiciens et un grand prêtre travaillent ensemble lors des cérémonies religieuses. Moment essentiel de l'année Garifuna, Dugu est une cérémonie au cours de laquelle un grand prêtre communie avec les ancêtres Garífuna. Pendant deux jours, les fidèles se rassemblent dans un temple pour danser et jouer du tambour. Ce sont des pratiques spirituelles qui permettent d'interagir avec le monde des esprits. Les célébrations de Noël, du lendemain de Noël et du Nouvel An impliquent également l'utilisation du tambour. Chaque occasion a un rythme distinct. Ces périodes sont le moment idéal pour visiter une ville garífuna, comme Punta Gorda, Dangriga ou Hopkins, autant de lieux animés où profiter de la meilleure musique Garífuna.

Sorcellerie créole

Certains Béliziens créoles pratiquent encore l'Obeah, une forme de sorcellerie arrivée dans les Caraïbes via l'Afrique. L'Obeah a également absorbé des éléments du catholicisme romain. Les praticiens utilisent généralement des sorts Obeah pour assurer la réussite romantique et financière mais ils sont le plus souvent de l'ancienne génération de créoles du Belize, car la jeune génération considère en grande partie ces pratiques comme d'inutiles superstitions. L'Obeah diffère des religions telles que le Vaudou et la Santeria dans la mesure où cette pratique ne fait appel à aucun dieu et est généralement une action individuelle plutôt que partie d'une cérémonie ou d'une offrande collective.