Les régions naturelles
La plaine côtière alluviale, originellement occupée par la mangrove et les marécages, est celle qui a été la plus transformée par l’homme. L’arrière-pays des épandages de sable blanc et d’argile est encore appelé zone des savanes intermédiaires. Il s’agit de la zone de la savane guyanaise, terres sableuses et infertiles. Mais en dépit de la pauvreté des sols, elle a été en partie modifiée par l’agriculture sur brûlis des Autochtones et des Bushinengués, car elle est plus facile à pénétrer et le sol plus aisé à cultiver.
L’intérieur forestier de la pénéplaine et des massifs de hautes collines occupe la plus grande partie de la superficie du Suriname. Son vallonnement, l’épaisseur du manteau d’altérite qui couvre les roches-mères, l’opacité de la forêt ainsi que la pluviosité le caractérisent. Il présente de coûteux obstacles à la pénétration humaine. C’est la forêt vierge, immense et mystérieuse, où se dressent au-dessus d’une végétation abondante, énormes et majestueux, les géants de bois dur, lourd et précieux, couronnés de cimes grandioses et arborant des variations de fleurs colorées. C’est aussi le site des collines et des montagnes, des rochers et des marais ; le site pittoresque des sources et des criques innombrables, qui s’entremêlent et s’unissent et se jettent dans les fleuves – le Corentyne, le Coppename, le Saramacca, le Suriname, le Commewijne, le Cottica et le Maroni – qui arrosent le littoral et regagnent l’océan par des embouchures étonnantes de largeur. C’est aussi là que le sol cache ses richesses, ses minerais, l’or, le diamant, la bauxite.
Cette forêt, souvent primaire, est en partie protégée par des réserves naturelles et exploitée de manière durable sur certaines zones. Elle possède des essences de bois précieux, certaines avec des vertus médicinales peu connues, d'autres qui s'avèrent imputrescibles comme l’ipé ou encore l’amarante. La découverte de ces arbres majestueux et de leurs contreforts impressionnants, ainsi que de leurs diverses utilisations est passionnante.
Des milieux aquatiques riches
Malgré une menace liée aux pratiques d'orpaillage, les réserves d'eau douce au Suriname sont grandes et de qualité et les poissons d'eau douce sont une source importante de nutrition et de revenus pour les populations de la côte et de l'intérieur des terres. Pour ce qui est des milieux marins surinamais, ils sont également source de revenus via la pêche et l'écotourisme. La côte surinamaise est très dynamique et possède une particularité propre au plateau des Guyanes : le transport continu de boue et de sédiments provenant de l’Amazone. Ce mélange d'eau douce et d'eau de mer dans une zone estuarienne semi-fermée sous l'influence des marées lui confère un des écosystèmes les plus riches au monde. Les plages accueillent aussi de nombreuses espèces menacées de tortues marines, comme la tortue luth ou olivâtre.
Le Plateau des Guyanes
Ce terme ne désigne pas une région du Suriname mais un ensemble de massifs qui s'étend sur six pays: le Brésil, la Colombie, la Guyana, la Guyane française, le Venezuela et donc le Suriname. Ses imposants hauts plateaux sont parmi les plus anciens de la planète. Ils représentent surtout des enjeux environnementaux : avec 25 % des forêts tropicales encore intactes et 15 % des réserves d'eau douce mondiale, il est essentiel de préserver cette région du monde. Or, les sous-sols regorgent de matières premières (or, hydrocarbures…) qui attisent les activités illégales et destructrices comme l'exploitation minière, et les tensions géopolitiques, comme l'a montré la récente offensive vénézuélienne sur la région de l'Essequibo, au Guyana voisin, sur laquelle les prétentions territoriales sont motivées par l'incroyable richesse en hydrocarbures de cette zone.
Les parcs nationaux du Suriname
Ce pays luxuriant est une destination fantastique pour les amoureux de la nature en quête d'étendues vertes et sauvages. Le Suriname possède un parc, une réserve privée et onze réserves naturelles, qu'il est possible de découvrir sur plusieurs jours. En règle générale, les parcs nationaux représentent des espaces très vastes à l'intérieur desquels les activités agricoles et commerciales ainsi que la circulation automobile sont réglementées, l'objectif étant la protection de la flore et de la faune, mais aussi du patrimoine humain. Ce sont des établissements publics à caractère administratif. Les réserves, elles, sont plus petites et très protégées, à but exclusivement scientifique. Elles sont gérées par des associations 1901 ou des collectivités territoriales, et peuvent être constituées à l’intérieur d'un parc national.
Depuis 1966, la STINASU (Fondation pour la conservation de la nature au Suriname), Fondation pour la conservation de la Nature au Suriname, s’occupe de la gestion et de la promotion de ces réserves naturelles, en incitant le tourisme durable.
Parc naturel de Brownsberg. Une visite incontournable qui permet l'observation régulière de primates et d'oiseaux. Le parc se situe à 130 kilomètres au sud de la capitale, dans le district de Brokopondo et possède une superficie de 12 200 ha. Les différents sentiers de randonnée sont régulièrement entretenus et bien indiqués, complètement adaptés aux différents niveaux des marcheurs. Temps fort à ne manquer sous aucun prétexte : gravir l'immense plateau montagneux du Brownsberg, qui culmine à 500 m d'altitude au centre du parc et profiter de la vue sur le lac artificiel créé par le barrage Afobaka.
Réserve naturelle du Suriname Central. Complètement au centre du pays, à plus de 200 km au sud de Paramaribo, cette réserve n'est accessible qu'en avion ou en bus. Etablie en 1998, elle regroupe les réserves de Raleighvallen, de Tafelberg, et celle de Eilerts de Haangebergte, pour une superficie actuelle de plus de 1,6 million d’hectares. L’Unesco a inscrit cette réserve sur la liste des sites naturels du patrimoine mondial en 2000.
Réserve privée de Peperpot Nature Park. Cette réserve de 700 hectares est une ancienne plantation de café et de cacao. Elle possède désormais une originalité : c'est un corridor permettant aux espèces côtières d'être reliées à l'intérieur des terres. A seulement 10 minutes de Paramaribo, ce parc offre une expérience unique pour ce qui est de l'observation des oiseaux.
Réserve naturelle de Sipaliwini. Au sud du Suriname, dans le district du Sipalawini, cette réserve naturelle possède une superficie de 1 000 km². L'occasion de découvrir une flore et une faune uniques et rares.
Réserve naturelle de Brinckheuvel. Cette petite réserve fait partie des plus anciennes du Suriname. Elle est située au sein du district Brokopondo, entre la rivière Suriname et Saramacca.
Réserve naturelle de Boven Coesewijne. Cette réserve, qui date de 1986, possède un environnement très spécifique : ses savanes et ses bancs de sable blanc. Elle est accessible à pied ou en bateau.
Réserve naturelle de Hertenrits. Fondée en 1972, Hertenrits est la plus petite réserve du Suriname, et se situe dans le district de Nickerie. Elle est très spéciale pour le patrimoine culturel surinamais : on y a trouvé les vestiges d’une existence pré-colombienne.
Réserve naturelle de Peruvia. Créée en 1986, cette réserve est située dans le district de Coronie, face à l’embouchure de la rivière Coppename, dans la partie où l’eau est douce. On peut y observer de nombreuses espèces de palmiers ainsi que des Aras araraunas bleus et jaunes.
Réserve naturelle Coppename Monding. Créée en 1966, elle est un lieu prisé des ornithologues car située le long de la côte, près de l’embouchure de la rivière Coppename, au sein du district Saramacca.
Réserve naturelle Copi. Dans le district de Para, cette réserve est créée en 1986 afin de mieux conserver ses savanes humides, ses marais et forêts sur sables blancs, sans oublier sa faune remarquable (caïmans, loutres...).
Réserve naturelle Wane Kreek. Créée en 1986, elle se situe entre la ceinture de savanes et la vieille plaine côtière, au sein du district de Marowijne. Ses savanes humides offrent au visiteur un paysage exceptionnel.
Réserve naturelle Galibi. Située à l’embouchure du Maroni, le long de la frontière guyanaise française, cette réserve est uniquement accessible par bateau. Plusieurs villages amérindiens sont situés à l'intérieur de la réserve et tous les ans, on peut assister à un spectacle exceptionnel et rare : la ponte des tortues marines, notamment les tortues luth (Dermochelys coriacea), les tortues vertes (Chelonia mydas) et les tortues olivâtres (Lepidochelys olivacea).
Réserve naturelle Wia Wia. C'était aussi une plage de ponte pour les tortues marines, mais suite à l'érosion naturelle, ce sont désormais les oiseaux que les visiteurs viennent regarder, notamment les ibis rouges (Eudocimus rubber). Créée en 1966, la réserve se trouve au sein du district de Marowijne, à l’ouest de Galibi, et on y accède aussi en bateau.
Activités à faire sur place
Randonnée. C'est l'une des activités les plus pratiquées par les touristes au Suriname. Un séjour dans la forêt tropicale serait incomplet sans crapahuter au milieu de la végétation pour atteindre le sommet d'un inselberg. Que ce soit l'ascension du Mont Kasikasima pour les plus aguerris, ou du Voltzberg dans la Réserve naturelle du Suriname Central, l'aventure et le dépaysement seront au rendez-vous.
Pêche sportive. Destination sauvage, le Suriname est le paradis des amateurs de pêche sportive, d'ailleurs de nombreux opérateurs proposent des circuits consacrés à la pêche. Les rivières de la forêt vierge regorgent de poissons exotiques. Le « no kill » est généralement pratiqué par tous (pêche avec remise à l'eau des prises obligatoire) dans le cadre de la préservation de la faune aquatique.
Kayak. Vous aurez l'occasion de pratiquer le kayak sur divers sites, notamment à Bergendal, à Kabalebo ou encore sur le lac Brokopondo.
Tyrolienne. Cette activité, appelée ici Canopy Zip Line, est proposée au Bergendal Adventure centre.
Survie. Quelques agences de Paramaribo proposent des immersions en milieu hostile, généralement accompagnées d'un guide, pour apprendre à survivre en pleine forêt tropicale.
Vélo. De nombreuses compagnies louent des bicyclettes et proposent des circuits organisés à Paramaribo et dans ses environs, notamment des visites de plantations.