Découvrez Trinidad & Tobago : Environnement

L'archipel de Trinidad & Tobago, situé dans les Caraïbes, doit à son insularité et sa biogéographie une exceptionnelle biodiversité, incluant des espèces endémiques. Les réserves naturelles du pays donnent un aperçu de cette diversité faunistique et floristique. Celle-ci est cependant menacée par les activités humaines. Les pollutions, la destruction des habitats naturels ou encore la surpêche constituent des facteurs d'érosion de la biodiversité, au même titre que le changement climatique en cours. Ce dernier se traduit notamment par une plus grande fréquence et intensité des événements extrêmes, la prolifération de sargasses,  la menace de submersion des terres et de salinisation des eaux douces. Conscient de ces problématiques, le pays s'est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, en vertu des Accords de  Paris sur le climat. Nous avons toutes et tous un rôle à jouer, individuellement et collectivement, pour maintenir les conditions d'habitabilité de la terre.

Parcs nationaux et biodiversité

Réserve naturelle d’El Tucuche (925 ha) : elle protège les écosystèmes du second plus haut sommet du pays (936 m), le mont El Tucuche, montagne sacrée pour les Améridiens. On y découvrira, outre des vestiges archéologiques (pétroglyphe), une exceptionnelle biodiversité.

Valencia Wildlife Sanctuary (2 760 ha) : cette réserve naturelle protège une grande diversité floristique et faunistiques, dont les emblématiques pécaris (cochons sauvages), les iguanes et les tatous.

Asa Wright Nature Centre & Lodge (80 ha) : une ancienne plantation transformée en réserve ornithologique. On peut notamment y voir les fameux oiseaux diablotins.

Caroni Bird Sanctuary (135 ha) : cette réserve naturelle, classée zone humide remarquable  (RAMSAR), abrite la seconde plus vaste mangrove du pays. Elle constitue un véritable réservoir de biodiversité et abrite une avifaune exceptionnelle, dont les ibis rouges.

Bush Bush Wildlife Reserve (1 536 ha) : cette réserve naturelle est située dans le marais de Nariva, qui constitue la plus grande zone humide d'eau douce du pays (classée RAMSAR). Elle protège une riche biodiversité et des espèces remarquables (mammifères, reptiles, poissons, mollusques, oiseaux).

Pointe-à-Pierre Wild Fowl Trust (25 ha) : cette zone protégée, constituée de deux lacs, située dans l'enceinte de la raffinerie Petrotrin, a été créée par une ONG environnementale dont la vocation est  la protection de la biodiversité, par des programmes de conservation, mais aussi d'éducation à l'environnement.

Le déclin de la biodiversité est l'une des 9 limites planétaires reconnues par l'ONU. L'IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), groupe d'experts internationaux, a identifié les principales causes de l'érosion de la biodiversité, à savoir, les changements d'usage des terres et des mers (fragmentation et destruction des milieux naturels),  les pollutions, la surexploitation des espèces, le changement climatique et les espèces invasives. Ces facteurs sont présents dans les Caraïbes, l'une des zones les plus sur-pêchées du monde, impactée également par la pêche illégale, qui affecte les coraux, déjà menacés par le réchauffement climatique. Trinidad & Tobago n'est pas épargnée par cette problématique, ni par celle de la pollution plastique,  qui dégrade notamment les eaux de ses mangroves. Face au constat, le Programme des Nations unies pour l'environnement des Caraïbes (UN/CEP) a mis en place  des campagnes de sensibilisation pour lutter contre le braconnage et la surpêche. Des ONG locales s'engagent également dans la restauration de mangroves, avec des actions incluant des opérations de nettoyage de déchets.

Activité pétrolière et gazière, paradis fiscal : un cocktail carboné

L'économie du pays repose principalement sur l'exportation de gaz naturel et du pétrole. L'archipel comprend également des usines pétrochimique (méthanol), autant d'industries fortement émettrices de CO2, qui plombent le bilan carbone du pays. Le 6e rapport du GIEC est sans appel sur le sujet. Selon les mots d'Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, il « doit sonner le glas du charbon et des énergies fossiles, avant qu'ils ne détruisent la planète ». La question des activités gazières et pétrolières concerne également les pays utilisateurs de ces énergies. Un autre secteur à interroger est celui de la finance, qui plus est dans un pays inscrit sur la liste de l'Union européenne des pays non-coopératifs en matière fiscale. Tout un chacun peut également s'interroger sur l'impact écologique de son épargne.

Face au changement climatique

Trinidad & Tobago est particulièrement vulnérable au changement climatique. Celui-ci se traduit par une plus grande fréquence et intensité des événements extrêmes : ouragans, inondations, glissements de terrains. La hausse du niveau de la mer pourrait aussi engendrer des phénomènes de submersion (dans un pays où la population et les activités se concentrent sur les côtes), entraînant des déplacements de population, la perte de terres agricoles ou encore la salinisation de l'eau potable. Le changement climatique entraîne aussi une hausse des températures océaniques et ses corollaires, la migration des espèces halieutiques, l'acidification de l'eau et la perturbation du développement du zooplancton, base de la chaîne alimentaire. Le pays, conscient du changement climatique, a ratifié les Accords de Paris sur le climat et s'est engagé à réduire de 15% ses émissions de gaz à effet de serre (issues des secteurs de l'industrie, de l'énergie et des transports) à l'horizon 2030.

L'invasion des sargasses ou le symbole de la pollution planétaire

A l'instar d'autres contrées des Caraïbes, le pays est confronté  à l'échouage sur ses côtes d'algues – les sargasses–  Sargassum fluitans et Sargassum natans. La prolifération de ces algues brunes a des répercussions économiques directes sur le territoire (activités balnéaires et pêche) mais présente aussi des impacts environnementaux (perturbation de la biodiversité locale), et des risques sanitaires pour les personnes exposées. Ce phénomène serait lié à l'agriculture intensive en Amazonie et à l'augmentation de la température des eaux, due au changement climatique. En d'autres termes, la déforestation massive et l'utilisation intensive d'intrants – phosphates et nitrates – génèrent un lessivage des sols, dont les effluents se retrouvent ensuite dans le fleuve Amazone puis dans l'océan, où ils créent les conditions favorables au développement des sargasses. Les courants entraînent ensuite les algues jusque en mer des Caraïbes. Les brumes de sables issues du Sahara contribueraient également au déplacement des sargasses.

Voyager autrement

Il est possible d'opter pour un voyage plus sobre et authentique, en privilégiant des modes de vie moins impactant pour le vivant, alliant mobilité douce, accueil chez l'habitant et locavorisme. On veillera également à un usage raisonné des ressources et à éviter certains produits polluants (crèmes solaires avec certains filtres chimiques par exemple) ou générateurs de déchets, comme tout plastique à usage unique.  Le mouvement slowfood est présent à Trinidad & Tobago. Il met en valeur les savoir-faire locaux et recense les démarches autour de la biodiversité agricole et des traditions gastronomiques (slowfood.fr). Parce que chaque geste compte face à l'urgence écologique, nous avons toutes et tous un rôle à jouer tant dans notre quotidien que dans nos voyages.

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