Avant 1498
Avant Christophe Colomb
En se promenant dans les gués qui parsèment le lit de Grand Rivière ou de Shark River, il arrive qu'on retourne doucement du pied les pierres joliment polies par l'âge et par l'eau qui en jonchent le fond. Avec un peu de chance, on peut apercevoir sur l'une d'elles des entailles faites par la main de l'homme. En se baissant pour la ramasser, on devient soudain étrangement conscient de nombreuses présences qui nous entourent. On n'est pas seul... On se sent épié au travers des palmes et des lianes de la forêt toute proche. C'est qu'on est sur les terres des nombreuses ethnies Arawak et Karibs qui ont peuplé l'île à l'ère précolombienne. L'outil que l'on tient dans la main leur appartient... Aujourd'hui, ils n'existent plus depuis longtemps. Mais le souvenir de leur présence immémoriale hante encore les lieux. A la tombée de la nuit, il semble que leurs esprits planent toujours dans la forêt primitive. Comme une légère brise.
Trinidad est en effet considérée comme la première île des Caraïbes où s'installèrent les premiers peuples comme il est maintenant coutume de les appeler. Ces premiers habitants de Trinidad & Tobago étaient des groupes indigènes pré-agricoles venus du delta de l'Orénoque en Amérique du Sud qui s'implantèrent il y a au moins 7 000 ans. Jusqu'aux XVe et XVIe siècles, Trinidad abritait un certain nombre de groupes apparentés aux Arawak (Taino) et aux Karibs, notamment les Nepoya, les Suppoya et les Yao, tandis que Tobago était occupée par les Karibs et les Galibi. Le nom indigène de l'île était I-ere, l'île aux Colibris. Le nom "Trinidad" provient de Christophe Colomb qui l'a nommée d'après la Sainte Trinité lorsqu'il a découvert le territoire en juillet 1498 en ne voyant au loin que trois montagnes. Tobago, quant à elle, a connu plusieurs noms indigènes dont en particulier "Urupaina" qui signifie le gros escargot en indien Karib. Une longue controverse existe concernant le nom moderne de Tobago qui apparait ainsi sur les cartes depuis 1511 mais que Christophe Colomb avait apparemment nommée "Bellaforma" lors de sa découverte.
Ces premiers peuples étaient cultivateurs, défrichaient et brûlaient la forêt pour faire pousser du coton et du manioc. Ils vivaient en tribus commandées par un chef, ils avaient des fêtes rituelles, des bijoux et des ornements magiques. Mais s'il y a une chose que leur magie n'a pu empêcher, c'est bien l'arrivée d'un certain Christophe Colomb, en l'an 1498, à la tête de sa troisième expédition dans la région.
Si vous souhaitez en apprendre plus sur les premiers habitants de l'île, appelés ici les first peoples, ne ratez en aucun cas la first peoples community de Santa Rosa à Arima, où vous pourrez visiter un intéressant musée à leur sujet et profiter d'explications détaillées dispensées par certains de leurs descendants comme le chef Riccardo qui dirige actuellement la communauté.
1498
L'arrivée des Espagnols
Colomb découvre Trinidad durant son voyage à la recherche des Indes.
« Au bout de dix-sept jours, au long desquels Notre Seigneur me donna bon vent, le mardi 31 juillet, la terre parut. Je l'espérais le lundi précédent, mais je tins cette route jusqu'à ce moment où, au lever du soleil, faute d'eau, je me décidai à aller aux îles cannibales, et j'en pris la direction. Et comme Sa Haute Majesté a toujours usé de miséricorde envers moi, un marin monta par hasard à la hune et aperçut au ponant trois montagnes contiguës. Nous l'abordâmes après avoir donné à l'île le nom de la Trinité ». Christophe Colomb, La Découverte de l'Amérique, Relations de Voyage, 1493-1504.
C'est un certain Alonzo Perez Nirando, monté à la hune ce mardi 31 juillet 1498, aux alentours de midi, qui fut le premier Européen à poser le regard sur le relief de cette île nouvellement découverte et à crier « terre ! », le mot magique tant attendu. Qu'il ait tout d'abord aperçu trois sommets émergeant de la brume n'a pu que conforter la résolution de Colomb à donner à l'île le nom de Trinité. En effet, avant même de l'aborder, Colomb avait formé le vœu de baptiser de ce nom la toute première terre qu'il parviendrait à découvrir au cours de sa troisième expédition. Selon certains historiens, il s'agirait de la chaîne montagneuse du sud de l'île, nommée chaîne de La Trinité mais il est plus probable, Colomb arrivant du Nord-Est, qu'il ait vu en premier les sommets de la chaîne de montagnes du nord de Trinidad.
Avant de porter ce nom très chrétien, l'île était appelée Lëri (l'île de l'oiseau-mouche) par les Améridiens qui devaient apprécier les colibris qui sont aujourd'hui tant photographiés sur l'île.
C'est à l'occasion de ce même voyage que Colomb découvrit Tobago qu'il nomma pour sa part Bella Forma, voyant en elle un havre de paix pour les navigateurs qui peuvent se protéger dans ses nombreuses petites criques grâce à sa belle forme.
1506
Le fils de Colomb devient gouverneur
A la mort de Colomb, son fils Diego reçoit le titre de gouverneur de l'île de Trinidad.
1580
Début des batailles pour Tobago. Des marins anglais revendiquent la possession de Tobago.
1592
Les Anglais contre les Espagnols
L'Espagnol Antonio de Berrio de Aruna est nommé gouverneur de l'île de Trinidad et fonde Puerto España, qui deviendra l'actuelle capitale de Port of Spain. Sir Walter Raleigh découvre le lac d'asphalte, au sud de l'île, et met Port of Spain à sac. Le roi James Ier revendique Tobago en tant que possession anglaise.
1610
Des trafiquants d'esclaves hollandais débarquent les premiers esclaves africains.
1625
Tobago devient anglaise
Le roi anglais Charles II déclare solennellement la souveraineté anglaise sur Tobago. Des aventuriers de La Barbade cherchent à s'implanter sur l'île. Ils en seront chassés par les Indiens Caribes (ou Caraïbes).
1626
Les Anglais tentent de s'installer à Tobago. Charles II loue des bateaux à la Compagnie des Indes hollandaises, dans le but d'entreprendre le peuplement de l'île.
Hyarima, premier héros de l’île
Durant les XVIe et XVIIe siècles, Arima fut le berceau des indiens Nepuyo qui vivaient à Trinidad, issus de la famille des indiens Caribs. Ils établirent ici une poche de résistance à l'envahisseur espagnol qui débarquait au nord de l'île. Leur chef Hyarima fut le premier héros national, car il fut réduit à l'esclavage par les colons espagnols, s'enfuit en 1627 puis mena le combat contre les envahisseurs. En 1637, il monta une rebellion pour mettre à sac Saint-Joseph, le principal village de colons, avec l'aide des Hollandais installés à Tobago. L'église fut brûlée et de nombreux colons furent tués. On ne sait pas ce qu'il est advenu du chef Hyarima, mais en 1699 il participa à la révolte des Amérindiens réduits en esclaves de la plantation de la mission catholique d'Arima. Si elle se solda par la destruction d'une église et la mort de trois prêtres et du gouverneur de l'île, des centaines d'Amérindiens furent emprisonnés ou tués. Beaucoup préférèrent se suicider que rester aux mains des Espagnols, certains réussirent à s'échapper et 22 d'entre eux furent pendus sur la place publique. Ce triste épisode est désormais connu comme « le massacre d'Arima ». La variole acheva de décimer la population dans les années suivantes.
En 2012, une statue en l'honneur d'Hyarima a été érigée sur Hollis Avenue à Arima, dans le quartier de Santa Rosa où vit la communauté des descendants d'Amérindiens de l'île. C'est désormais devant elle qu'est célébré, chaque 14 octobre, le « Amerindian heritage Day » ou le « Smoke day », par des incantations et une procession en costumes traditionnels, musiques et chants en l'honneur du chef Hyarima et du peuple amérindien de l'île.
1638
Arrivée des Lettons à Tobago
Jacob Kettler, futur duc de Courlande (Lettonie) dont il était déjà régent, envoie 200 pionniers à Tobago. Ils ne résistent pas au climat ni aux Indiens qui les mettent en fuite.
1632
Les Hollandais tentent à leur tour de s'emparer de Tobago, qu'ils nomment New Walcheren.
1654
Retour des Lettons à Tobago. Les Anglais aux ordres du duc de Courlande sont envoyés à Tobago pour occuper l'île et s‘installent sur le rivage de l'actuelle Great Courland Bay, côté Caraïbes. Les Hollandais occupent le littoral opposé, côté Atlantique.
1658
En Europe, le duc de Courlande est capturé par les Suédois, alliés des Hollandais, qui parviennent à prendre Tobago aux Anglais. La Couronne anglaise exige le retrait des Hollandais et s'empare à nouveau de l'île. Peu de temps après, des Français forcent la garnison anglaise à se rendre et s'emparent de l'île.
1662
Tobago devient française
Les Français revendiquent leur suprématie sur Tobago après diverses batailles contre les Anglais qui avaient chassé les Hollandais entre temps.
1667
Les Français abandonnent Tobago aux Hollandais qui les ont défaits dans diverses batailles. Les Hollandais réoccupent l'île et construisent le fortin de Lampsinburgh, à l'emplacement de l'actuelle Scarborough.
1677
Les Français mènent un assaut victorieux contre les Hollandais établis à Lampsinburgh. Tobago redevient française.
1678
Traité de Nimègue
Le traité de Nimègue, qui met fin à la guerre de Hollande, stipule que les colonies de chaque partie resteront réparties comme elles l'étaient au moment de la fin des hostilités entre les pays européens concernés qui étaient la France, la Hollande, l'Angleterre et l'Espagne. Tobago aurait donc dû rester française mais sera finalement déclarée neutre et considérée comme un habitat pour les indiens Kalinago. C'est le traité d'Aix la Chapelle en 1748 qui formalisera cet accord.
1699
Le massacre d'Arena
Le 1er décembre 1699, un groupe d'Amérindiens contraints par les Espagnols à construire une nouvelle église, se rebelle et tue trois frères Capucins ainsi que le gouverneur espagnol de la région, José León de Echales. Les représailles des Espagnols seront terribles et aboutiront à la mort de centaines d'indigènes.
1728
La Compagnie de Caracas (sous domination espagnole) obtient le monopole du commerce avec Trinidad et casse les prix au détriment de la production locale.
1748
Une expédition française menée depuis la Martinique tente de s'emparer de Tobago.
1762
Retour des Anglais à Tobago
Les Anglais chassent les Français de Tobago et fondent la ville de Georgetown, dont ils font leur capitale.
1768
Première réunion de la maison du Parlement de Tobago à Georgetown.
1769
Scarborough devient la capitale de Tobago
Des immigrants anglais s'installent à Lampsinburgh, qu'ils rebaptisent Scarborough. La maison du Parlement est déplacée à Scarborough, qui devient la nouvelle capitale de Tobago.
1770
Première révolte des esclaves à Tobago.
Première grande révolte des esclaves, menée par un esclave nommé Sandy et qui tua son maître Samuel Hall entre le 11 et le 13 novembre 1770. Sandy et ses pairs brûleront diverses plantations faisant travailler des esclaves avant d'être repoussés par une garnison anglaise envoyée en renfort depuis Grenade. Le sort de Sandy lui-même n'est pas connu avec certitude même si la rumeur dit qu'il partit clandestinement pour Trinidad.
1776
Le décret d'ouverture de Trinidad
La volonté des Espagnols de consolider leur présence sur Trinidad et de remettre l'économie de l'île à flot se heurtera vite à une contrainte simple : le nombre de colons sur place était devenu insuffisant pour garantir la pérennité de la colonie espagnole. A tout prix, il fallait donc ouvrir les portes de l'île à de nouveaux planteurs. Ces derniers étaient apparemment plus faciles à recruter au sein des nations amies que sur le sol ibérique lui-même. En 1776, un décret espagnol vient garantir les droits sur l'île de tout catholique étranger désirant s'y implanter. En 1777, Philippe Rose Roune de Saint-Laurent, en provenance de la Grenade française, est le premier colon catholique français à s'intéresser à l'île. En 1783, la « cédula de Poblacion », un décret promulgué par Charles III, roi d'Espagne, va permettre à un large nombre d'immigrants en provenance des Antilles françaises de s'installer sur l'île. La plupart cherchant à fuir la discrimination que les protestants leur faisaient subir en Grenade britannique et en Martinique.
La cédule prévoyait que la quantité de terre octroyée aux nouveaux colons devait dépendre du nombre d'esclaves qu'ils amenaient avec eux. Cette disposition ne se limitait pas à la seule population blanche. Les Métis et les Noirs pouvaient également en profiter, à condition bien sûr d'être affranchis, et s'ils amenaient des esclaves, eux aussi pouvaient recevoir de la terre en échange (avec, toutefois, une clause quelque peu différente de celle qui s'appliquait à la population blanche : ils ne pouvaient recevoir que la moitié de ce qui était autorisé pour les Blancs).
L'application de la cédule a eu pour effet de faire passer la population blanche, métisse et esclave de l'île de 700 personnes à 17 000, ce qui l'a donc multipliée par plus de 20. L'île devient une sorte de Far West antillais pour gentilshommes de fortune.
1777
L'immigration vers Trinidad commence. Roune de Saint-Laurent se rend à Trinidad pour y évaluer les possibilités d'une immigration française à grande échelle.
1781
Tobago redevient française
Les Français reprennent Tobago aux Anglais. Scarborough devient Port Louis.
1784
Port of Spain devient capitale
Le gouverneur José María Chacón déclare Port of Spain nouvelle capitale de Trinidad.
1790
Les garnisons françaises envoyées sur Tobago se mutinent à cause des payes dérisoires et des conditions de vie à bord. Port Louis est entièrement brûlé.
1793
Les Anglais reprennent Tobago suite à la défaite de la France révolutionnaire contre la couronne britannique en Europe.
1797
Les Anglais prennent Trinidad
Les Anglais, alors en guerre contre la France révolutionnaire, prennent aussi possession de Trinidad.
1799
Publication du premier quotidien de langue anglaise, The Trinidad Courant.
1801
Torture et esclavage
Sir Thomas Picton, un cruel officier gallois, gouverneur de Trinidad de 1797 à 1803 est accusé d'actes de torture sur la personne de Louisa Calderon, une jeune mulâtresse de 13 ans soupçonnée d'avoir participé à un vol. Il sera initialement reconnu coupable mais fera annuler sa condamnation arguant que la torture était autorisée par la loi espagnole prévalant à cette période à Trinidad. Sa statue fut finalement enlevée de la galerie des héros gallois, au sein de l'hôtel de ville de Cardiff, en 2020.
1802
Traité d'Amiens
Trinidad est cédée à l'Angleterre par la signature du traité d'Amiens, scellant la fin de la guerre entre la France révolutionnaire et l'Angleterre. Les Français demanderont cependant à garder Tobago mais cette possession ne durera qu'un an avant que les Anglais ne s'en emparent à nouveau.
1805
La destruction des forces navales de l'Espagne et de la France lors de la bataille de Trafalgar laisse totalement libres les Anglais d'asseoir leur position sur les deux îles.
1807
Début de la fin de l'esclavage
Le Parlement britannique déclare l'abolition de la traite des Noirs.
1814
Traité de Paris
L'abdication de Napoléon Ier scellera le sort du pays qui fait officiellement partie de la Couronne britannique.
1815
Buffalo soldiers
De 1812 à 1814, dans les territoires américains à la frontière du Canada, la guerre continue d'opposer la Couronne britannique aux nouveaux États-Unis d'Amérique. Pour la mener à bien, l'Angleterre a levé des troupes qu'elle a recrutées sur le sol britannique et également dans ses colonies. Parmi les recrutés se trouvent des Noirs émancipés qui seront vite appelés les "Buffalos soldiers" par les Amérindiens qu'ils combattaient, probablement à cause de leurs cheveux crépus ressemblant à la fourrure des bisons. A la fin de la guerre, en 1815, une cinquantaine de ces hommes arrive à Trinidad pour s'y établir. Un an plus tard, ce sont 34 hommes, 15 femmes et 7 enfants qui les rejoignent. Au bout du compte, ce sont des vétérans de six compagnies qui viendront s'établir ainsi à Trinidad, aux frais de l'Angleterre. La plupart s'installeront près de Princess Town, dans des villages qui porteront le nom de leur compagnie d'appartenance. En 1816, la population de ces Noirs libres se gonflera d'un millier d'anciens esclaves recrutés par l'Angleterre dans les États américains du Sud, au moment de la guerre de Virginie, en 1812-1813. Comme il était impossible de les remettre en esclavage, ils furent envoyés dans le sud de Trinidad et à Manzanilla, où ils purent s'établir. Chaque homme de ces « campements américains », comme on les appelait à l'époque, reçut des autorités une douzaine d'hectares de terre, qu'il fût marié ou non. Ils organisèrent leurs campements en zones, qu'ils nommèrent première, seconde, troisième, quatrième, cinquième et sixième compagnies. Ils parlaient une langue spéciale, le manzanillan, un mélange d'anglais, de français et d'idiomes africains. Les villages « Troisième Compagnie » et « Sixième Compagnie », situés à proximité de Princess Town, existent encore aujourd'hui.
1805-1838
Jonas Mohammed Bath
Cet esclave africain était un marabout musulman membre de la tribu des Koramantyn, formée par la diaspora africaine à Trinidad et mêlant différentes cultures du continent d'où ses membres furent exilés. Débarqué à Trinidad en 1805, il fut exploité comme esclave à la construction du fort George à Port of Spain. Il avait une grande influence en tant que marabout sur les autres musulmans qui travaillaient sur ce chantier avec lui. Il fut donc nommé colonial negro, « le nègre colonial », qui a le privilège d'être payé. Avec l'argent qu'il reçut pour ce travail, il paya la liberté de près de 200 esclaves de l'île. Après l'achèvement du fort, il acheta des terres à Santa Cruz Valley où il édifia sa propriété, Mizra Estate, selon un nom arabe. Il mourut en septembre 1838, tout juste un mois avant l'émancipation des esclaves africains à Trinidad.
1833
Fin de l'esclavage
Le Parlement britannique décrète l'abolition de l'esclavage. Tobago tombe sous la coupe du gouvernement général des îles anglaises Sous-le-vent regroupant la Barbade, Grenade et leurs voisines.
1834
Emancipation des esclaves, qui deviennent libres... à la condition de passer une « période probatoire » de six ans dans les plantations, avec le statut imposé d'apprentis.
1837
Inauguration de la première ligne de bateau à vapeur reliant Trinidad à l'Angleterre.
1843
Premier recensement général de la population des Antilles britanniques.
1845
Arrivée des coolies
Faisant suite au grand recensement des Antilles, les Anglais décident de faire venir de la main d’œuvre d'Inde pour compenser le manque lié à l'abolition de l'esclavage. Les premiers coolies arrivent.
1851
Création à Trinidad des écoles publiques, d'une bibliothèque et de l'acheminement postal.
1857
Découverte du pétrole
C'est cette année-là que les pionniers de la prospection pétrolière comme Walter Darwent qui mourra quelques années plus tard de la fièvre jaune, ont creusé le premier puits près du fameux lac d'asphalte de Pitch lake, dans le sud du pays.
1859
Inauguration de la première ligne de tramway de Trinidad, reliant San Fernando et Mission (l'ancien nom de Princess Town).
1877
Tobago devient officiellement une colonie britannique
Tobago devient officiellement une colonie de la couronne britannique car les planteurs qui la géraient et qui sont en grande minorité sur l'île ont besoin de renfort pour combattre le militantisme croissant de la population noire.
1880
Visites royales de George V et du futur duc de Clarence à Trinidad. Mission est rebaptisée Princess Town pour l'occasion.
1881-1884
Premières émeutes Canboulay
Cette année-là, les anciens esclaves auxquels la police Britannique essayait d'interdire de fêter le Carnaval, commencèrent à se rebeller. L'invention du steelpan date de cette époque. Les émeutes dureront 3 ans et causeront de nombreuses pertes humaines.
1889
Un pays, deux îles : union administrative de Trinidad et Tobago.
1895
Introduction de l'électricité à Port of Spain. Premier tramway électrique
1899
Tobago est placée sous la juridiction de Trinidad.
1909
Implantation de la première compagnie pétrolière à Trinidad.
1917
Le gouvernement des Indes britanniques met fin à l'immigration de la main-d'œuvre indienne vers les Antilles.
1925
Premières élections
Le conseil législatif de Trinidad & Tobago, créé en 1831 et constitué de notable choisis, était l'organe de conseil de la couronne britannique concernant la gestion du pays, mais en 1921 une consultation populaire organisée à San Fernando mit en évidence le souhait d'une grande majorité de la population d'avoir des représentants élus. 4 ans plus tard, les autorités britanniques acceptèrent la tenue d'élections, ce seront les premières du pays.
1941
L'Amérique débarque à Trinidad
En 1941, un accord de collaboration militaire passé entre les Etats-Unis et l’Angleterre, appelé « accord sur les bases de destroyers », autorise les Américains à installer des bases militaires sur l’île, sur les Bocas, la péninsule de Chaguaramas, à l’est de Port of Spain, et à Wallerfield, dans le centre, non loin de l’actuel aéroport de Piarco. Un grand nombre d’Américains et de Canadiens débarquent sur l’île pour superviser la construction et l’installation de ces bases. Dans cette confrontation à la modernité et à la richesse américaines, la population de Trinidad trouvera à la fois une indéniable amélioration de son niveau de vie, mais aussi la résurgence des anciennes vexations du temps colonial. D’énormes chantiers apparaissent, qui permettent à la main-d’œuvre locale de trouver des emplois en grand nombre. Des dizaines de milliers de Trinidadiens y sont employés, dans des conditions de salaire et de travail dont aucun ouvrier n’avait pu bénéficier jusqu’alors. Cependant l’attitude des soldats américains envers la population sera moins subtile et nuancée que celle des occupants britanniques. Bientôt l’arrivée du billet vert sur l’île rime non seulement avec argent facile, mais aussi avec racisme et prostitution, et la présence américaine finira par être mal ressentie par une majorité de la population. Cette présence ne prendra fin qu’en 1961, un an avant l’indépendance.
1945
Libération des steel-bands
A l'annonce de la victoire des Alliés sur le IIIe Reich, pour la première fois, des steel-bands jouent dans les rues.
1956
Formation de partis du gouvernement
En 1956, une nouvelle Constitution autorise la formation de partis du gouvernement. En janvier, un groupe d’intellectuels noirs forme le Mouvement national populaire – le PNM – sous l’autorité du Dr Eric Williams, un historien formé à Oxford. Les revendications nationalistes noires de ce nouveau parti, le charisme et l’immense prestige intellectuel de son leader, assurent au PNM un immense succès auprès d’une population doublement fatiguée du pouvoir colonial et des dissensions à l’œuvre au sein du Parti travailliste. La seule véritable opposition politique rencontrée par le PNM à cette époque sera incarnée par le Parti démocratique populaire – le PDP – dont les militants et la base se recrutent parmi la communauté rurale indienne.
En septembre, les élections permettent au PNM de rafler la majorité des sièges à l’assemblée. Le bureau colonial britannique prend acte et autorise le PNM à former le gouvernement. Parmi les toutes premières décisions prises par le nouveau gouvernement, l’une sera de reprendre la gestion du carnaval, un événement jusqu’alors géré par des capitaux privés, et d’encourager le courant calypsonien.
1958
Création du Department of Tobago affairs. Dirigée par un secrétaire permanent, cette institution sera chargée d'étudier les problèmes spécifiques à Tobago et de proposer des solutions au gouvernement du pays.
Création la même année de la Fédération des Indes occidentales (West Indies) également appelée la fédération des Antilles britanniques. Elle se compose de 24 îles principales, dont Trinidad & Tobago, mais restera éphémère puisqu'elle disparaitra dès 1962.
1961
Début de la fin de la fédération des Indes occidentales.
La Jamaïque rejette la Fédération des Indes occidentales, ce qui causera sa disparition. Trinidad & Tobago décident de gagner leur indépendance.
1962
Indépendance de Trinidad & Tobago
Les Anglais décident de se retirer de leurs colonies. L’indépendance du pays est proclamée. Le PNM révise la Constitution, sans même consulter le parti d’opposition, le PDP, ce qui met le pays au bord de la guerre civile. Un compromis de dernière minute entre les deux partis l’évite de justesse. Finalement les premières élections de cette nouvelle ère de l’indépendance donnent le PNM vainqueur, à raison de 20 voix sur 30. Le PNM restera au pouvoir jusqu’en 1986.
1911-1981
Eric Williams
Homme politique et historien, c'est lui qui a mené le pays jusqu'à l'indépendance en 1962. Ce fils de petit fonctionnaire des postes né à Port of Spain obtient une bourse d'études pour la prestigieuse Université d'Oxford en Angleterre. Il publiera pendant ses études sa thèse The Economic Aspect of the West Indian Slave Trade and Slavery, ébauche de son travail le plus célèbre publié en 1944 : Capitalism & slavery. Il lie à travers sa théorie commerce triangulaire et esclavage d'un côté à l'essor industriel et au capitaliste en Grande-Bretagne de l'autre. Activiste politique, il fonde en 1956 le People's National Mouvement (PNM) qui remporte la majorité des sièges aux premières élections du pays. Il devient ainsi Premier ministre et participe à la création de la Fédération des Indes occidentales qui aboutira finalement à l'indépendance de Trinidad & Tobago en 1962. Il décède 20 ans plus tard alors qu'il est encore au pouvoir, en mars 1981.
1963
Ouragan Flora
L'ouragan Flora dont les vents atteindront plus de 230 km/h dévaste Tobago en faisant plus de vingt morts et de 30 millions de dollars de dégâts dans le pays. Cet ouragan fera plus de 7 000 morts dans les Caraïbes, dont 5 000 en Haïti.
1974
Reconnaissance du CARICOM
La communauté caraïbe (CARICOM) est reconnue par le traité de Chaguaramas.
1976
Trinidad & Tobago adopte le 1er août une nouvelle Constitution, toujours en place aujourd'hui. Le petit pays accède au statut de république et remporte sa première médaille d'or aux Jeux olympiques de Montréal, grâce à Hasley Crawford aux 100 mètres.
1984
La compagnie américaine Texaco laisse la place à une industrie pétrolière nationalisée, la compagnie pétrolière de Trinidad & Tobago (Trintoc).
1987
Changement de parti au pouvoir. Pour la première fois de l'histoire de la jeune République, le Mouvement national du peuple (PNM) perd les élections, au profit de l'Alliance pour la reconstruction (NAR).
1990
Tentative de coup d'Etat
Echec du coup d'Etat organisé par les partisans de Jamaat al Muslimeen, groupement islamiste conduit par Abu Bakr.
1991
Le PNM remporte les élections et revient au pouvoir. Le nouveau port de Scarborough est inauguré à Tobago.
2002
Le PNM reprend le pouvoir
En octobre 2002, le PNM de Patrick Manning sera rappelé au pouvoir après une courte victoire électorale. Il décidera de dissoudre l'Assemblée nationale devant le sur place des réformes et du statu quo politique.
1995
Parti d'obédience indienne au pouvoir
Une coalition prend la direction du pays et donne, pour la première fois de l'histoire du pays, les rênes à un parti d'obédience indienne, l'UNC. Avec 17 sièges remportés aux élections, le Congrès national unifié (UNC) est au coude à coude avec le PNM. Le NAR apporte ses deux sièges à l'UNC pour former un gouvernement de coalition dont le Premier ministre sera Basdeo Panday. Ce dernier restera au pouvoir jusqu'en l'an 2000.
1998
La Trinidadienne Wendy Fitzwilliam remporte le titre de Miss Univers.
2003
George Maxwell Richards est élu président de la République le 17 mars. Il le restera pendant 10 années. Mais le poste de président de la République reste un poste sans beaucoup de pouvoirs si ce n'est de choisir le Premier ministre après les élections. Il a davantage un rôle symbolique et culturel.
2006
Trinidad & Tobago participe à sa première Coupe du Monde de football, devenant ainsi le plus petit pays à participer à la compétition.
2010
Première femme Premier ministre
Patrick Manning à la tête du PNM au pouvoir depuis 2001 dissout l'Assemblée nationale provoquant des élections anticipées qui sont remportées par le People's Partnership, une coalition des partis d'opposition l'UNC, COP, TOP. Kamla Persad-Bissessar chef de file UNC devient la première femme Premier ministre du pays et forme un gouvernement de cohabitation.
La violence bat tous les records : 472 meurtres sont déclarés soit 36 pour 100 000 habitants, 7 fois plus qu'aux Etats-Unis, ce qui conduira la Première ministre à demander la mise en place d'un état d'urgence partiel au Président.
Mai 2011
L'état d'urgence est déclaré pour 3 mois en vue de contenir la montée de la violence dans le pays.
2013
Visite du Président chinois Xi Jinping, notamment pour des accords commerciaux et des investissements dans le pétrole.
Septembre 2015
Le PNM reprend le pouvoir et le Dr. Keith Rowley est nommé Premier ministre.
2018
Une femme Présidente
Le 19 mars 2018, Paula-Mae Weekes devient la première Présidente de la république de Trinidad & Tobago.
22 mars 2020
Face à la pandémie de Covid-19, Trinidad & Tobago ferme ses portes et ne les rouvrira vraiment qu'en avril 2022, deux ans plus tard...
2021
Les élections régionales qui se sont tenues en janvier 2021, ont vu pour la première fois la perte de la suprématie du PNM à Tobago. Alors que Trinidad & Tobago vient de reconnaître la nouvelle victoire du PNM aux élections nationales, c'est à Tobago que les dissensions internes dans le parti vont mener à un premier résultat nul (6-6) aux élections régionales qui décident des députés de la Tobago House of Assembly. Le nombre de députés de la THA fut porté à 15 afin que cette égalité ne puisse se reproduire et c'est en décembre 2021 que le parti d'opposition remporta haut la main (14-1) les nouvelles élections. Pour la première fois, les élus de Tobago sont des opposants au gouvernement central.
4 avril 2022
Le pays rouvre enfin ses portes après pratiquement 2 années de confinement absolu dû au coronavirus. Pendant ce confinement très strict, personne n'était autorisé à sortir si ce n'est pour les courses de première nécessité. Les plages étaient également interdites. Ce long confinement laisse encore des traces aujourd'hui, de nombreux petits établissements ont en effet disparu mais sont vite remplacés par d'autres car l'économie du pays est solide et les ressources importantes. La population a malgré tout gardé un rythme différent depuis cet épisode épidémique et les rues des grandes villes se vident encore plus tôt qu'avant la pandémie. Chacun a pris de nouvelles habitudes.