Découvrez le Zimbabwe : A l'écran (Cinéma / TV)

L’industrie cinématographique du Zimbabwe s’est développée sous la censure pendant la première moitié du XXe siècle, avec l’aide très contrôlée du colon britannique. Depuis l’indépendance, le cinéma a petit à petit construit son identité, grâce à des collaborations avec l’industrie allemande du septième art, et des talents locaux comme les réalisatrices Tsitsi Dangarembga, Rumbi Katedza, le cinéaste d’animation Roger Hawkins ou encore l’acteur Lucian Msamati, récemment vu dans la série Game of Thrones. Le cinéma, autant d’art et essai que plus grand public, est désormais installé dans la culture des classes aisées du pays. Les films internationaux et américains y sont appréciés, même si le nombre de salles n’a fait que baisser depuis les années 1980. Aujourd’hui, de nouvelles initiatives comme le Zimbabwe International Film Festival contribuent à la diffusion du septième art zimbabwéen et à sa notoriété au-delà des frontières.

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Personnalités du cinéma zimbabwéen contemporain

Tsitsi Dangarembga. Après avoir quitté prématurément ses études à Cambridge, lassée par le racisme ambiant, Tsitsi Dangarembga revient dans son Zimbabwe natal pour poursuivre une formation de médecine à l’université du Zimbabwe. Parallèlement, elle développe sa plume et suit des cours de théâtre, s’impliquant également dans la compagnie Zambuko. En 1991, alors que sa carrière d’écrivaine s’étoffe, elle scénarise son premier film, Neria, du réalisateur Godwin Mawuru. Le film, un portrait cru et réaliste des conditions de vie de la population des banlieues d’Harare à l’époque, fait un tabac auprès du public zimbabwéen. Il reste aujourd’hui encore le film le plus rentable de l’histoire du pays, et sa bande-son, chantée par Oliver Mtukudzi, l’une des mélodies les plus célèbres du Zimbabwe.

Après ce succès, Dangarembga passe elle-même derrière la caméra en 1994 avec The Great Beauty Conspiracy, premier d’une longue série de courts-métrages engagés qu’elle réalise, scénarise ou produit. Son premier long-métrage, Everyone’s Child, traverse les frontières et tourne dans de nombreux festivals africains et européens. Depuis, elle poursuit sa carrière entre littérature et cinéma, avec des succès au cinéma comme I Want a Wedding Dress, sélectionné au FESPACO. Tsitsi Dangarembga est également à l’initiative du Women’s Film Festival de Harare et s’implique activement dans la promotion des réalisatrices zimbabwéennes.

Rumbi Katedza. Cinéaste formée entre Harare, Londres et le Canada, Rumbi Katedza travaille dans la télévision et la radio avant de se lancer dans la réalisation. Cette productrice aguerrie a également été directrice du Zimbabwe International Film Festival de 2004 à 2006. Elle fait partie des nombreux artistes à militer pour plus de soutien institutionnel au cinéma national. Une situation qui ne l’a pas empêchée de réaliser son premier long métrage, Playing Warriors, en 2011. Un film pour lequel elle a reçu de nombreux prix, dont celui de meilleure réalisatrice au Shungu Namutitiwa Festival, en Zambie voisine. Ses courts-métrages font également le tour des festivals nationaux et internationaux, à l’instar d’Asylum (2008), récompensé au Royaume-Uni et en Italie. Elle se consacre désormais à la production documentaire, tout en poursuivant ses conférences et son soutien à la production zimbabwéenne.

Roger Hawkins. Parcours atypique que celui de Roger Hawkins. Alors qu’il évolue tranquillement dans une carrière de professeur de mathématiques, il décide de démissionner pour se consacrer aux arts. Ce natif d’Harare débute son parcours audiovisuel à la télévision, avant de se consacrer à la réalisation d’animation. Son premier film, qui est également le premier long-métrage d’animation à avoir été entièrement réalisé sur le continent africain, s’intitule The Legend of the Sky Kingdom, et sort en 2003 après quatre années de travail intensif. Le film raconte l’histoire de trois orphelins esclaves d’un empereur machiavélique, et de leur quête pour s’évader de la mine où ils sont enfermés pour atteindre le royaume du Ciel. Réalisé en stop-motion par une petite équipe de quinze personnes, les animateurs se sont inspirés de l’esthétique en fil de fer des artistes africains populaires pour créer un style unique, la junkmation, animation de déchets et de matériaux de récupération. Une œuvre à l’esthétique atypique, qui fit le tour du monde à sa sortie.

Lucian Msamati. Né de parents tanzaniens et élevé à Harare, Lucian Msamati y réalise toute sa scolarité. Déjà passionné par le théâtre, il fait partie des fondateurs de la Over the Edge Theatre Company, l’une des plus célèbres du pays, connue pour ses adaptations de Shakespeare novatrices et pour ses mises en scène subtiles des mythes africains populaires. Même si sa carrière est principalement théâtrale, Lucian Msamati est apparu dans de nombreuses séries télévisées anglaises comme Luther, la très populaire série L'Agence n° 1 des dames détectives (2008-2009), mais aussi plus récemment les succès internationaux que sont Game of Thrones ou His Dark Materials, deux œuvres de fantasy produites par HBO.

Quelques tournages notoires au Zimbabwe

Amateurs de séries B et de films d’aventures passés de mode, vous allez être ravis. Car au nord du Zimbabwe se trouve un haut lieu du tourisme national, les chutes Victoria, qui ont accueilli de nombreuses productions au cours du XXe siècle. À la fin des années 1950, c’est le réalisateur George Marshall, qui a fait ses armes à Hollywood avec Laurel et Hardy, qui y tourne Duel dans la jungle (1954), un récit mettant en scène Dana Andrews, célèbre acteur de séries B britanniques dans le rôle d’un détective privé. Pas des plus intéressants, mais tout de même représentatif d’une frange importante du cinéma hollywoodien de cette période, et qui mérite qu’on s’y attarde le temps d’une découverte.

C’est également le cas de cette autre pépite de série B, peut-être plus connue car produite par Chuck Norris. Allan Quatermain et la cité de l'or perdu, sorti en 1987, met également en scène les chutes Victoria et la région frontalière luxuriante qui entoure les chutes. Si le réalisateur – Gary Nelson – est assez peu connu, on retrouve cependant au casting les grands noms de Richard Chamberlain (La Tour infernale), Sharon Stone (Basic Instinct) et James Earl Jones (À la poursuite d’Octobre rouge), réunis dans ce film qui n’aurait pas pu naître ailleurs que dans les années 1980. À mi-chemin entre Indiana Jones et Crocodile Dundee, la saga Allan Quatermain vous a peut-être déjà fait vibrer. Si ce n’est pas le cas, foncez découvrir ce condensé d’aventures à la limite du ridicule, aux scènes d’action tout de même assez impressionnantes. Dans le pire des cas, vous aurez de belles anecdotes à raconter lors de votre visite des chutes.

Voir du cinéma au Zimbabwe

C’est à Harare que vous trouverez les plus belles salles du pays, même si de nombreuses villes possèdent également des drive-in, où d’autres complexes plus petits. Rendez-vous au Ster-Kinekor pour profiter des dernières productions hollywoodiennes. Enfin, si vous souhaitez vous imprégner au mieux du cinéma national, calculez votre séjour pour découvrir le Zimbabwe International Film Festival, qui se déroule dans la capitale depuis 1998.

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