Le christianisme sous toutes ses formes
La constitution des Bahamas garantit la liberté de religion et interdit la discrimination fondée sur la croyance. Le pays ne possède d’ailleurs pas de religion d’État, bien que le préambule de sa constitution mentionne les « valeurs chrétiennes ».
Héritage de la colonisation anglaise, le christianisme réunit à lui seul quelque 95 % des fidèles, dont près de trois quarts de protestants, eux-mêmes partagés entre baptistes (35 %), anglicans (15 %), pentecôtistes (8 %), adeptes de l’Église de Dieux (5 %), adventistes du septième jour (5 %) et autres méthodistes (4 %). Il existe par ailleurs aux Bahamas d’importantes populations catholiques romaines et grecques orthodoxes. Tous pratiquent leur foi dans une liberté absolue : respect, ferveur et loyauté rendent possible une remarquable cohabitation entre toutes les religions.
La vie religieuse aux Bahamas fait partie intégrante de la vie sociale et du quotidien des habitants – les affaires religieuses font d’ailleurs la Une des quotidiens locaux. Chaque ville, chaque bourgade possède une, voire parfois deux églises ! La religion est pratiquée à travers tout l’archipel avec une ferveur inégalée ; prendre part à un office le dimanche matin est d’ailleurs chaudement recommandé pour plonger dans la vie religieuse bahaméenne ! Soyez par contre vêtus en conséquence, car hommes et femmes arborent leurs plus beaux costumes, leurs plus belles robes, et leurs chapeaux les plus raffinés ; pendant plusieurs heures, les églises s’animent d’un incroyable souffle de spiritualité ! Les soirs de la semaine, les ouailles fréquentent également les églises, répétant les chants de la fin de semaine. Ne manquez pas de visiter quelques-unes des belles églises colorées qui essaiment dans les îles ni les monuments anglicans les plus remarquables des Bahamas : la grande église anglicane de Nassau notamment, ou encore l’église Sainte-Marie, construite par les Espagnols au XVIIe siècle.Les autres religions et croyances
De plus petites communautés (juive, baha'ie, témoins de Jéhovah et musulmane) sont également présentes sur l’archipel. Un petit nombre de citoyens s’identifient aussi comme rastafaris (un mouvement social, culturel et spirituel qui s’est développé à partir de la Jamaïque dans les années 1930), et certains membres des communautés guyanaises et indiennes pratiquent l’hindouisme et d’autres religions sud asiatiques.
Enfin, une petite communauté de Bahaméens et d’Haïtiens, en particulier ceux qui vivent dans les Out Islands – Cat Island en tête –, pratiquent encore l’Obeah, sorte de culte vaudou mêlant religions traditionnelles africaines et sorcellerie, qui doit son enracinement bahaméen aux Coromantee du Ghana, les esclaves captifs Ashanti de la région de la Côte d’Or, qui furent déportés dans les colonies européennes des Caraïbes aux XVIIe et XVIIIe siècles. L’obi, ou « homme Obeah », qui incarne un maître spirituel considéré comme soigneur, aide les personnes possédées par les esprits ou qui ne trouvent pas de remède à leur maladie. Ceux qui savent l’invoquer en lui offrant des denrées alimentaires ou autres potions d’eau pimentée peuvent obtenir des guérisons miraculeuses et quasiment instantanées, dit-on, et ce peu importe la maladie. L’homme Obeah aurait par ailleurs des pouvoirs de prédiction de l’avenir, pourrait attirer la chance, protéger des esprits malins ou encore susciter un sentiment amoureux. Autrefois très ancré sur l’archipel, l’Obeah n’est de nos jours plus beaucoup développé aux Bahamas, et ses adeptes le pratiquent sous une forme allégée. Officiellement illégal dans le pays, passible même d’une peine de prison, la loi est toutefois rarement appliquée.