Climat au Viêt Nam

Vietnamienne sous la pluie dans la province de Lao Cai © De Gaston Piccinetti - shutterstock.com.jpg
Soleil sur la baie d'Halong © StreetFlash - iStockphoto.com.jpg

On voyage agréablement toute l’année au Viêt Nam. À partir de là, les nuances sont aussi nombreuses que les variations du vert dans les rizières ou que les noms qui servent à distinguer les types de pluies en vietnamien. Entre décembre et février, la baie d’Halong se drape des voiles mornes du crachin hivernal, mais la période est idéale pour une croisière ensoleillée dans le delta du Mékong. Selon les saisons et les régions, les variations de température peuvent être très importantes et il faut donc prévoir de s’équiper en conséquence. Le Viêt Nam est théoriquement un pays tropical, mais pour une randonnée dans les montagnes du nord en janvier ou en février (pour le beau temps, préférer la période qui va de mars à juin), les vêtements chauds sont de rigueur. Les températures peuvent descendre jusqu’à 0 °C et la nuit, les maisons traditionnelles des minorités offrent un accueil chaleureux, mais sans chauffage.

Le régime des moussons

Le climat vietnamien est marqué par l’influence déterminante du régime des moussons. Cependant, du fait de l’allongement du pays – plus de 1 600 km entre le tropique du Cancer et l’équateur –, d’un relief contrasté avec des altitudes variant entre 0 m et 3 147 m (le mont Fan Si Pan dans le nord du pays) et d’un caractère péninsulaire qui permet à l’influence de la mer de pénétrer profondément à l’intérieur des terres, le climat vietnamien se distingue par son irrégularité et des variations multiples suivant les conditions locales.

La mousson d’hiver, relativement sèche, s’étend d’octobre à mars, en provenance du nord-est ; elle touche la région au nord de Da Nang en apportant fraîcheur et humidité. La mousson d’été quant à elle s’étend d’avril à octobre en provenance du sud-ouest et apporte chaleur et humidité, surtout dans le sud du pays. Ces deux saisons bien séparées connaissent des modifications en fonction des régions. De plus, la température et le climat varient avec l’altitude : les pluies sont plus fréquentes et la température chute de 3 °C à 4 °C sur les hauts plateaux du sud (Dà Lat) ainsi que dans les zones montagneuses du nord. On peut délimiter trois grandes zones climatiques : le Nord, le Centre et le Sud.

Dans le Nord

Au nord, jusqu’au col des Nuages (au nord de Da Nang), les quatre saisons sont bien marquées. De janvier à mars : un hiver frais accompagné de crachin. D’avril à juin : un printemps chaud et humide. De juillet à septembre : un été chaud, humide et orageux. À la fin de l’été survient la pluie Ngâu, la pluie du 7e mois lunaire, qui pour tous les Vietnamiens évoque la légende du Bouvier et de la Tisserande. La pluie Ngâu serait due aux larmes versées sur leurs amours contrariées. D’octobre à décembre enfin : un automne souvent magnifique, où glisse parfois la « pluie de l’ombre du nuage » (mua bong mây), une brève ondée qui intervient alors que le soleil brille et qui pare le paysage de couleurs somptueuses.

Pendant l’hiver (janvier-mars), la température à Hanoi peut descendre jusqu’à 3 °C, avec une température moyenne du mois le plus froid d’environ 16 °C à 17 °C. Ne pas se méprendre sur les chiffres. On est très loin de températures polaires, mais du fait de l’humidité, le froid ressenti est particulièrement mordant et pénètre jusqu’aux os, d’autant que les habitations sont rarement chauffées. De janvier à avril, le temps reste maussade à Hanoi. Un crachin (mua phun) permanent, la « pluie-poussière » (mua bui) ou « pluie volante » (mua bay) enveloppe la capitale d’une humidité glaciale et lui confère une atmosphère caractéristique.

Dans les montagnes, les températures sont plus fraîches et les pluies plus abondantes. La température peut descendre au-dessous de 0 °C et on peut parfois voir de la neige.

L’été est la saison la plus chaude de l’année. La température maximale peut alors dépasser 40 °C à Hanoi. Mais l’été est aussi la saison des pluies et le maximum de précipitations survient entre juillet et septembre. On doit aussi noter la fréquence des orages et des typhons venus de la mer qui rendent difficiles les prévisions météorologiques. Même Hanoi, pourtant à plus de 100 km de la côte, essuie parfois de forts typhons pendant la saison des pluies. Ceux-ci poursuivent leur trajectoire de désolation jusque dans les zones montagneuses du nord-ouest où ils causent inondations et glissements de terrain meurtriers.

Dans le Centre

Au sud du col des Nuages, dans le Centre et dans le Sud, il n’y a que deux saisons dans l’année, la saison sèche et la saison des pluies. L’hiver y est inconnu et il y fait toujours chaud.

La saison sèche s’étend de février à août, et la saison humide d’août à décembre, centrée sur octobre. La situation est assez différente suivant que l’on se trouve sur la côte ou sur les hauts plateaux. À partir de février, la température suit une courbe ascendante et s’élève brusquement vers la mi-avril. Pendant la saison sèche, notamment entre février et mars, la région est relativement protégée des pluies. La sécheresse est accentuée par le gio tay, le fœhn, vent chaud et sec venu du Laos, qui dévale les pentes de la cordillère Truong Son. Dans les hauts plateaux, les températures sont toujours plus fraîches et les précipitations plus nombreuses. La saison des pluies est aussi celle des typhons et des inondations.

Dans le Sud

Il règne un climat subtropical de mousson, avec une distinction nette entre saison sèche et saison des pluies (d’avril-mai à octobre-novembre, l’air est alors humide et lourd). La température reste élevée toute l’année, avec une moyenne de 26 °C à 27 °C en plaine. Les averses de mousson se produisent surtout en fin d’après-midi et soulagent de la chaleur du jour.

Les typhons

Entre juillet et novembre, venus de la mer où ils ont pris naissance à l’est des Philippines, des typhons frappent le centre et/ou le nord du pays et causent de terribles dévastations. Leur nombre varie selon les années, mais il est très difficile de prévoir la trajectoire de ces phénomènes météorologiques exceptionnels qui sont donc toujours susceptibles de contraindre les voyageurs à modifier le programme de leurs activités, en particulier les croisières en mer. En ville, éviter de circuler pendant les typhons ou les grosses averses. On déplore régulièrement la mort de piétons ou d’automobilistes victimes de la chute d’arbres déracinés par la violence des éléments.

Le changement climatique

Depuis des millénaires, le paysan vietnamien lutte avec les éléments et affronte les aléas d’un climat foncièrement instable. Il peine face aux pluies diluviennes, aux crues torrentielles ou à des périodes de sécheresse prolongées. Aujourd’hui, cette vulnérabilité est encore aggravée par les conséquences du réchauffement global de l’atmosphère. Ces dernières années ont laissé les météorologues perplexes en raison de l’irrégularité croissante des moussons et de la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes. Les périodes de sécheresse sont accrues et parfois suivies d’une saison des pluies au cours de laquelle des précipitations d’une intensité inattendue créent des inondations catastrophiques. Cette irrégularité des pluies engage la survie des communautés affectées et les problèmes ne peuvent que s’aggraver à mesure que le changement climatique s’approfondit.