Découvrez la Sardaigne : A l'écran (Cinéma / TV)

La Sardaigne a la faculté d’attirer autant les touristes que les réalisateurs. Pendant les années 1960, elle fait partie des sites favoris du « western spaghetti », le cinéma de cow-boys dont l’Italien Sergio Leone en est le principal réalisateur.  Durant plusieurs décennies, les thèmes du banditisme et des bergers teintent le cinéma sarde. L’œuvre la plus représentative de ces sujets est, sans nul doute, Bandits à Orgosolo, véritable référence du cinéma en Sardaigne. Grâce à ses magnifiques paysages, la Sardaigne attire depuis toujours de nombreux réalisateurs italiens et étrangers comme Guy Ritchie (À la Dérive), Paolo Sorrentino (Silvio et les autres) ou Kiyozumi Norifumi (Tottoi). À noter que James Bond entretient un rapport particulier avec la Sardaigne puisque Roger Moore interprète le célèbre agent 007 sur la plage de Cala di Volpe dans L'Espion qui m'aimait et que l’actrice Caterina Murina, originaire de Cagliari, campe une James Bond Girl dans Casino Royale, en 2006.

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Des débuts aux années 1990

Les premières manifestations du cinéma en Sardaigne datent sans doute du début du XXe siècle. En 1916, le réalisateur italien Febo Mari réalise sur les terres sardes Cenere (Les Cendres du passé), œuvre muette adaptée du roman Braises de l’écrivain Grazia Deledda. En 1954, c’est le réalisateur italien Mario Monicelli qui signe le premier succès tourné sur les terres sardes : Proibito. Cependant, quand on parle de cinéma en Sardaigne, c’est d’abord Bandits à Orgosolo (1961) du Sicilien Vittorio de Seta, qu’on évoque. Cette œuvre sur le banditisme sarde reçoit le prix du meilleur premier film au Festival de Venise. De Seta avait déjà tourné un documentaire, trois ans auparavant, sur les bergers d’Orgosolo (Pastori di Orgosolo). Plusieurs œuvres comme Une question d’honneur (1966, Ugo Tognazzi), Padre Padrone (1977, les frères Taviani) ou Disamistade (1988, Gianfranco) abordent également les thèmes traditionnels des bergers et du banditisme. Dans les années 1990, Gianfranco Cabiddu est le premier réalisateur à abandonner ces sujets chers au cinéma sarde. Son film le plus représentatif est Il Figlio di Bakunìn (Le Fils de Bakounine, 1997), évoquant les thèmes centraux de l’histoire de la région au XXe siècle : le fascisme, les batailles des ouvriers, l’occupation des terres dans l’après-guerre, l’autonomie. Dans un tout autre registre, la Sardaigne inspire également le dessin animé japonais Tottoi (1992, Kiyozumi Norifumi), tiré du livre de Gianni Padoan.

Des années 2000 à nos jours

Le début des années 2000 est marqué par la sortie d’Un Crime impossible (Antonello Grimaldi, 2001) dont l’intrigue se passe dans la ville de Sassari, Danse à trois pas (Salvatore Mereu), primé au Festival de Venise, ainsi qu’À la Dérive (2003, Guy Ritchie), avec Madonna, remake du film italien de Lina Wertmuller tourné en 1974 (Swept away). En 2008, Salvatore Mereu revient avec Sonetàula, présenté au Festival de Berlin. En 2011, Leonardo Pieraccioni tourne la comédie Finalement le bonheur à Santa Margherita di Pula, une production italienne nationale importante. Deux ans plus tard, Il Rosa Nudo du réalisateur sarde Giovanni Coda, tourné à Quartu Sant’Elena et à Siliqua, se fait remarquer au Queer Lion de la Mostra de Venise. Plus récemment, Silvio et les autres (2018, Paolo Sorrentino), 5 est le numéro parfait (2019, Igort) ainsi que Domino : la guerre silencieuse (2019, Brian de Palma) placent tous une partie de leur tournage en Sardaigne. La popularité de l’île parmi les réalisateurs étrangers convainc la région de la Sardaigne de créer la Sardegna Film Commission, chargée de monter des centres de production internationaux. Parmi eux, la Fabbrica del Cinema est située dans les minières abandonnées de la région du Sulcis. À noter également que chaque année, en juillet, la Sardaigne accueille sur l’île de Tavolara le festival Isole del Cinema.

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