Découvrez l'Inde du nord : Géographie

L’Inde du Nord ne se définit pas tant par son unité géographique que par les conséquences diverses de la grande histoire du pays. La région englobe deux zones géologiques très différentes que sont la chaîne de l’Himalaya et la plaine indo-gangétique. La première est la plus haute chaîne de montagnes au monde, et si ses plus hauts sommets ne se trouvent pas en Inde, le pays compte tout de même huit pics dépassant les 7 000 m d’altitude. Ils sont la résultante de la collision de la plaque indienne avec la plaque eurasienne il y a plus de 60 millions d’années. Au pied de ces montagnes se trouve une vaste plaine limoneuse, alimentée par les glaciers. La plaine indo-gangétique est traversée par le Gange et le Brahmapoutre, deux des plus longs fleuves au monde, qui se jettent ensemble dans le golfe du Bengale, formant, là encore, le plus grand delta au monde. L’eau et la fertilité des sols permettent la pratique d’une agriculture intensive.

Survol de la géographie de l’Inde du Nord

Les frontières géographiques de l’Inde du Nord correspondent à une réalité historique et culturelle, plus qu’à un relief ou une topographie unificatrice. Le territoire englobe les régions de l’Himalaya et ses contreforts au nord et à l’est, une partie du plateau du Deccan au centre, la plaine indo-gangétique à l’ouest, au nord et au nord-est, la péninsule du Gujarat à l’ouest. Sont rattachés à l’Inde du Nord, les États de montagne que sont le Jammu-et-Cachemire, l’Uttarakhand, l’Himachal Pradesh, l’Uttarakhand, le Sikkim, l’Arunachal Pradesh et le territoire du Ladakh ; les États des plaines que sont le Pendjab, l’Haryana, le Rajasthan, le Gujarat, le Madhya Pradesh, l’Uttar Pradesh, le Bihar, le Jharkhand, le Chhattisgarh, l’Odisha, le Bengale Occidental et l’Assam, les territoires de Delhi et de Chandigarh. Enfin, viennent s’ajouter les États tribaux du nord-est, à la topographie accidentée et au climat tropical que sont le Meghalaya, le Nagaland, le Maripur, le Tripura et le Mizoram. Plus communément, on peut diviser le nord de l’Inde en deux grandes zones géographiques distinctes : la chaîne de l’Himalaya et les plaines fluviales du Gange et du Brahmapoutre.

La chaîne de l’Himalaya

Il y a 80 millions d’années, l’Inde était une île qui se trouvait à 6 400 kilomètres au large de l’Asie. La plaque indienne, se déplaçant vers le nord, est entrée en collision avec la plaque eurasienne il y a environ 62 millions d’années. Cette datation a été obtenue en 2020 par une approche pluri-disciplinaire mêlant étude stratigraphique, sédimentologique et géochronologique. La plaque indienne continue de progresser de 5 centimètres par an environ, s’enfonçant sous la plaque eurasienne, et provoquant des séismes réguliers de très forte magnitude. La mer qui séparait l’Inde de l’Asie a disparu avec la collision. Mais on en retrouve des indices. Le sommet de l’Everest, qui se situe au Népal, est formé de calcaire marin.
L’Himalaya forme une barrière naturelle impénétrable en forme d’arc, longue de 2 400 kilomètres. Elle sépare le sous-continent indien de l’Asie de l’est. La chaîne débute au Karakoram, une région aux confins du Pakistan, de l’Inde et de la Chine. Elle s’achève en Assam, au nord-est de l’Inde, où se déverse le Brahmapoutre. Certains géologues rattachent à la chaîne himalayenne ses contreforts occidentaux et orientaux, au Baloutchistan et en Birmanie. Au-delà de ce débat d’experts, l’Himalaya est en réalité une formation géologique de trois chaînes parallèles qui forment un bloc montagneux de 250 kilomètres à 400 kilomètres de large. La chaîne sub-himalayenne, aussi appelée « collines de Shivalik », forme la chaîne la plus basse. Elle se dresse au-dessus du plateau indo-gangétique indien au nord et au nord-est du pays. Son élévation moyenne est de 1 200 mètres. La deuxième rangée, qualifiée de « Bas Himalaya », s’élève entre 2 000 et 5 000 mètres. Elle est principalement positionnée en Inde et constitue le relief principal des États et territoires du Jammu-et-Cachemire, du Ladakh, de l’Himachal Pradesh, de l’Uttarakhand, du nord du Bengale-Occidental, du Sikkim et de l’Arunachal Pradesh. La troisième chaîne, ou « Haut Himalaya », est la plus ancienne géologiquement parlant, et la plus haute. Elle abrite 10 des 14 sommets culminant à plus de 8 000 mètres. Parmi ceux-ci, un seul se trouve en Inde, le Kanchenjunga (8 586 m), à cheval entre le sud du Népal et le Sikkim. L’Inde compte tout de même 7 sommets dépassant les 7 000 mètres, dont la grande majorité se trouve au nord de l’Uttarakhand.
La formation géologique de ces trois chaînes diffère et permet de comprendre qu'elles répondent à des évènements s’étant produits à des périodes différentes. La chaîne la plus ancienne est celle du « Haut Himalaya », constituée essentiellement de sédiments marins fossilisés. En rencontrant la plaque eurasienne, la mer de Téthys disparaît. La chaîne du « Bas Himalaya » est, elle, essentiellement constituée de roches cristallines, mais aussi de séries sédimentaires. La chaîne sub-himalayenne présente une géologie formée à l’ère tertiaire. Malgré la proximité de l’Himalaya avec les tropiques, les zones au-dessus de 5 000 mètres sont couvertes de neige toute l’année. La signification du mot « himalaya », vient d’ailleurs du sanskrit signifiant « demeure des neiges ». La chaîne de l’Himalaya possède de nombreux glaciers qui versent dans les vallées de plus basse altitude pour former des rivières.

Les plaines fluviales

Les fleuves du Gange et du Brahmapoutre, parmi les plus longs du monde, découlent directement des glaciers de l’Himalaya. Le Gange trouve sa source au pied du glacier Gangotri dans l’Uttarakhand. Le Brahmapoutre, lui, aura traversé le Tibet d’ouest en est, avant de gagner l’Assam, formant ainsi la vallée la plus profonde du monde. Il poursuit sa course à travers le Bangladesh. Les deux fleuves se rejoignent au nord du golfe du Bengale, où ils se jettent, formant ainsi le plus vaste delta du monde, les Sundarbans. En y ajoutant la vallée de l’Indus qui se trouve au Pakistan, ces trois fleuves forment le plateau indo-gangétique, qui vient buter le long de la chaîne himalayenne. L’élévation peu élevée du terrain, à 350 mètres au-dessus du niveau de la mer, crée l’illusion d’une uniformité géographique. En réalité, la plaine indo-gangétique comprend des zones différentes. Le pied des collines de Shivalik est constitué d’une fine bande de rochers et cailloux impropres à l’agriculture. Juste en-dessous, la zone du Tarai forme une ceinture de hautes herbes et de forêts de sal, au sol argileux. Côté Brahmapoutre, l’approche de la vallée, appelée Douars, est constituée de plaines inondables de type alluvionnaire. Le plateau du Gange est traversé par de nombreux tributaires qui forment comme des langues de terre limoneuses. Cette zone est considérée comme le grenier à grain de l’Inde. Elle s’étend du Pendjab à l’Haryana, puis forme une large bande autour de la vallée du Gange et autour du Brahmapoutre. Le plateau indo-gangétique est la plus vaste zone alluvionnaire au monde. Plat, alimenté en sources souterraines, avec peu de forêts, il constitue la plus grande aire agricole au monde et héberge plus de 400 millions de personnes.

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