Climat en Inde du nord

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Le climat indien se caractérise essentiellement par une nature sub-tropicale, c’est-à-dire répondant à une échelle de température relativement élevée et une alternance très marquée entre saisons sèche et humide. Au nord de l’Inde, les hivers sont doux avec des nuits fraîches, mais il ne gèle jamais en plaine. L’été lui succède immédiatement avec des chaleurs écrasantes et un thermomètre qui dépassent régulièrement les 45 °C dans les zones désertiques. La mousson, un phénomène climatique unique et propre à l’Inde, s’invite de juin à septembre. Les masses d’air humide venues du sud et de l’océan Indien sont bloquées par la chaîne himalayenne et déversent leurs pluies diluviennes sur la plaine et le bas-Himalaya. Lui succède la période d’après-mousson, la plus agréable. Les pluies cessent, les températures sont agréables, même dans la partie septentrionale de l’Himalaya, et la nature déborde de vie, gorgée des pluies des mois précédents.

Présentation générale

Les Indiens du Nord vous indiqueront avec fierté que leur pays aussi connaît quatre saisons, mais elles sont différentes des nôtres : l’hiver (tempéré), l’été (caniculaire), la mousson (diluvienne) et l’après-mousson (agréable). La durée des saisons diffère entre les hautes montagnes de l’Himalaya et le plateau indien. Le pays est traversé par le tropique du Cancer, qui sépare les zones tropicales (au sud) des zones subtropicales (au nord). Mais la spécificité géographique de l’Inde, avec la barrière que forme la chaîne de l’Himalaya au nord et à l’est, fait que le pays répond à un climat de type tropical dans presque tout son ensemble. Ce dernier se caractérise par des périodes de pluies abondantes et des températures moyennes élevées. La barrière naturelle que forme l’Himalaya bloque les vents froids venus d’Asie centrale en hiver. À l’inverse, elle empêche la chaleur de s’évacuer en été. Par conséquent, les températures du nord de l’Inde sont plus élevées que dans les autres pays situés à la même latitude. La classification de Köppen, qui organise les différents climats en fonction de leurs températures et de leur pluviométrie, recense 4 climats différents en Inde : un climat de savane avec des hivers secs sur une grande partie du nord, un climat semi-aride de steppe sec et chaud sur la partie centrale et au Gujarat, un climat désertique sec et chaud au nord-ouest dans le désert du Thar, un climat tempéré avec des étés chauds dans le nord. Ces climats s'appliquent également à la zone de l’Himalaya, mais avec de grandes variabilités au niveau des températures, en raison de l’altitude.

Le plateau indien au rythme des saisons

- L’hiver : la période hivernale est courte et s’étend de décembre à février. Les températures baissent, mais il ne gèle jamais. L’amplitude thermique jour/nuit est de 10 °C à 15 °C. La nuit, le thermomètre ne descend pas en dessous de 5°, tandis qu’en journée, il fait entre 15 °C et 20 °C. Les journées sont ensoleillées et quelques jours de pluie peuvent se produire fin janvier/début février. Dans l’ensemble, le climat est sec.
- L’été : il suit l’hiver, sans réelle période de transition. Les températures remontent en flèche en quelques dizaines de jours. La période estivale s’étend de mars à juin. À partir de la fin mars, le thermomètre oscille entre 35 °C et 42 °C, voire plus parfois, en journée. Les nuits, il descend rarement en dessous de 25 °C. Le record de chaleur a été enregistré à 51 °C à Phalodi au Rajasthan, le 19 mai 2016.
- La mousson : de juin à septembre, d’énormes quantités d’eau s’abattent sur le territoire. En mai, les vents s’inversent et des masses d’air venues de l’hémisphère sud sont aimantées par une dépression centrée sur le Pakistan et l’Iran. Elles se chargent d’humidité au-dessus de l’océan Indien et abordent l’Inde par la pointe sud. La vague humide remonte vers le nord-est avant d’infléchir vers l’ouest en longeant l’Himalaya. Ne parvenant pas à franchir les montagnes, les nuages crèvent en pluies violentes et inondent complètement le piémont. Delhi, le Rajasthan et le Gujarat ne connaissent qu’une version atténuée de ce phénomène en raison du climat semi-désertique qui y règne. La mousson est un phénomène climatique propre à l’Inde.
- L’après-mousson : à partir de la mi-septembre, les pluies se raréfient. Elles cèdent la place à une arrière-saison agréable, avec des températures n’excédant pas les 30 °C. Les sous-bois sont tapissés de verdure, les herbes sont hautes, les récoltes mûrissent au soleil. Au fil des semaines, le taux d’humidité se désagrège.

La particularité himalayenne

L’Himalaya indien est soumis au même climat que le reste du pays, un climat subtropical à tendance sèche. L’altitude très élevée de cette chaîne de montagne fait que ses régions les plus hautes et les plus septentrionales connaissent de longs hivers très froids. Le climat varie également entre la partie occidentale et la partie orientale de la chaîne. La pluviométrie est plus élevée dans les zones basses et moyennes qu’en très haute altitude. Elle est aussi plus importante à l’est qu’à l’ouest. Cela s’explique par la proximité du golfe du Bengale à l’est de la chaîne, avec des entrées maritimes qui n’ont que peu de kilomètres à parcourir avant de buter sur les contreforts montagneux et d’y déverser leurs pluies. Ainsi, le Meghalaya, une zone de piémont tropicale, connaît une des pluviométries les plus élevées de la planète. Il pleut en moyenne 3 000 mm par an à Darjeeling (Bengale-Occidental) contre 1 530 mm à Shimla (Himachal Pradesh). Quant à Leh, la capitale du Ladakh, tout à fait au nord de l’Inde, elle ne reçoit qu’entre 75 mm et 150 mm de pluie par an. Les nuages ont été bloqués avant d’arriver jusqu’à cette zone de haut plateau. La période de mousson affecte également la chaîne himalayenne et durant ces mois, pluie ou neige (selon l’altitude) s’invitent régulièrement.

Inde du Nord, quand s’y rendre ?

La meilleure période pour explorer les régions de plaines (Rajasthan, Gujarat, Inde centrale) est l’hiver, soit de novembre à février. Les nuits peuvent être fraîches, avec des températures inférieures à 10 °C, mais les journées sont agréables et ensoleillées. Les pluies sont rares et les moustiques hibernent. L’été est la meilleure période pour se rendre dans le bas-Himalaya, et d’ailleurs, les Indiens ne s’y trompent pas et sont nombreux à venir y chercher la fraîcheur. Shimla, Manali, Mussoorie sont des stations très prisées d’avril à juin. Avec l’arrivée de la mousson, les glissements de terrain sont fréquents et peuvent couper les routes. Il en est de même pour la partie est de l’Himalaya, où l’arrivée de la chaleur et de l’humidité se produit dès le début du mois de mars. L’après-mousson est certainement la période la plus clémente pour se rendre dans le bas-Himalaya. Il y a moins de monde et les températures sont très agréables jusqu’à 3 000 mètres. En revanche, au Ladakh, la partie la plus septentrionale de l’Himalaya indien, la période de mai à septembre est plus indiquée. La mousson ne parvient pas jusque-là et en hiver, à 5 000 mètres d’altitude, voire plus, il y fait très froid. Les vents soufflant en bourrasques pouvant atteindre 160 km/h ne font que renforcer cette sensation.