Découvrez le Québec : Population

Fort de 9 millions d’habitants, le Québec est, après l’Ontario, la province canadienne la plus peuplée, hébergeant près du quart de la population du pays. Sa croissance est toutefois moins rapide et sa population est plus vieille que la moyenne canadienne, ce qui a pour effet de diminuer le poids démographique de la province. Quatre Québécois sur cinq résident en zone urbaine dans le sud de la province, et la région métropolitaine de Montréal regroupe à elle seule près de la moitié de la population québécoise. Si la densité de population peut atteindre plusieurs milliers d’habitants par km² à Montréal, elle descend sous la barre des dix à plusieurs endroits en région. Aussi, les trois quarts des Québécois ont le français pour seule langue maternelle contre environ 10 % pour l’anglais. Les langues autochtones, quant à elles, comptent pour moins de 1 % de la population, avec le cri, l’innu et l’inuktitut en tête de liste.

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Une mosaïque ethnique

À l’image de son histoire, la population québécoise est d’une grande diversité ethnoculturelle, un visage qu’elle s’est façonné au fil des nombreuses vagues migratoires, à commencer par les Autochtones dont la présence est millénaire. Puis vinrent les premiers Européens avec la colonisation, principalement de France et des îles britanniques. Ce n’est qu’à partir des premières décennies du XXe siècle que l’immigration va se diversifier, avec l’arrivée de communautés italiennes, polonaises, portugaises et ukrainiennes. De 1930 à 1950, l’immigration est fortement ralentie par la dépression et la Seconde Guerre mondiale avant de reprendre avec un afflux d’immigrants venus du Bassin méditerranéen et d’Europe centrale. Il fut suivi, dans les années 1970, d’un important groupe d’Asie du Sud-Est et, dans les années 1980, de Latino-Américains, de Haïtiens et de Libanais. Depuis les années 1990, l’Europe de l’Est, la Chine, l’Asie du Sud, le Moyen-Orient, le Maghreb et l’Afrique subsaharienne viennent ajouter leur touche au caractère cosmopolite et multiethnique du Québec.

Les peuples autochtones

Selon les données du dernier recensement (2021), 2,3 % de la population québécoise est d’origine autochtone, soit 193 365 personnes d’ascendance amérindienne, métisse ou inuite enregistrées auprès du gouvernement fédéral (résidents et non-résidents). Les Autochtones sont composés des peuples des Premières Nations (Amérindiens), des Métis et des Inuit. Une journée leur est d’ailleurs dédiée d’un océan à l’autre au pays : le 21 juin, Journée nationale des peuples autochtones.

Onze nations divisées en trois grandes familles linguistiques représentent les Autochtones du Québec : les Algonquins de la forêt boréale, les Iroquois de la plaine du Saint-Laurent et les Inuit du Nunavik. Les Algonquins, les plus nombreux, regroupent les Anishinabes, les Cris, les Micmacs, les Malécites, les Innus (ou Montagnais, à ne pas confondre avec les Inuit), les Naskapis, les Abénakis et les Atikamekw. Les Iroquois sont représentés par les Hurons-Wendat et les Mohawks. Ces onze nations autochtones sont réparties dans une soixantaine de communautés dispersées sur l’ensemble du territoire du Québec, certaines d’entre elles comptant moins de 200 habitants, d’autres plus de 5 000, situées près des grands centres urbains ou bien en milieu éloigné. Dans la péninsule d’Ungava, au nord du 55e parallèle, une quinzaine de villages inuits peuplent le territoire du Nunavik au cœur de la toundra arctique.

Le Canada actuel s’efforce, plus que par le passé, de se préoccuper des Autochtones. Une Commission de vérité et réconciliation s’est conclue en mai 2015 au sujet des pensionnats autochtones (et de l’acculturation qui en a découlé depuis la fin du XIXe siècle), enjoignant le gouvernement à mettre en œuvre les recommandations de la Commission, notamment celle d’appuyer sans restriction la Déclaration sur les droits des peuples autochtones de l’ONU, ce qu’il a fait. Et après des années de pression auprès de l’ancien gouvernement, les Libéraux de Justin Trudeau ont mené une enquête nationale indépendante sur les quelque 1 200 femmes et filles autochtones disparues ou assassinées. Son rapport coup-de-poing, rendu public en juin 2019, conclut que de « nombreuses violations des droits des femmes et des filles autochtones » sont survenues dans le pays, notamment au Québec, utilisant même des dizaines de fois le mot « génocide » à travers le rapport final de quelque 1 200 pages.

La communauté anglophone

Bien que l’anglais soit en position dominante en Amérique du Nord, les quelque 840 000 anglophones du Québec sont en situation minoritaire dans la province. C’est suite à la Conquête de 1759-60 que les immigrants originaires des îles britanniques sont devenus les premiers Québécois anglophones de la colonie. Étant sujets de l’Empire britannique, ces derniers ont bénéficié d’un statut privilégié leur permettant d’être en marge des institutions francophones contrôlées par l’Église catholique jusqu’au XXe siècle. Ils ont ainsi fondé et maintenu de nombreuses institutions publiques et privées de langue anglaise : ils ont leurs propres commissions scolaires réunies sous la Québec English School Boards Association, sans oublier les collèges et universités, instituts privés, hôpitaux et cliniques, centres communautaires et autres lieux dédiés à la communauté. Les anglophones du Québec demeurent principalement dans le sud-ouest de la province, notamment près de la frontière américaine et sur la rive nord de la rivière des Outaouais, ainsi que sur la Basse-Côte-Nord près du Labrador. Bien qu’il y ait encore des descendants d’immigrants originaires des îles britanniques, c’est l’immigration récente qui compose dorénavant la majorité de la population anglo-québécoise.

Le français québécois

On l’appelle « français québécois », mais aussi « français du Québec », « québécois » et même « français canadien ». Toutes ces dénominations représentent la variété de la langue française parlée par la majorité des francophones du Canada, principalement par les Québécois (elle est toutefois à différencier de l'acadien). Si son origine puise dans la langue parisienne du XVIIIe siècle, le français québécois a sans conteste conservé des éléments issus des langues d’oïl régionales comme le normand, le saintongeais ou encore le gallo.

Ce qui frappe en arrivant au Québec, c’est bien sûr l’accent, mais également la prononciation, les expressions particulières et la syntaxe parfois étonnante. Et comme partout ailleurs dans la Francophonie, ces éléments varient d’une région à l’autre. Ensuite s’ajoute une certaine couleur locale. À ce sujet, position géographique oblige, les Québécois utilisent beaucoup d’anglicismes tout en prônant la défense de la langue française. Si certains mots ont carrément été inventés afin d’éviter d’employer un mot anglais, comme « magasinage » au lieu de shopping, « traversier » au lieu de ferry ou « fin de semaine » plutôt que week-end, les anglicismes sont monnaie courante. Plusieurs se sont même taillé une place à l’Office québécois de la langue française avec l’adoption de la Politique des emprunts linguistiques. Tout un paradoxe !

Top 10 : Lecture

Français québécois

Parce qu’il existe des différences fondamentales entre le français de France et celui du Québec, notamment l’accent et les expressions, mieux vaut préparer le terrain avant son séjour chez les cousins. Alors pour faire de vous un pro – ou presque – de la parlure québécoise, une petite sélection de quelques ouvrages et sites web dignes d’intérêt.

Pour les nuls

3e édition du fameux guide jaune Le Parler québécois pour les Nuls. Vocabulaire, grammaire, conjugaison : tout y est !

Les 1000 mots indispensables en québécois.jpg

Guide de survie

Les 1 000 mots indispensables en québécois : mots et expressions classés par thèmes, pour tout trouver en un clin d’œil.
01 Parlers et Paysages du Québec. (c) Les publications du Québec et la Commission de toponymie (Réserve nationale du Cap-Tourmente).jpg

Carnet de randonnée

Parlers et paysages du Québec : petit ouvrage de la Commission de toponymie consacré aux québécismes.
le quebecois pour mieux voyager.jpg

Converser en voyage

5e édition du guide de conversation Ulysse Le Québécois pour mieux voyager. À mettre impérativement dans ses bagages.

Dictionnaire des expressions quebecoises.jpg

Ouvrage de référence

Dictionnaire des expressions québécoises : savoureux mélange du parler populaire et d’expressions plus actuelles.
Savoureuses expressions québécoises.jpg

L’humoristique

Savoureuses expressions québécoises : des expressions fleuries et imagées, à feuilleter au gré de son humeur.
Dictionnaire de la langue quebecoise.jpg

Le dico

Dictionnaire de la langue québécoise : une « orgie linguistique », si l’on se fie au mot de l’auteur dans la préface.
Je parle québécois (c) Pierre Moreau.jpg

Je parle québécois

Site web assez sympa sur la compréhension et l’apprentissage de la langue québécoise, notamment par le biais de vidéos.

Québecois pour les nuls (c) Solange te parle.jpg

Solange te parle

À voir absolument : la drôle de vidéo YouTube « Québécois pour les nuls » qui avait fait le buzz, avec raison.

Denyzee au Québec. (c)Delphine Giuliano.jpg

DENYZEE

« Parler québécois en 5 minutes » : autre clip incontournable sur YouTube, visionné près de 3 millions de fois.

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