L’Écosse en quelques chiffres-clés
L’Écosse compte environ 5 454 000 habitants (données de 2019), ce qui représente environ 8 % de la population du Royaume-Uni. Sa densité moyenne est de 69 habitants/km², à comparer avec les 400 habitants/km² de l’Angleterre. Elle est l’une des régions les moins peuplées de l’Union européenne. Glasgow est la ville la plus dense démographiquement, suivie d’Édimbourg, d’Aberdeen et de Dundee, puis de Stirling, Inverness, Ayr, Perth, Dumfries et Falkirk. Les Highlands et les îles sont les lieux à plus faibles densités de Grande-Bretagne (moins de 7 habitants/km²). On tombe même, en certaines zones, à 2 habitants/km². Quelque 70 % de la population se concentrent dans les Central Lowlands, soit les régions les plus fertiles, ainsi qu’au nord-est, dans les régions d’Aberdeen et d’Inverness. Les dernières statistiques de croissance démographique, datées de 2005, donnaient un taux de natalité de 10,6 naissances pour 1 000 habitants, un taux de mortalité de 11,1 et un solde migratoire de 4,1 pour une croissance de 0,4 %. Le taux de fécondité affichait 1,6 enfant par femme. L’espérance de vie pour un enfant né en 2015-2017 est de 77 ans pour les hommes et 81,1 ans pour les femmes. C’est la plus basse du Royaume-Uni et, plus alarmant, il a été constaté, en 2018, une baisse d’un mois de cette espérance de vie. Des experts de la santé et des soins aux personnes âgées se penchent sur la question pour une meilleure prise en charge de la dépendance et du vieillissement.
Glasgow et sa surprenante spécificité démographique
Un rapport de 2014, publié par l’Office national britannique des statistiques, a montré que les habitants de Glasgow avaient une espérance de vie moindre que leurs concitoyens. Cinq ans de moins, ce n’est pas rien ! L’espérance de vie y était, pour une femme, de 78,5 ans, et pour un homme, de 72,6 ans. Ce qui surprend le plus, c’est que cette statistique n’a pas semblé étonner outre mesure les Écossais, qui la justifie par les problèmes sociaux et sanitaires imputés à la ville. Glasgow est perçue comme une ville qui, après avoir subi le déclin industriel des années 1970, est en proie aux addictions à l’alcool et au tabac. Toutefois, la consommation de ces produits ne dépasse pas la moyenne nationale. Les chercheurs ont aussi accusé la toxicomanie, les crimes à l’arme blanche et les suicides, mais, avec d’autres villes britanniques déplorent le même taux de criminalité sans que cela se ressente sur l’espérance de vie. Ce sont alors des raisons de santé qui ont été étudiées : hivers rudes, carences en vitamine D. On a aussi accusé les politiques sociales, un sentiment d’abandon de la population… mais sans jamais avoir le fin mot de l’histoire ! Le phénomène reste à ce jour inexpliqué, mais a été toutefois nommé : on l’appelle le « Glasgow effect ».
Quelle(s) langue(s) les Écossais parlent-ils ?
A priori, les Écossais parleraient anglais, mais un anglais avec ses spécificités (quelques tournures grammaticales différentes et mots propres), et surtout avec un accent fort le différenciant indubitablement de l’anglais parlé plus au sud, en Angleterre. L’anglais est la langue maternelle de 98 % des Écossais. Elle est l’une des deux langues officielles du pays. Elle partage ce statut avec le gaélique écossais, promu « langue officielle » par une loi du Parlement écossais du 21 avril 2005, et reconnue comme une langue régionale selon la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Des statistiques datant de 2001 montraient que 1,3 % de la population parlait couramment les deux langues. Cette dernière est toutefois surtout utilisée dans le nord-ouest du pays : dans les Highlands, dans les îles Hébrides, dans la région de Strathclyde et dans celle d’Édimbourg. D’ailleurs, dans les Highlands, les panneaux de signalisation sont écrits dans les deux langues. Dans le sud, par contre, cette langue ne semble plus usitée.
Une troisième langue coexiste avec les deux précédentes, et dispose de la même reconnaissance européenne : le scots. Le scots est parlé dans les Lowlands et à l’est.
Dans les villes, on peut aussi entendre des langues issues des vagues migratoires du Pakistan, de l’Inde, du Bangladesh et de Chine.
Les sujets qui pourraient fâcher : la politique et la religion
Longtemps en conflit avec l’Angleterre, l’Écosse a construit progressivement son autonomie. Elle a été indépendante jusqu’en 1707, date à laquelle elle est entrée dans l’Acte d’Union. Le siège de son parlement est établi près du palais de Holyroodhouse, à Édimbourg. Elle a conservé un certain nombre de prérogatives. En effet, le pays possède un système éducatif et un gouvernement propres, ainsi qu’une politique de santé autonome. Le Parlement de Londres détient, quant à lui, le contrôle de la Défense, des Affaires étrangères, du Budget des politiques fiscales et économiques. Les principaux partis politiques sont les mêmes qu’en Grande-Bretagne : conservateurs, travaillistes, libéraux démocrates, Verts et quelques partis minoritaires. La formation majoritaire est celle du Scottish National Party, le SNP. Bien que la langue gaélique ait pratiquement disparu, la culture et le nationalisme écossais demeurent profondément enracinés dans la conscience populaire, comme en témoigne la prépondérance des nationalistes du SNP sur la scène politique. Enfin, l’Écosse bénéficie d’un statut à part pour son système juridique, unique en Europe.
Pour ce qui est du sujet de la religion, il faut savoir que l’Écosse est majoritairement protestante. Le pays compte aussi des fidèles catholiques, plus nombreux dans le centre-ouest et dans les îles de l’ouest. Les mouvements migratoires ont aussi introduit les religions asiatiques et l’islam. L’athéisme ou l’agnosticisme concernent quelque 30 % de la population.
Les expressions populaires de l'Écosse
L’anglais écossais a des mots et expressions qui lui sont propres. Ceux-ci sont inspirés pour certains du gaélique, pour d’autres du scots, ou simplement propres à une ville ou une région. Voici donc quelques mots très « couleur locale » pour tenter de vous fondre dans le paysage linguistique écossais ou, tout du moins, comprendre ce qui se dit autour de vous.
« Wee ». C’est le même « petit » qui ajoute une touche sympathique à ce qu’il désigne. Un petit verre de whisky ? « A wee dram ! »
« Bonnie ». Vous cherchiez un mot pour désigner les paysages somptueux, magnifiques, grandioses, etc. d’Écosse : le voilà, prêt à l’emploi !
« Tattie ». Le haggis (panse de brebis farcie) sera servi avec des « neeps and tatties », soit de la purée de navet et des pommes de terre.
« Aye ». C’est le « oui » écossais. On le prononce [aille]. Et on dit « nay » [nè] pour non.
« Bawbag ». On ne vous recommande pas d’insulter qui que ce soit, mais si cela vous arrive pendant votre séjour à Glasgow, Bowbag est l’expression appropriée !
« Peely-wally ». L’expression désigne le teint très pâle (plus que d’habitude !) d’un Écossais… un teint typique d’un lendemain de soirée trop arrosée.
« Rank ! ». On l’utilise pour parler de quelque chose de mauvais, au sens de « moche », voire « dégueulasse » : de la nourriture ou un évènement.
« It's a dreich day ootside ». Cette expression se dit pour se plaindre que le temps est triste. Dreich, mot très courant, signifie « maussade », « sombre ».
« Yaldi». À utiliser pour dire votre bonheur de découvrir l’Écosse, mais aussi pour exprimer votre joie et votre enthousiasme, en toute occasion.
« Haste ye back ». C’est une expression que vous pourrez lire sur certains panneaux en quittant l’Écosse : cela signifie « Dépêche-toi de revenir ! ».