Milan, la première approche
Si votre séjour commence à Milan, ne manquez pas de tester, à l’heure de l’aperitivo, un des nombreux bars à vin. Notre coup de cœur va à Bicerin, un petit bar à vin qui ne manque pas de charme. Ici, on prend le temps de vous expliquer les vins de la région, et surtout on met à l’honneur uniquement des petits producteurs.
Autour du lac de Garde
La tradition viticole de la région du lac de Garde est très ancienne. Le climat tempéré et une bonne exposition au soleil ont toujours favorisé la culture des vignobles. Mais, depuis quelques décennies seulement, des recherches scientifiques ont optimisé les meilleures expressions de la production de vin locale. Les vins DOC du Garda remontent à 1967 : ils sont très appréciés et profondément marqués par la géographie locale. Parmi les différents cépages, on citera le trebbiano di Lugana, le riesling et le sangiovese, à la base de toute la production de Garda Classico. Citons aussi le bardolino, un vin rouge léger. Direction le village du même nom, en bord de lac. Sur environ 70 km, on peut voir de nombreuses sociétés productrices de vin, avec des caves accueillantes, à quelques pas de vieilles églises, de châteaux médiévaux, de villas de gentilices aux splendides jardins. On pourra déguster et acheter des vins typiques : bardolino classique DOC, bardolino DOCG, bardolino clairet DOC. Et on peut même y visiter le Musée du Vin à Bardolino (www.stradadelbardolino.com).
L’amarone della valpolicella est sans doute le vin rouge le plus connu du lac. Sa zone de production s’étire depuis Vérone aux rives du lac de Garde. Les grappes sont séchées sur des claies (sortes de plateaux où les grappes ne s’empilent pas) pendant 100 à 120 jours. Un autre vin rouge assez connu ici : le groppello del garda, produit sur environ 90 hectares. C’est un vin plus léger comparé aux autres vins rouges de la région, assez fruité, aux alentours de 13 degrés. Et pour un rosé, on se dirige vers le chiaretto del garda. On peut notamment observer les parcelles de vignes de ce terroir sur la route menant à Sirmione depuis Limone.
Autour du lac d’Iseo
C’est sans nul doute dans ce secteur que vous retrouvez la plus grande région vinicole des Lacs italiens. Que l’on soit un amateur ou un habitué, la région regorge de petites pépites et d’un savoir-faire bien à elle. Créée en 2000, la Strada del Franciacorta est une route touristique ayant pour objectif de faire découvrir la région viticole, développant ainsi l’œnotourisme. On est ici au cœur de l’appellation Franciacorta. Les vins de Franciacorta, toujours plus appréciés dans le monde entier, ne cessent d’obtenir des reconnaissances officielles ; ils ont même été souvent servis à des dîners de galas à la Maison-Blanche. Le franciacorta est un vin pétillant, fabriqué selon la méthode champenoise, issu des cépages chardonnay, pinot noir et pinot blanc. C’est d’ailleurs sa méthode champenoise qui le différencie de la vinification du prosecco. Les cépages peuvent être seuls (assez rares) ou assemblés. Ici, quelques règles à respecter : vendanges à la main, fermentation dans des fûts en bois puis en bouteille pendant au minimum 18 mois. On trouve plusieurs styles avec des dosages de sucre différents : le non dosé, idéal en apéritif (la teneur en sucre est inférieure à 3 g), l’extra brut, pour l’apéritif également (la teneur en sucre est comprise entre 0 et 6 g), le brut, idéal en tant que vin tout au long du repas (la teneur en sucre est inférieure à 12 g), l’extra-sec (la teneur en sucre est comprise entre 12 et 17 g/l), le sec (la teneur en sucre est comprise entre 17 et 32 g/l) et enfin le demi-sec, vin sans année (plus sucré, entre 33 et 50 g/l).
Ces différents dosages font partie de « catégories ». Commençons par le satèn, idéal pour les apéritifs. Sa particularité vient du fait qu’il est obtenu uniquement avec des cépages de chardonnay et de pinot blanc, il ne peut être mis en vente qu’après 36 mois de fermentation. Le pinot blanc n’y est pas obligatoire et ne doit pas dépasser 50 % de l’assemblage. Autre catégorie : le Millésimé (qui affiche sur l’étiquette l’année de la vendange). C’est un assemblage de plusieurs vins de la même année dont le vieillissement est d’au moins 30 mois. Vient ensuite le rosé, qui contient au minimum 25 % de pinot noir. Et enfin la « riserva », c’est soit un rosé soit un satèn, vieilli 60 mois, vendu 5 ans après sa production. Le dernier, c’est le franciacorta classique.
Laissez-vous donc errer au gré des collines, en vous arrêtant ici et là dans les caves pour quelques dégustations, et dans les villages pour flâner dans les brocantes. Ici, quelques-unes de nos caves préférées : Ca’ del Bosco et Bellavista à Erbusco, Bersi Serlini à Provaglio d’Iseo et Berlucchi à Borgonato di Corte Franca.
S’ils sont plus axés sur les blancs, les vignobles de Franciacorta produisent néanmoins aussi un vin rouge, le curtefranca DOC rouge qui mélange plusieurs cépages comme le cabernet sauvignon, le cabernet franc, le merlot, la barbera et le nebbiolo.
A proximité de la ville de Bergame, on observe un vin rouge, le valcalepio, à base de cabernet sauvignon et de merlot. Et pour la partie vin blanc, les cépages sont un assemblage de pinot blanc, chardonnay et pinot gris. Il est cultivé sur 900 hectares. Toujours à proximité de Bergame, on retrouve les vins moscato (muscat) di scanzo. C’est la plus petite appellation de l’Italie avec seulement 31 hectares, produit uniquement sur la commune de Scanzorosciate. Sa particularité réside surtout dans le fait qu’il subit un passerillage naturel - comme la technique du vin de paille (la même méthode que pour l’amarone) - c’est-à-dire que les grains de raisin vont sécher à l’air, en l’occurrence dans ce cas pendant au minimum 21 jours.
Autour du lac de Côme
Beaucoup plus au nord de Bergame, à environ 30 km au nord-est du lac de Côme, est élevé un vin rouge bien particulier, cultivé sur environ 50 hectares : le sforzato di valtellina. On laisse sécher les grappes de nebbiolo sur pied pour augmenter le niveau d’alcool, ce qui donne des vins qui montent facilement à 15 degrés. Immédiatement après la vendange, les grappes sont déposées sur des grilles placées environ trois mois dans un environ sec et aéré, qu’on appelle « fruttai ». En France par exemple, on utilise cette méthode pour le vin de paille.Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une belle visite et une bonne découverte de ce riche patrimoine italien !