Découvrez la Lombardie : Nature (Biodiversité / Faune & flore)

Les lacs italiens bénéficient d’un climat particulièrement doux, offrant à la région une faune et une flore plutôt méditerranéennes. Côté faune, c’est surtout une grande quantité de poissons qui prospère ici. Les amateurs d’oiseaux seront eux aussi servis, puisque de nombreuses espèces vivent sur ce territoire. Mais c’est surtout la flore qui enchante le paysage. Le lac de Garde notamment, le plus à l’est, se différencie de ses voisins par des oliviers, des cyprès, des citronniers et autres agrumes. D’ailleurs, si la côte est si peu aménagée par des sentiers longeant le lac, c’est aussi pour préserver l’écosystème et l’environnement. Et côté parcs nationaux, on trouve à proximité des lacs seulement le parc du Val Grande, situé au nord-ouest du lac Majeur. Et toujours sur le même lac, une zone protégée offre une grande biodiversité : le parc Lagoni di Mercurago. Vous l’aurez compris, la faune et la flore des lacs sont très riches !

La faune des lacs

Parmi la faune des Lacs italiens, les poissons d’eau douce occupent une place de premier plan. Parmi les plus répandus, on dénombre des truites, des anguilles, des tanches, des esturgeons et des brochets. Un peu plus rares, l’ablette, le chevaine et l’alose nagent encore dans les eaux du lac de Côme et du lac de Garde. Plusieurs espèces d’oiseaux peuplent les zones lacustres ; nombre d’entre elles sont protégées. Les plus communes sont les canards, les cygnes, les cormorans, les mouettes, les martins-pêcheurs et les hérons. Parmi le gibier qui persiste encore dans les vallées environnantes et sur les hauteurs, on compte des sangliers, des chevreuils, des renards et des lièvres.

Au niveau du lac de Garde, en dessous de la ville d’Arona, on trouve la zone protégée Lagoni di Mercurago. Cette zone boisée comprend aussi de nombreux marécages et tourbières. Plusieurs balades y sont aménagées et permettent de découvrir des animaux sauvages comme des gibiers. De plus, en période de vols migratoires, de nombreux oiseaux sont observables d’ici. L’un des particularité de ce parc est la présence d’une espèce particulière de champignon appelée Crepidotus roseoornatus.

Le parc du Val Grande, quant à lui, a été nommé par l’association mondiale Wilderness comme « étant l’unique région naturelle d’Europe ayant conservé intégralement ses caractéristiques environnementales d’origine. » On y trouve notamment une végétation particulière et imposante où des chamois, renards, cerfs et aigles s’abritent.

Une flore extraordinaire

Intimement liée au climat et au relief, la végétation des Lacs italiens est d'une diversité étonnante. Forêts et prairies recouvrent les pentes des Préalpes. Lorsque l'altitude s'élève, chênes et châtaigniers font place aux hêtres, puis aux conifères (mélèzes, sapins, pins sylvestres). Autour des Lacs italiens, cette flore de montagne est souvent remplacée par une végétation quasi méditerranéenne faite de palmiers, de cyprès et de lauriers. Le climat particulièrement mitigé favorise le développement de l’olivier, du citronnier et du laurier-rose. Dans les jardins en bordure des lacs (par exemple ceux de la Villa Carlotta à Tremezzo et de la Villa Taranto à Verbania), les plantes méditerranéennes créent presque une ambiance de riviera avec un foisonnement de camélias, magnolias, rhododendrons et azalées (voir le dossier "Les lacs, côté jardins").

Un écosystème bouleversé

Le lac d’Orta a été pollué par des rejets de sulfate de cuivre et d’ammonium dès 1926 et pendant plusieurs années. En cause : une activité industrielle due à l’entreprise textile Bemberg. Dans les années 1960, les métaux lourds déversés ont accentué le problème, jusqu’en 1989, où le lac était le lac le plus profond acidifié au monde. A partir de là, un chaulage a été mis en place pour ramener le PH à des valeurs neutres. Puis, des collecteurs d’eaux usées ont été construits, suivis de la fermeture des sources de déchets toxiques.

Si aujourd’hui le lac a été assaini, il n’en reste pas moins que l’écosystème, notamment du plancton et des poissons, a été totalement bouleversé : une grande quantité des poissons avait disparu pendant des années, avant de revenir peu à peu.

Un autre lac connut un gros épisode de pollution industrielle entre les années 1970 jusque dans les années 2000 : le lac Majeur. Il a subi une forte pollution au mercure notamment, au DDT et à l’arsenic. C’est principalement le fond du lac qui est contaminé. Certaines plages de sable - qui sont les plus proches de l’entreprise chimique Tessendorlo - sont aussi contaminées à l’embouchure du Toce. Si le DDT fut interdit en 1970, il a continué d’être produit à raison de 500 tonnes par an par l’entreprise jusqu’en 1996.
Toutefois, qu’on se rassure, de nombreuses zones des lacs ont une qualité de l’eau très bonne et permettent la baignade.

Quant au lac de Garde, c’est par le plastique qu’il a été pollué. En 2013, des scientifiques allemands ont mené une étude sur la pollution plastique du lac. Résultat, la concentration est aussi importante que dans les milieux marins.

Le lac Majeur et les îles de Brissago

Situé dans la partie nord du lac, en territoire suisse, ces îles forment le parc botanique du Tessin. Elles font d’ailleurs partie du réseau suisse Gardens of Switzerland, qui recense les plus beaux jardins du pays. 

La Petite île est couverte de végétations spontanées, le tout gardé à l’état naturel. La Grande île abrite une culture de plantes subtropicales du Nord et du Sud. Peu à peu, la Grande île est devenue un jardin exotique. On y trouve une zone consacrée à l’Amérique centrale, à l’Afrique du Sud et à l’Océanie avec des plantes d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Au total, plus de 1 600 espèces différentes y sont représentées.

Les tourbières du lac d’Iseo

A quelques kilomètres au sud d’Iseo se trouve, sur 360 hectares, la réserve naturelle des tourbières du Sebino.

C’est un beau point d’observation pour les oiseaux, avec une vingtaine d’espèces présentes, notamment le héron pourpré, le busard des roseaux, le milan noir, le butor étoilé. Mais la zone est aussi considérée comme site de nidification pour quelque dix-sept autres espèces d’oiseaux parmi lesquels la rousserolle turdoïde, la rousserolle effarvatte, le blongios nain, le petit grèbe, le râle d'eau, le bruant des roseaux, la rousserolle verderolle, la locustelle luscinioïde, la sarcelle d’été, la marouette ponctuée, la rémiz penduline, le coucou, la phragmite des joncs, la foulque, le canard colvert, la poule d'eau, la bouscarle de Cetti et d'autres espèces migratrices. La meilleure période pour visiter ce coin est sans nul doute la fin du printemps quand les oiseaux migrent et que les eaux sont couvertes de nénuphars. Les conditions particulières et la faible profondeur des eaux en font aussi un lieu où la flore est différente : de nombreuses espèces coexistent, dont certaines plantes exotiques.
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