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Si le nord de l’Italie était autrefois très chrétien, l’influence politique de l’Eglise est allée en s’amenuisant en Italie depuis les années 1960. Même si l'Italie compte un nombre unique d'églises, de saints et de sanctuaires du monde chrétien, l’Eglise italienne compte seulement 32 600 prêtres contre 84 000 en 1901. A cela s’ajoute la présence du Vatican. Le pape est à sa tête et il a à sa charge près de 850 millions de catholiques dans le monde. L’Eglise italienne est dirigée par un cardinal et par le conseil épiscopal italien, et elle est une ramification de l’ensemble du monde catholique. L’Eglise italienne et le Vatican n’ont pas d’autres rapports, et ce, depuis 1870. Il faudra attendre les accords du Latran, en février 1929, remplacés par le Concordat de février 1984, pour délimiter un territoire et préciser l’indépendance du Vatican. Ce dernier jouit dès lors du statut d’Etat indépendant.

Ambroise de Milan © ilbusca - iStockphoto.com.jpg

L’influence de la religion sur la société

97 % de la population italienne est baptisée, 90 % se déclare catholique. Dans le nord du pays et même à Rome, l'emprise de la religion n'est pas aussi forte que dans le sud, comme à Naples et en Sicile où les croyances sont affermies par une superstition héritée de l'Antiquité. La croyance des Italiens influe toutefois sur la société actuelle. Le mariage pour tous, par exemple, est toujours interdit - même si l’Italie a légiféré en 2016 en faveur d’une Union civile. Et l’avortement n’est autorisé que depuis 1978.

Les origines du christianisme

Entre la fin du Ier et le début du IIe siècle apr. J.-C., Mediolanum (Milan) se convertit au christianisme. En 313, elle fut choisie par l’empereur Constantin pour la promulgation de l’édit de Milan proclamant la liberté du culte chrétien, ce qui a conduit à la christianisation de l’Empire romain. Puis l’édit de Théodose, en 380, impose le christianisme comme religion d’Etat et l’édit de 391 vient interdire les cultes païens. Vérone, autrefois païenne, se convertit peu à peu. D’anciennes statues sont enlevées et les lieux de culte apparaissent. Puis l’orthodoxie chrétienne s’impose à Vérone, grâce à l’évêque Zénon de Vérone.

Les Xe et XIe siècles verront la suprématie de plusieurs ordres religieux, tels les bénédictins et les cisterciens, qui construisirent des abbayes et procédèrent à l’assainissement des campagnes, contribuant ainsi au développement de l’activité agricole de la zone, aujourd’hui encore l’une des plus importantes du pays.

De la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle

En Italie, les facultés de théologie ont disparu dans les années 1870. La situation était particulière à cette époque au niveau de l’apprentissage. En effet, les séminaires étaient complètement contrôlés par l’Eglise et s’étaient substitués aux universités dans la formation du clergé. Petit à petit, une fracture se crée entre l’Eglise et l’Etat.

Au début du XXe siècle, l’étude critique de la religion devint un intérêt grâce au modernisme. Pour Luigi Salvatorelli, « c’est grâce au modernisme que les études historico-religieuses entrèrent dans la culture italienne. » L’histoire des religions en Italie n’a donc étudié que tard - comparativement aux autres pays européens - et a vraiment débuté dans les années 1920.

Milan et le rite ambrosien

Milan conserve un rite catholique un peu différent. Ainsi, le chant grégorien est très peu entendu ici. C’est le chant ambrosien qui est chanté. Il a été créé par saint Ambroise, évêque de Milan de 374 à 397. Il est dit que « persécuté par l'impératrice Justine, l'évêque s'enferma avec ses fidèles dans l'église de Milan et, pour occuper le peuple, lui fit chanter des hymnes et des psaumes à la manière orientale ».

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