Découvrez les Pouilles : Environnement

Les régions situées au sud de la péninsule italienne abritent un riche patrimoine naturel et culturel. La géologie et les humains ont façonné les paysages, laissant entrevoir plages, gouffres karstiques, forêts de yeuses, prairies sèches ou champs d'oliviers. Le territoire témoigne à la fois d'une riche biodiversité mais aussi d'une anthropisation redoutable : artificialisation des sols, rejet de déchets toxiques en mer, industries polluantes et épandage de pesticides. Le changement climatique a déjà des conséquences importantes dans ces régions et pourrait s'aggraver à l'avenir. Face à l'urgence écologique et climatique, nous pouvons tous agir.

Le sud de la péninsule italienne se prête aisément au voyage lent. Les différentes régions sont accessibles via les mobilités douces et l'agroécologie se développe sur le territoire. La consommation des produits locaux respectueux de l'homme et de l'environnement est aussi une invitation à un voyage authentique et sensoriel.

Parcs nationaux

Des aires protégées ont été mises en place sur le territoire afin de préserver les espaces naturels et les écosystèmes terrestres et marins. Elles se déclinent en parcs nationaux, parcs naturels régionaux et réserves naturelles.

Parc national de Pollino : sis entre Calabre et Basilicate, mers Ionienne et Tyrrhénienne, il s'agit du plus grand parc national du pays. Il protège le pin de Bosnie, emblème du territoire, et abrite dans ses montagnes (Apennins) des loups et une grande diversité d'oiseaux

Parc national de l'Aspromonte : situé en Calabre, dans le sud des Apennins, il protège de remarquables écosystèmes de forêts et de maquis et ravira les amateurs de randonnées pour la beauté de ses paysages.

Parc national de la Sila : situé en Calabre, il est constitué par le haut plateau de la Sila (1 300 mètres d'altitude). Le territoire est traversé de rivières et compte trois lacs artificiels. Doté de sentiers de randonnée, il abrite une belle diversité de milieux et d'espèces, dont de magnifiques forêts de conifères (pins laricio de la forêt des Géants) mais aussi de feuillus.

Parc national de l'Apennin lucanien - Val d'Agri-Lagonegrese : situé en Basilicate, ce parc créé en 2007 s'inscrit dans un continuum écologique avec d'autres aires protégées (Parc national du Pollino et Parc national du Cilento en Campanie). Territoire de montagne, il abrite une grande diversité d'écosystèmes : forêts, prairies, pâturages.

Parc national du Gargano : situé dans les Pouilles, sur une presqu'île montagneuse en bordure de la mer Adriatique, il protège des écosystèmes et des paysages d'une grande diversité, tant maritimes que terrestres. Il inclut ainsi la réserve marine des îles Tremiti et abrite des forêts remarquables dont la forêt ancienne de Foresta Umbra, des lacs et des lagunes, des plateaux calcaires et des falaises, habitats de nombreuses espèces d'oiseaux.

Parc national de l'Alta Murgia : situé dans les Pouilles, il protège un patrimoine naturel et culturel remarquable. D'un point de vue géologique, le parc conserve de vastes gouffres karstiques (dolines) et le canyon de Gravina, façonné par l'érosion. La biodiversité du territoire est riche, notamment au sein des prairies sèches. Quant à l'architecture vernaculaire, elle s'inscrit harmonieusement dans les paysages.

Un territoire vulnérable, fragilisé par les activités humaines

Soumis à des risques naturels (séismes, inondations, sécheresses), le territoire est rendu plus vulnérable par les activités humaines. L'agriculture conventionnelle a contribué au déboisement, à l'érosion et à la pollution des sols par l'utilisation de pesticides. Les industries ont contribué par leurs émissions à la contamination des milieux, avec des impacts sanitaires parfois importants, comme un nombre de cancers supérieur à la moyenne nationale (complexe sidérurgique de Tarente) et à d'importants rejets de CO2 (centrale à charbon de Brindisi). Le développement du tourisme contribue quant à lui à l'artificialisation des sols, à l'émission de gaz à effet de serre liée aux transports, à la consommation de ressources et à la production de déchets. Le territoire souffre aussi du lourd passif écologique lié à la mise en décharges illégales de déchets toxiques.

La pollution de la mer aux déchets de plastique, toxiques et radioactifs

La mer Méditerranée, de manière globale, est l'une des plus polluées au monde. La pollution plastique y est particulièrement préoccupante. Le détroit de Messine, entre Sicile et Calabre, constituerait, selon une étude publiée par l'Université de Barcelone en 2021, la zone marine comptant la plus grande densité de déchets au monde, avec plus d'un million de déchets par mètre carré par endroits. A cet alarmant constat s'ajoute l'héritage laissé par la mafia à la fin du siècle dernier. Dans les années 1990, la mafia calabraise (‘Ndrangheta) a opéré un trafic de déchets toxiques. Des bateaux contenant des fûts de déchets radioactifs en provenance d'autres pays (dont la Norvège et les Pays-Bas) ont été coulés au large de la Calabre. Plus de 180 embarcations auraient subi le même sort, avec de graves conséquences environnementales et sanitaires.

Le territoire face au changement climatique

Le sud de l'Italie est particulièrement vulnérable au changement climatique. Le phénomène induit une plus grande intensité et fréquence des événements extrêmes, tels que sécheresses, inondations, tornades, menaçant les cultures mais aussi les hommes. La culture de la tomate, emblématique en Italie, a vu ses rendements baisser d’année en année dans la plaine des Pouilles, suite aux sécheresses. En juin 2021, le président de la région des Pouilles a interdit le travail dans les champs entre 12h30 et 16h lorsque le niveau de chaleur présente un fort risque, une mesure qui fait suite à la mort de deux personnes jeunes. Des solutions se mettent en place, comme l'adaptation au changement climatique, via des pratiques agricoles respectueuses de l'homme et de l'environnement. L'agroécologie se développe. En Calabre des terres confisquées à la mafia sont utilisées, grâce à la loi n° 109, à des fins sociales et solidaires, par des coopératives agricoles qui cultivent en bio (oliviers, maraîchage, agrumes) et qui emploient des ouvriers déclarés et justement rémunérés. Des parcs éoliens et solaires ont été également déployés dans ces régions du sud de la péninsule.

Voyager lentement

Le sud de l'Italie est accessible en train, en bateau, mais aussi en vélo et à pied via des itinéraires qui traversent la péninsule (EuroVelo 5, Via Francigena). Le mouvement Slow Food promeut une alimentation « propre, juste et bonne ». N'hésitez pas à rencontrer ses membres, afin de concilier plaisir des papilles et respect du vivant (www.slowfood.it). Le réseau agriturismo regroupe quant à lui des fermes biologiques qui accueillent les visiteurs (www.agriturismo.it/fr/). Parce que le déchet le moins polluant est celui qu'on ne produit pas, on pourra s'inspirer de la démarche « zéro déchet » et d'une certaine sobriété dans la consommation et l'utilisation des ressources, qui rime aussi avec authenticité. Pour mesurer votre empreinte carbone : faites le test avec le simulateur de l'ADEME : https://nosgestesclimat.fr/simulateur/bilan

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