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L’hégémonie de l’Eglise catholique est évidemment très marquée en Italie, du fait de la présence du Vatican à Rome, mais aussi de la longue histoire commune entre l’Eglise et le pays, construit de milliers d'églises, cathédrales, monastères et couvents et qui font la beauté de ses villes et villages aujourd’hui. Les valeurs traditionnelles du catholicisme sont néanmoins en perte de vitesse avec l’avènement du monde moderne occidental, spécialement chez les jeunes depuis de nombreuses années. L’athéisme a fait son chemin dans les valeurs républicaines. Néanmoins on observe dans le même temps un regain d’intérêt pour l’Eglise dans une petite frange de la population, réactionnaire et traditionaliste. En dehors du catholicisme, les autres religions sont très peu représentées car l’immigration en Italie reste marginale. Il existe en effet près de 8 % la population non catholique, principalement des chrétiens orthodoxes et protestants et des musulmans.

Histoire du catholicisme en Italie

Le christianisme est apparu à Rome une dizaine d’années après la crucifixion du Christ sur le Golgotha à Jérusalem. Les premiers chrétiens furent persécutés par les Romains, mais le christianisme finit par devenir la religion officielle de l’Empire romain. Au Moyen Age, le pape, chef spirituel de tous les catholiques, régnait sur un Etat influent et Rome devint le centre du monde chrétien. De nos jours, le catholicisme n’est plus une religion d’Etat et la Constitution italienne garantit la liberté de religion. L’Eglise italienne est dirigée par un cardinal et par le conseil épiscopal italien, et est une ramification de l’ensemble du monde catholique. L’Eglise italienne et le Vatican n’ont pas d’autres rapports, et ce depuis 1870, date à laquelle les papes ont abandonné le pouvoir politique dont ils disposaient. En 1929, les accords de Latran reconnaissaient la cité du Vatican comme Etat indépendant et souverain au sein de Rome. L’influence politique de l’Eglise est allée en s’amenuisant depuis les années 1960. Le catholicisme fut longtemps religion d’Etat et ce n’est qu’en 1984 qu’un concordat a mis fin définitivement à sa position prééminente.

Le catholicisme, valeur traditionnelle

L’Italie regroupe sur son territoire un nombre incalculable d’églises, de saints et de sanctuaires du monde chrétien, la religion chrétienne fait partie intégrante de son histoire et de son patrimoine, plus encore qu’en France. A cela s’ajoute la présence du Vatican au sein même du pays. Le pape est à sa tête et il a à sa charge près de 850 millions de catholiques dans le monde. Une influence forcément très forte dans le pays. Le catholicisme est extrêmement présent et pratiqué dans les Alpes italiennes et les Dolomites, comme dans le reste du pays, d'ailleurs. Les Italiens sont très pratiquants, se rendent régulièrement à l'église. Comme en France, les trois grandes fêtes religieuses sont Pâques, le 15 août (Ferragosto) et Noël. Tout au long de l’année, on assiste à des processions de saints patrons de villages et de quartiers dans les villes. Si les Italiens sont de plus en plus nombreux à adopter les us et coutumes de l’Europe du Nord en matière de célébration de Noël – sapin et échanges de cadeaux –, il reste une tradition bien ancrée en Italie : la construction de crèches (presepi) très élaborées.

Une religion en perte d’influence

L’influence politique de l’Eglise est allée en s’amenuisant en Italie, si bien qu’aujourd’hui on y compte seulement 32 000 prêtres contre 84 000 en 1901. Dans les années 1950, la part des catholiques pratiquants était de 60 %, alors qu’aujourd’hui elle ne représente plus que 30 % de la population italienne. Désormais, l’instruction religieuse est facultative dans les écoles publiques. Si 96 % de la population italienne est baptisée, près de 72 % se disent chrétiens croyants, et seulement 25 % pratiquants, c’est-à-dire qu’ils vont à la messe régulièrement. Encore moins nombreux sont ceux qui suivent le pape, qui a perdu progressivement son emprise historique malgré la présence du Vatican à Rome, à la doctrine très rigide pour les jeunes qui ont des mœurs plus modernes et une morale moins pieuse. Depuis les années 1990, la tendance n’est néanmoins plus à la baisse et les Italiens seraient de plus en plus nombreux à assister à la messe, témoignage d’une revalorisation de la religion dans la vie des Italiens et à un retour aux valeurs traditionnelles d’une frange marginale de gens.

Les autres religions minoritaires

Aux côtés des 72 % de chrétiens catholiques, il existe aussi des chrétiens orthodoxes (2,1 %) et des protestants (1,1 %), originaires d’Europe centrale (Roumanie, Russie, ex-Yougoslavie ou Bulgarie). Les valeurs républicaines ayant fait leur chemin depuis l’hégémonie de l’Eglise toute puissante, les athées représentent désormais 22 % de la population, soit près de 13 millions de personnes. Non sans humour, ils se surnomment les membres de « l’Église pastafarienne italienne », avec une passoire comme coiffure sacrée, et les « condiments » au lieu des « commandements ». En Italie, les religions non chrétiennes ne représentent que 3,5 % de la population. Ce pourcentage est très faible en comparaison à l’ensemble des pays européens. La communauté musulmane (3,3 %), dont les représentants sont originaires d’Europe centrale et du Maghreb, est très récente en Italie, une nation qui au même titre que l’Espagne est restée exportatrice de main-d’œuvre vers le nord de l’Europe et les Etats-Unis jusque dans les années 1970. On dénombre quelques bouddhistes (0,5 %), hindouistes (0,3 %) et quelques membres de la communauté juive (0,1 %), traditionnellement présents en Italie du Nord.

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