Découvrez la Californie : Environnement

Début juin 2017, le président Trump annonçait le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris. Quinze jours plus tard, la Californie clamait sa décision de continuer à se soumettre aux prérogatives du traité sur le climat, même si cela impliquait que ses efforts ne soient pas pris en compte officiellement par l’Onu. Elle fut rapidement suivie par d’autres, si bien qu’elle s’est imposée comme cheffe de file du mouvement “ We Are Still In ”, qui regroupe aujourd’hui 10 États, 295 villes et 2 300 chefs d’entreprise. L’histoire se répète, puisque, déjà en 2006, alors que l’administration Bush refusait de ratifier le protocole de Kyoto, le gouverneur Arnold Schwarzenegger avait fait de la Californie le premier État à s’y aligner. Cependant, malgré ses nombreux efforts, la Californie a encore de nombreux défis à relever. Être l’État avec l’air le plus pollué n’est d’ailleurs pas un diplôme qu’elle met en avant.

De championne de l’air pollué à leader de la transition

La Californie incarne les grandes mégalopoles américaines, où les rêves se réalisent. Mais ces grandes villes sont justement faites sur un modèle américain, qui n’intègre que très peu les piétons. Avec 14 millions de voitures, elle est même l’État comptant le plus de véhicules : c’est presque le double du Texas qui arrive en deuxième position. Les gaz d’échappement sont responsables de plus de la moitié des émissions californiennes. Résultat : la Californie est l’État à la moins bonne qualité de l’air du pays. Les plus grandes villes, comme Los Angeles, San Diego et San Francisco sont les plus touchées.

Le phénomène est tel que lorsque l’amendement du Clean Air Act de 1970, une des premières lois environnementalistes américaines, a été ratifié, une exception a dû être faite pour la Californie qui n’arrivait pas à s’aligner aux normes fédérales. On l’a alors laissée énoncer sa propre loi en la matière, si bien que par soucis d’égalité, les autres États ont, eux aussi, pu choisir entre adopter la norme fédérale ou la norme californienne. C’est dans ce contexte que la Californie a pu implémenter des politiques parmi les plus ambitieuses du globe concernant les émissions des véhicules, qui ont alors été suivies par les douze États ayant opté pour les normes californiennes. Les fabricants, refusant de s’adapter à chaque État, ont finalement appliqué nationalement la norme.

Bien que cette politique ait activement participé à la réduction des émissions de CO2 par habitant de 25 % par rapport à leur pic en 2001 et à faire disparaître le fameux smog qui flottait au-dessus de Los Angeles et San Francisco, cette autonomie n’est pas vue d’un bon œil par tout le monde. C’est ainsi que Trump a essayé de retirer à la Californie son exception au Clean Air Act, jugeant qu’il était injuste qu’un seul État dicte une loi appliquée à toute la Nation. En réponse, la Californie, a attaqué le président en justice : un événement assez fréquent, puisque la Californie a poursuivi Trump plus de 100 fois et bien souvent pour sa politique environnementale, qui, selon elle, a mis en danger la santé des citoyens californiens.

Le soleil californien, générateur d’énergie

Encore une fois, la Californie s’impose comme leader environnementaliste parmi les 50 États. Elle est déjà celui qui produit le plus d’énergie solaire et représente plus d’un tiers des productions du pays. Depuis peu, elle a aussi rendu l’installation de panneaux solaires obligatoires sur les nouvelles maisons : une mesure ambitieuse, qui a du sens dans ce territoire de la Sun Belt aux 320 jours d’ensoleillement par an. Grâce à ces dispositions audacieuses, en 2021, les énergies renouvelables représentaient déjà 67,5 % du mix énergétique de l’État le plus peuplé des États-Unis, un score auquel contribue également un important parc éolien. Reste que les combustibles fossiles, principalement le gaz naturel, couvrent encore une part importante des besoins en électricité. Avec 80 000 logements construits chaque année, qui devront donc s’équiper en panneaux solaires, on espère que l’amélioration continue.

Trier : une habitude californienne

Aussi bien dans les villes que dans les campagnes, dans les espaces publics que dans les résidences, le tri sélectif est solidement implanté dans la culture californienne. Au début du millénaire, San Francisco, en bonne élève, avait même pris la décision inédite de devenir la première ville 100 % zéro déchet à l'horizon 2022. Deux décennies plus tard, le bilan est réussi. La ville aura réussi l'exploit de n'avoir aucun déchet incinéré, malgré ses 800 000 habitants. Le secret du succès se nomme Pier 96, un immense centre de tri de 20 000 m2, ce qui en fait le plus grand du monde. Chaque Franciscain doit désormais se plier au recyclage, sous peine de recevoir une amende.

L'État ne compte pas en rester là, mais bien prendre le problème des déchets à la source. Il ne s'agit donc pas uniquement de les trier, mais bien de ne pas les produire. Alors que San Francisco a banni les bouteilles en plastique, l'État tout entier a interdit les sacs en plastique à usage unique. Dans cette course contre le plastique, le procureur général, Rob Bonta, cherche les coupables. Il a lancé en avril 2022 une enquête inédite visant à mesurer la culpabilité de l'industrie pétrochimique dans la production de plastique, fabriqué à partir d'hydrocarbures. Il dénonce particulièrement l'incapacité actuelle à trier l'entièreté des plastiques, et donc les effets limités du recyclage, s'il n'est pas accompagné de politiques encadrant leur production. L'enquête déterminera notamment dans quelle mesure l'industrie pétrochimique aura cherché à maquiller son implication.

L’innovation au service de l’écologie

Les idées fusent dans la Silicon Valley, où l’on façonne déjà le monde de demain, et les défis écologiques ne sont pas épargnés. Le géant Google, non content de fonctionner à 100 % aux énergies renouvelables, comme c’est aussi le cas d’Apple et de Facebook, souhaite désormais être la première grande entreprise Zéro Carbone au monde. Pour ce faire, il investit massivement en recherche et développement, pour dessiner des solutions qui, demain peut-être, seront adoptées à échelle globale.

La Silicon Valley, véritable incubateur d’idées novatrices, regorge d’autres start-ups aux idées qui révolutionnent déjà l’écologie. Parlons par exemple de The Climate Corporation, qui s’emploie à l’analyse massive de données concernant les sols et le climat, pour améliorer le rendement de l’agriculture tout en diminuant son impact. De son côté, l’entreprise Lasso propose un système de gestion des déchets domestiques, qui s’occupe de trier lui-même tout en retirant les polluants gras ou organiques des plastiques, pour optimiser la boucle de recyclage. La Californie, cinquième PIB mondial, entend bien prouver que concilier écologie et économie ne tient pas du rêve.

Écolos jusque dans l’assiette

Royaume de la healthy food, les Californiens sont aussi particulièrement sensibilisés à l'impact de l'agriculture sur le développement durable. Dans cet État dont l'économie repose en partie sur l'agriculture, qui, en raison du climat, est gourmande en eau, cette prise de conscience est nécessaire. Pour limiter les émissions de carbone dues au transport, les produits locaux sont de mise, et de nombreux Californiens se rendent religieusement aux farmers' markets pour faire leurs emplettes. Des agriculteurs locaux y exposent fièrement leurs produits poussés sous le soleil californien, tandis que quelques food trucks régalent les plus affamés. Le Ferry Plaza Farmers Market déballe ses étals trois fois par semaine pour présenter aux Franciscains des produits frais et de saison comme des légumes, du fromage, de la viande, des fruits et bien plus encore. À Sebastopol, petite ville au nord de San Francisco, se tient chaque dimanche matin l'un des farmers' markets les plus populaires de Californie. Dans une ambiance hippie, les acheteurs viennent admirer ce que proposent les producteurs, et notamment Woodleaf Farm, l'une des plus anciennes exploitations bio du pays.

La Californie part en fumée

Les feux de forêt font naturellement partie du climat californien. D’ailleurs, certaines espèces s’y sont remarquablement adaptées, comme les célèbres séquoias à feuilles d’If (Sequoia sempervirens), arbre le plus haut du monde, et le séquoia géant (Sequoiadendron giganteum), arbre le plus volumineux du monde, tous deux natifs de Californie. Alors que le premier a une écorce si épaisse qu’elle le protège du feu, le second nécessite carrément les flammes pour se reproduire, puisque ses fruits ne libèrent leurs graines que sous la chaleur des flammes.

Seulement, si le phénomène est naturel, sous le climat californien, sa fréquence et son intensité tiennent du jamais vu. Chaque été, les journaux d’actualité se couvrent d’articles sur les incendies californiens, qui n’ont malheureusement plus rien d’un scoop. Les années 2020 et 2021 ont compté parmi les pires incendies que la Californie ait connus, aggravés par le réchauffement climatique et la sécheresse induite. En fait, on constate bien que l’équilibre est totalement perturbé, lorsque même les séquoias, pourtant ignifuges, s’écroulent. En 2021, 3 600 géants centenaires ont abdiqué sous les flammes. Ces dernières années ont même eu raison de 20 % des séquoias géants, qui avaient résisté à plusieurs siècles d’incendies.

L’État des parcs naturels

On distingue deux types de zones protégées californiennes : les National Parks, préservés à l'échelle américaine, et les State Parks, sous la juridiction californienne. Le Yosemite National Park est l'un des plus emblématiques : symbole même du Grand Ouest, il présente un spectaculaire enchevêtrement de montagnes de la Sierra Nevada et de plaines. Cette immense vallée glaciaire de plus de 300 000 hectares abrite une riche biodiversité. Entre 300 et 500 ours noirs ont été décomptés et les rangers ont même dénombré une quinzaine d'individus fréquentant la vallée de Yosemite, la zone la plus touristique. Les incidents sont rares, grâce aux efforts pour sensibiliser le public aux bons comportements à adopter.

Le Sequoia National Park et King's Canyon National Park, les parcs jumeaux, abritent d'autres bêtes impressionnantes : les séquoias. Le premier abrite l'organisme vivant le plus imposant, en volume, à avoir jamais vécu : un séquoia géant surnommé General Sherman. Mais si King's Canyon obtient la médaille d'argent, c'est le Redwood National Park qui abrite le plus grand arbre au monde. Le dénommé Hyperion mesure 116 mètres de haut et sa localisation précise est tenue secrète, pour éviter que son habitat ne soit détérioré.

Dans un tout autre registre, bien moins végétalisé, le Death Valley National Park est le quatrième plus grand des États-Unis, après trois parcs alaskains. L'aridité du lieu n'a d'égal que son immensité et nombreux sont ceux qui s'y égarèrent en tentant une avancée vers l'Ouest. Ses habitants ont développé des protections uniques contre la chaleur de ce lieu, qui détient le record de la température la plus chaude jamais enregistrée sur terre : 56,7 °C, en 1913. Le Lièvre de Californie (Lepus californicus), par exemple, a développé une parade plutôt originale : ses oreilles, mesurant plus du double de son crâne, lui permettent de rafraîchir son sang avant qu'il n'atteigne le cerveau, organe le plus sensible. Le parc abrite aussi d'autres animaux, comme des coyotes, des pumas, des renards nains, mais aussi 36 espèces de reptiles nocturnes.

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