La côte pacifique, un climat océanique pluvieux
De la péninsule des îles Aléoutiennes à la côte sud-est, c’est à dire tout le golfe d’Alaska d’Anchorage à Ketchikan, il règne un climat océanique frais. La région connaît donc une faible amplitude thermique annuelle et des précipitations abondantes réparties tout au long de l’année, mais avec des pics importants lors des chutes de neige hivernales. L'été est souvent brumeux avec des changements de temps très fréquents et rapides. Il règne en moyenne une température de 15°C à Anchorage en juillet. Ceci s'explique par la proximité de l'océan mais aussi par le passage du courant chaud Kouro Shivo qui vient du Japon : ainsi l'air marin est réchauffé. L'évaporation de l'eau va former un air humide qui, chassé par les vents au-dessus des terres, va se heurter aux chaînes de montagnes côtières. Barré par les montagnes, il se transforme en précipitations, pluie ou neige selon la saison. Dans cette zone, les contrastes climatiques sont énormes. Ainsi Homer et Seward, deux villes de la péninsule de Kenai non loin d’Anchorage, et l'île de Montague située face à Seward, enregistrent des pluviométries très différentes qui s'expliquent par leur orientation par rapport à la côte. La ville d'Homer reçoit 600 mm d'eau par an quand Seward en reçoit 1 700 mm ; l'île de Montague se targue d'avoir un record à 8 500 mm sur un an, ce qui représente quatre fois ce qui tombe sur l’Amazonie !
Les îles Aléoutiennes, froides et venteuses
Elles délimitent le golfe d’Alaska d’un côté, dans l’océan Pacifique, et le détroit de Bering de l’autre, dans la mer éponyme face à la Russie sibérienne. Ici l’altitude moyenne est relativement basse. En revanche, la brume est quasi permanente et l'on ne compte que 36 journées de soleil en moyenne par an. Ainsi avec des températures relativement clémentes et une humidité importante, la végétation est très dense. C'est le royaume de la forêt, avec de grands arbres et surtout les épicéas. Les sous-bois sont un tapis de mousse et de fougères luxuriantes. Seuls les endroits trop venteux présentent une végétation relativement réduite. Peu de visiteurs s’aventurent sur ces îles très sauvages néanmoins.
L’intérieur : neigeux en hiver, ensoleillé en été
C'est un climat continental de type sibérien qui règne sur l'intérieur de l’Alaska, particulièrement à Fairbanks et dans le parc national de Denali, les régions les plus visitées par les touristes. Les amplitudes thermiques annuelles sont importantes avec un froid en hiver très vif et des précipitations moins abondantes que dans le reste de l’Etat, car cette région est abritée de l'influence maritime par les chaînes de montagnes. La ville de Fairbanks voit le thermomètre descendre en hiver régulièrement sous la barre des - 45 °C et la moyenne des mois de décembre, janvier et février tourne autour des - 20 °C ! A l'inverse, la moyenne des précipitations annuelles y est de 350 mm, plus faibles que sur les côtes.
L’extrême nord, un climat polaire
Au-delà du cercle polaire, on trouve un climat où règne un froid quasi permanent, avec parfois des vents violents, mais où les précipitations sont faibles. On distingue deux zones. La première est la chaîne de Brooks avec des précipitations de l'ordre de 200 à 300 mm par an ; la seconde est une plaine plus au nord qui, avec 100 mm de pluie par an, est plus sèche malgré sa proximité avec l'océan Arctique. Comme il est gelé une bonne partie de l'année, il ne dégage que peu d'humidité et par voie de conséquence, de pluie.
En revanche, les températures sont généralement plus douces que dans la chaîne de montagnes de Brooks. Attention " douces " est à relativiser puisque la température moyenne annuelle à Barrow est de - 14 °C ! La ville connaît en juillet des températures moyennes de 3 °C (de belles journées ensoleillées existent), tandis que le thermomètre reste braqué sur les - 30 °C en hiver ; et jusqu’à -60°C à Prospect Creek Camp. C'est donc durant les trois mois "cléments " qu'il faut prévoir son séjour dans cette région, avec comme élément de base dans son sac de voyage un bon équipement de pluie et des vêtements chauds et légers, car dans une même journée les écarts de températures peuvent être importants.
Le soleil de minuit, un phénomène polaire
Certains phénomènes relatifs aux latitudes de l'Alaska sont particulièrement originaux. Ainsi le soleil de minuit entraîne une inégalité entre les durées jour-nuit qui n'est pas toujours évidente à vivre. Ainsi lors du solstice d'été, le 21 juin, la durée du jour est à son apogée avec par exemple 19 heures de jour à Anchorage et une nuit qui n'est en fait qu'une faible pénombre. C'est d'ailleurs un événement particulièrement fêté dans la ville. En revanche lorsqu'on se trouve à Barrow, cette date ne veut rien dire pour ces habitants. Ici, le 10 mai, le soleil se lève pour ne se coucher que début août, soit plus de 80 jours sans nuit ! A l’inverse, lorsque l'hiver approche, la nuit remplace le jour et les 19 heures de jour à Anchorage, l'été, se transforment en 19 heures de nuit. De même pour Barrow où la nuit débute aux alentours du 18 novembre et prend fin le 24 janvier... Ce n'est pas sans conséquence sur le psychisme des habitants. Ainsi la cabin fever, que l'on pourrait traduire par la " fièvre de l'intérieur ", touche bon nombre d'habitants et se manifeste par un sentiment dépressif, face au froid, à la nuit et à l'enfermement durant l'hiver (l'Alaska possède le plus fort taux de suicides des Etats-Unis). C'est aussi une période d'inactivité qui est en moyenne quatorze fois plus élevée que dans le reste du pays. Normann Mailer a d'ailleurs écrit à propos de l'Alaska que c'était le " terminus nord de la névrose ".
La magie des aurores boréales
Qui n’a jamais rêvé d’assister au spectacle lumineux qu’offrent les aurores boréales ? Les Indiens Tlingit pensent que les aurores boréales correspondaient à l’accueil au ciel d’un guerrier tombé au combat. Ces phénomènes atmosphériques ne sont pas aussi rares qu’on le pense. A cette explication et croyance poétique, il existe une explication scientifique à ce phénomène. Les électrons et protons projetés par le soleil constituent un vent solaire et un flux de particules qui entrent dans la sphère terrestre à environ 50 000 km/h, ce qui entraîne leur diffraction en direction des pôles. Ces particules sont d’ordinaire bloquées par le champ magnétique naturel de la Terre. Mais aux pôles, ce champ magnétique est moins actif, permettant aux particules électrisées d’entrer en collision avec les atomes de la haute atmosphère (oxygène, azote, hydrogène...).
Lorsqu’ils pénètrent les couches supérieures de l’atmosphère entre 100 à 200 km d’altitude, ils se heurtent aux atomes d’hélium et d’hydrogène. Le choc ainsi produit libère des photons, ceux-ci émettent de la lumière et la magie opère : ce sont les fameuses aurores boréales ! Les formes sont changeantes et irrégulières comme des draperies aux couleurs jaune, rouge, vert, bleu ou violet. Certaines régions en connaissent des plus intenses que d'autres. Comme à Fairbanks : avec une latitude de 64.8561, la ville est placée sur l’ovale auroral qui encercle le Pôle Nord et constitue la zone idéale pour observer ces phénomènes lumineux. A cette latitude, il est possible d’en voir jusqu’à 240 par an ! Pour les chasseurs d’aurores boréales, un site web parfait donne jour par jour la météo cartographiée de ce phénomène magnétique unique, dédié à l’intensité de l’anneau magnétique des aurores boréales à Fairbanks (www.gi.alaska.edu/AuroraForecast). Plus le niveau d’activité s’approche de 9 (à condition que le ciel soit bien dégagé), et plus vous aurez de chance de voir de jolies aurores. Néanmoins, du 21 avril au 21 août, la lumière du jour est trop vive, même au coeur de la nuit, pour avoir une chance d’apercevoir une aurore boréale, en raison de l’équinoxe d’été le 21 juin qui offre un soleil de minuit de plus en plus intense en allant vers le pôle nord. Tentez-votre chance avant ou après, mais sachez qu’au coeur de l’hiver le ciel neigeux empêche de voir les aurores boréales. Les meilleures nuits résultent donc d’équations entre la saison (pas trop de luminosité du jour mais aussi de la lune), de la météo (pas de nuage) et d'une activité magnétique forte. Novembre-décembre et mars-avril sont particulièrement de bonnes saisons pour tenter sa chance. Nous vous conseillons de ne prévoir votre itinéraire dans le nord qu’au dernier moment, en fonction des conditions météo et magnétique, et de jongler avec votre séjour au Denali National Park (où les aurores s’observent aussi). Sachez qu’une fois à Fairbanks, il faudra faire entre 1h à 1h30 de route pour fuir les lumières de la ville et observer au mieux les fameuses aurores boréales au coeur de la nuit.
Une saisonnalité liée au climat
Les quelques passionnés de conditions extrêmes apprécieront certainement la saison hivernale, lorsque la neige s'étale à perte de vue et en abondance sur les reliefs alaskiens : ski, patin sur les lacs gelés, randonnées en raquettes, courses à motoneige et en traîneau à chiens... Mais surtout : observer les aurores boréales ! Les températures pouvant descendre à -35 °C en janvier à Fairbanks, il faut partir super équipé. La meilleure période pour se rendre en Alaska se situe entre fin mai et fin septembre, l'été se concentrant sur juillet et août. Le temps est alors relativement clément (entre 10 et 20 °C en juillet) même si la neige et le froid peuvent toujours survenir, et que les moustiques sont nombreux et voraces ! Certains lieux ou activités ne sont pas accessibles avant fin juin en raison de la neige. L'observation des ours se déroule dès fin mai jusqu'à fin septembre. Durant la belle saison, c’est l’occasion de faire du camping (le moyen le moins cher de visiter l'Alaska), randonner, aller voir les ours pêcher les saumons, faire du kayak, faire du bateau pour voir les glaciers s'effondrer, les orques, les baleines, etc. naviguer dans les fjords.