La plus grande île de Méditerranée
La Sicile est la plus grande île de la Méditerranée avec 25 500 km2, la Sardaigne étant légèrement plus petite avec presque 24 000 km2. Elle atteint en réalité 25 740 km² avec les petites îles satellites qui en dépendent : les archipels des îles Eoliennes au nord-est, des îles Egades à l’ouest et Pélagie au sud. Elle s’étire sur 300 km d'est en ouest sur une largeur qui varie de 50 à 190 km. Sa forme triangulaire lui valut durant l’Antiquité grecque le nom de Trinacria, qui signifie « l’île aux Trois Pointes ». Elle est bordée au nord par la mer Tyrrhénienne et à l’est par la mer Ionienne. Elle est située au bout de la Botte italienne, séparée à l’est du reste de l’Italie par le détroit de Messine, large seulement de 3 km. Au sud-ouest, un détroit beaucoup plus important, celui de Sicile, la sépare de la Tunisie.
Les volcans : Etna, Stromboli et Vulcano
Localisée à la rencontre de la plaque eurasienne et de la plaque africaine, la Sicile est une île volcanique caractérisée par trois types de volcans. Le nord-est de l’île est dominé par le géant Etna. Il a une typologie d’éruptions de lave basaltique entrecoupées de périodes d’inactivité. Aussi appelé « la montagne des montagnes », il est le plus haut volcan d’Europe. Le géant culmine à 3 350 m et s’étend sur presque 1 600 km. Son apparition remonte à près de 300 000 ans. Avec environ 100 éruptions au XXe siècle, l’Etna est considéré comme l'un des volcans les plus actifs du monde. Il ne cesse de se modifier au fil du temps et de son activité. A l’heure actuelle, son sommet est troué de cinq cratères sommitaux : le cratère Nord-Est (1911), le cratère central (1945), la Bocca Nuova (1968) ainsi que le cratère Sud-Est (1971), le dernier en date, le nouveau cône Sud-Est étant apparu en 2007 au pied est de l’ancien, est régulièrement en activité depuis lors. Grande attraction touristique, l’Etna accueille chaque année des milliers de curieux et d’amateurs. C’est pourquoi le site a été classé parc naturel en 1981, afin de limiter et de mieux contrôler l’afflux touristique. Somnolant le plus clair de son temps, il se réveille parfois brutalement, mettant en péril les villages installés au fil des siècles sur ses pentes fertiles toujours exploitées. En 2017, trois épisodes volcaniques ont eu lieu, dont le dernier a blessé une dizaine de personnes, surprises par une pluie de lave. En 2018 et 2019, rebelote. La dernière éruption notable date de septembre 2019.
Deux autres volcans méritent une attention particulière en Sicile : Stromboli et Vulcano, situés sur les îles Eoliennes éponymes. Le Stromboli, qui a par ailleurs donné son nom scientifique à ce type de volcan (strombolien donc), a des éruptions continues de fontaines de lave, sonores et explosives comme des gerbes de feu très spectaculaires. Enfin, Vulcano a une typologie de type explosive ou plinienne. C’est un volcan dangereux appelé « cocotte minute ». Le magma est très visqueux et donc sous pression. Il provoque des émanations de gaz (soufre) et de jets de pierre, et le calme apparent peut à tout moment dégénérer en de puissantes et violentes éruptions.
Les montagnes de l’arc des Apennins
Traversée par une résurgence de l’arc des Apennins, qui va de la région de la Calabre en Tunisie, la Sicile est une île non seulement volcanique mais aussi montagneuse. Elle est formée par un haut plateau accidenté qui s’élève approximativement entre 600 et 700 mètres d'altitude, incliné du nord au sud et incurvé des bords de l’île vers le centre. Elle est donc principalement élevée dans sa partie nord, le long du littoral. On discerne, d’est en ouest, de Messine à Palerme, trois chaînes de montagnes au relief particulièrement tourmenté, dont l’altitude ne dépasse pas 2 000 m. Cette chaîne est formée de roches primitives et cristallines, enrobées de couches calcaires et de roches de marbre. On distingue les monts Péloritains, les monts Nebrodi et les monts Madonie. On découvre ici les plus anciennes roches de Sicile, mais aussi beaucoup de fossiles dans les zones calcaires. Le sommet le plus élevé est le Pizzo Carbonara dans les monts Madonie, avec ses 1 979 mètres d’altitude, c’est le second sommet derrière l’Etna. Pourtant ces montagnes paraissent modestes à côté de la chaîne volcanique.
Plus à l’ouest, on rencontre des reliefs aux altitudes plus modérées : les montagnes de Trapani et celles de Palerme. Ces différents massifs montagneux cristallins, schisteux, voire calcaires, produisent des paysages souvent arides, proches de la désolation, percés de nombreuses grottes et gorges. Quant à l’intérieur de l’île, il est composé presque exclusivement de collines et de plateaux arides qui atteignent par endroits des altitudes respectables.
Les plaines
Plutôt de tendance montagneuse, le territoire de la Sicile n’est couvert qu’à 15 % de plaines. Le plus souvent côtières ou fluviales, elles concentrent bien évidemment la quasi-totalité de l’activité agricole de l’île, ainsi que la très grande majorité de l’habitat humain. Parmi les plus importantes, on trouve la plaine de Catane du nom de la capitale provinciale, la plus riche plaine sicilienne. Elle a été formée et alimentée par les alluvions du fleuve Simento et les dépôts de l’Etna tout proche. On trouve également la plaine côtière de la Conca d’Oro, entourant la montagneuse Palerme.
Les rivières
La Sicile est une terre aride en raison de la rareté des précipitations. C’est essentiellement en hiver et en automne que la pluie tombe, elle vient alors grossir les fleuves, provoquant parfois des inondations. Le versant de la mer Tyrrhénienne au nord est très abrupt, formé par des terrains de formation primitive. Il n’est arrosé que par des torrents apennins ou fiumare, dont le cours est très restreint, voire inexistant en été. Les principaux sont le fiume Ficara, le fiume dell'Amendola, qui aboutit à Termini lmerese, le fiume Torto, le fiume Grande et le fiume Pollina. Sur le versant de la mer Ionienne, les seules rivières notables sont l’Alcantara, l'Etna, l'Agrò, le Ciane et l’Anapo, le Simeto, dont le cours de 116 km compte le bassin hydrographique le plus étendu de l’île, et surtout le Salso, la plus longue rivière de Sicile (144 km), aussi appelé l’Imera méridionale, qui débouche à Licata. Sur le versant tourné vers la Tunisie, les fleuves ont presque toujours beaucoup d'eau, grâce à la présence de nombreuses roches calcaires poreuses, mais aucun n'est navigable. Les principaux sont le Platani (110 km), l’Erminio, le Diriilo et le Belice. Il y a peu de lacs ou de marais en Sicile. On peut citer le lac de Lentini, non loin de Syracuse, le lac de Pergusa, près de Caltanisetta, et le lac du Palici, près de Catane.
Les îles Eoliennes
Les 7 îlots qui composent l’archipel éolien sont dominés, au loin, par le sommet de l’Etna. Il existe en réalité 17 îles volcaniques nées de la subduction de la plaque ionienne contre le bouclier africain, mais seules sept d’entre elles sont habitées. Les principales sont Lipari, Salina, Vulcano, Stromboli, Panarea, Filicudi et Alicudi. Lipari est la plus grande et la plus peuplée des îles Eoliennes (37,6 km2 et 11 500 habitants.). Vulcano la bouillonnante, avec ses eaux sulfureuses, ses vapeurs et ses fumées, ses collines dénudées et ses coins sauvages, est la plus volcanique des sept îles mais aussi la plus dangereuse. Sur 21 km2, on compte deux volcans actifs : Vulcanello et Fossa di Vulcano. Malgré cette menace permanente, les quelque 717 habitants, les Vulcarani, vivent paisiblement. A la fois campagnarde, boisée et maritime, Salina fait figure d’exception parmi ses sœurs par sa verdure, ses intenses cultures et la profusion de son eau douce. Seconde île de l’archipel par la taille (27 km2), elle compte 2 300 habitants. Montagneuse, c’est la plus élevée des îles, avec les monts Fossa delle Felci qui culminent à 962 m. Panarea est la plus petite de l’archipel avec une surface d’à peine plus de 3 km2. C’est aussi la moins élevée. Son nom ancien, Euonymos, signifiait « de bon augure », tandis que son nom actuel veut dire « toute fracassée », sans doute en raison des petits îlots qui l’entourent et qui ressemblent à un puzzle éparpillé dans la mer. L’île de Stromboli, phare naturel de la mer Tyrrhénienne avec son sommet auréolé de feu, est un véritable phénomène. Composée principalement d’un volcan en activité permanente depuis 2 000 à 3 000 ans, elle dessine un cône presque parfait au milieu de l’eau. Alicudi est l’île la plus occidentale de l’archipel. Elle est aussi petite que Panarea (5,2 km2) et compte seulement 150 habitants en basse saison. Alicudi, d’origine volcanique, dessine un cône dans la mer Tyrrhénienne, comme sa grande sœur Stromboli, et culmine à 675 mètres d’altitude.
Les îles Egades
L'archipel des îles Egades est composé des îles principales de Favignana, Levanzo et Marettimo, mais aussi des Stagnone : île Grande, La Schola, île San Pantaleo et Santa Maria, et six îlots rocheux : Maraone, Galeotta, Galera, Formica, Fariglione et Preveto. Favignana, l’île principale, est très plate, elle ne fait que 19 km2. Elle compte 4 300 habitants et une côte de 33 km très découpée, composée de cavités et de grottes et de très jolies plages d’eau turquoise. L'île Marèttimo culmine à 686 m au Monte Falcone. Elle s’étire sur une superficie 12,3 km². Levanzo est la plus petite des îles Egades avec sa superficie de 5 km2.
Pantelleria, l’île isolée
C’est une île italienne située à 72 km du ras El Melah (péninsule du Cap Bon), en Tunisie, et à 101 km de la plage de Puzziteddu (environs du capo Granitola), en Sicile. Elle est donc isolée et ne fait pas partie d’un archipel, entre les îles Egades et les îles Pélagie. D’une superficie de 83 km2, l'île est constituée de la partie émergée d'un complexe volcanique qui fait partie d’un rift continental sous-marin.
Les îles Pélagie
Situé au sud de la Sicile, non loin des côtes tunisiennes, cet archipel comprend les îles de Linosa, de Lampedusa et de Lampione. Lampedusa est une île calcaire qui présente des côtes tombant à pic dans la mer. La végétation y est rare. Avec ses 10,8 km de longueur et ses 3,6 km de largeur, c’est l’île la plus vaste de l’archipel. Elle culmine à 133 mètres. Linosa a une forme quadrangulaire et s’étend sur 3,4 km de long et 2,7 km de large, soit environ 5 km2. Son origine volcanique est évidente avec les deux cratères de Monte Vulcano, le sommet le plus élevé de l’île qui culmine à 195 m, et celui de Montagna Rossa (186 m). La lave est partout présente dans l’île. Lampione, au nord-ouest de Lampedusa, n’est qu’un rocher avec un phare.