CIMETIÈRE DES OUBLIÉS
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Le sort des « gueules cassées » a pleinement été révélé par le roman La Chambre des officiers de Marc Dugain paru en 1999, puis porté à l'écran en 2001 par François Dupeyron. Les gueules cassées de la guerre 1914-1918 durent tant bien que mal revenir à la vie civile. Hélas, pour certains, ce retour s'avéra impossible et ces mutilés de la face et du cerveau se retrouvèrent dans des hôpitaux psychiatriques ou des institutions spécialisées. L'hôpital psychiatrique de Cadillac en Gironde faisait partie de ces établissements où étaient envoyés après-guerre, ces soldats meurtris au même titre que le domaine de Moussy-le-Vieux en Seine-et-Marne ou celui de Coudon dans le Var. En raison de l'important nombre de décès causés par la guerre et l'après-guerre à l'hôpital de Cadillac, le cimetière communal ne pouvait plus suffire à enterrer ses morts : aussi un champ de vigne fut-il attribué à l'établissement hospitalier pour y enterrer ses patients. Parmi la forêt des 900 croix rouillées rendues anonymes par le temps et l'abandon, un carré inscrit au titre des Monuments historiques a été réservé aux « mutilés du cerveau », ex-soldats de la Première Guerre mondiale.
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