Il faut arriver en voiture par la route panoramique D1 pour découvrir Les Ferres dans sa splendeur presque sévère de village de montagne. Un village fortifié de 92 âmes, blotti derrière ses anciennes murailles, dominé par une barre rocheuse, la Barre de Saint-Michel, qui culmine à 792 m. Le village s’est installé autour du Castrum de Ferris et s’est développé sur les flancs du Mont Saint-Michel, avec les forêts du Cheiron tout autour, comme pour le protéger. L’environnement est montagnard, mais les couleurs sont méditerranéennes. Un coup d’œil aux façades révèle des volets peints en vert et bleu. Le massif clocher de l’église Saint-Jacques domine les toits de tuile. La découverte du village des Ferres est un enchantement. On prend plaisir à se perdre dans ce labyrinthe de ruelles pittoresques qui ont vu passer les siècles, à pénétrer sous d’antiques passages couverts qui conduisent vers d’autres venelles, à emprunter un escalier qui se révèle une impasse, faire demi-tour, découvrir une fontaine, une placette, une maison recouverte de vigne vierge. Une terrasse plantée de platanes offre de belles vues sur la vallée et la nature environnante. C’est sur la place de l’église Saint-Jacques, récemment rénovée et pourvue de nouveaux vitraux, que bat le cœur social du village.Un peu d’histoire. Le Castrum de Ferris est cité dès le XIIe siècle. En 1325, le prieuré des Ferres est adjoint à celui de la Rocca (de nos jours La Roque-en-Provence). À partir de 1388, la seigneurie passe du comté de Provence au comté de Nice, puis à plusieurs familles : les Laugier, les Drago, les Balbis et les Ricci, qui en seront les derniers seigneurs. En 1747, on note la présence dans le village de volontaires français pendant la guerre de succession d’Autriche. En 1760 (Traité de Turin), le village des Ferres, tout comme les communes voisines de Conségudes, Bouyon et La Roque-en-Provence, reviennent au royaume de France. La rivière Estéron devient la frontière naturelle entre la France et le comté de Nice. Après la Révolution, 1500 hommes des gardes nationales de Grasse et St-Paul campent aux Ferres avant la bataille de Gilette. Le village qui comptait 300 habitants à la fin du XIXe siècle en compte 36 en 1990, et une centaine aujourd’hui.
