BARRAGE DE PETIT-SAUT

La mise en route de cet ensemble industriel a plus ou moins défrayé la chronique au printemps 1994. L'événement a même été rapporté dans les journaux métropolitains. Dès son origine, le projet a déclenché des confrontations entre responsables d’EDF d'un côté, défenseurs de la nature et habitants du bourg de Sinnamary de l'autre. La construction a duré six ans (1989-1995), mobilisant 1 000 personnes pour un coût total de 442 millions d’euros. La mise en eau du barrage a entraîné l’inondation d’environ 360 km² de forêt amazonienne où vivait une faune très abondante.

Les écologistes se sont donc émus de cette situation. D’un autre côté, les habitants de Sinnamary ont fait part de leur inquiétude concernant la qualité des eaux du fleuve qui alimentent le bourg. L’inondation de la forêt a en effet provoqué une décomposition des matières végétales, entraînant une forme de pollution naturelle pour un temps indéterminé. Les responsables d’EDF ont réagi en mettant en place un système d’oxygénation de l’eau, censé limiter la pollution, et en organisant une vaste opération scientifique destinée à sauver un maximum d’animaux menacés de noyade.

La production du barrage couvre aujourd'hui la moitié de la consommation du littoral. Si depuis les esprits semblent s’être quelque peu apaisés, l’histoire retiendra que c'est le manque de communication entre les différents acteurs impliqués qui ont déclenché des heurts. Aujourd’hui, quand vient la saison des pluies et celle des inondations, on jette un regard inquiet en direction du barrage...