APPROUAGUE
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L’intérêt de Régina réside principalement dans la découverte de l’Approuague, fleuve désert et sauvage, le quatrième de Guyane par sa taille (270 km de longueur). Il prend sa source dans le massif central au sud de Saül. Parmi ses magnifiques sauts, les plus célèbres sont le Grand-Machicou et le Grand-Canori, le plus spectaculaire de la région avec ses 19 m de dénivelé. Cette route, ou plutôt cette piste liquide, fut empruntée au siècle dernier par les aventuriers de l’Eldorado. Aujourd’hui, seuls les noms d’Impératrice, Titine, Bœuf-Mort, Dardanelles… chantent encore l’épopée de ces aventuriers des temps passés. La remontée peut être très difficile lors de la saison sèche. L’Approuague a la triste réputation de causer pas mal de casse au matériel. Les rochers cachés à quelques centimètres sous l’eau sont bien plus durs que l’hélice du moteur. La remontée au départ de Régina se fera en tenant compte de la marée : poussé par celle-ci, vous gagnerez pas mal de temps et d’essence.
À quelques kilomètres de Régina, sur la rive droite de l'Approuague, se trouve le hameau de Saint-Esprit. Surprenante sera la découverte de ce minuscule village hors du temps et peuplé de quelques âmes seulement. Chaque année, le 24 juin, des adeptes de la Colombe d’Or se livrent à différentes pratiques rituelles qui les conduisent notamment à traverser pieds nus un lit de braises : ambiance mystique et sensations assurées !
Toujours sur la rive droite de l’Approuague, on rencontre la rivière Mataroni. La faune et la flore y sont assez riches, à l’exception des premiers kilomètres où la Légion a installé un camp. Après avoir franchi les sauts Yapoura, Bois, Dagomelle, saut Magasin et enfin saut Lavillette, une marche importante oblige à tirer la pirogue sur les rochers. Il y a là, au pied du saut, un endroit de bivouac très sympathique, avec baignade.
Toujours en remontant l’Approuague, on arrive à saut Tourépé, le premier et, pour certains, le dernier, car la « vague de Tourépé » peut être difficile. Après avoir franchi le saut Mapaou, où s’arrête enfin la marée, on atteint le magnifique site de saut Athanase, dominé par le village du même nom, installé sur les hauteurs de la rive droite, puis celui de Cisame.
Après saut Colonis, le fleuve devient plus étroit, plus beau, plus sauvage. Le saut Aïkoupaï vous offre une possibilité de bivouac sur l’îlot de la rive gauche. Vous laissez sur votre droite la rivière Arataï.
Après avoir franchi le saut Kalawéli, vous arrivez à Grand-Machicou. Le lieu est équipé de plusieurs carbets, dont certains sont bâchés. Le site est vraiment très beau. Compter 3 jours pour l’aller-retour de Régina. Franchir Machicou est une autre paire de manches... Machicou comporte cinq marches, il faut trouver les passes, et c’est surtout là que réside le problème. La meilleure solution sera d’attendre qu’un canot de ravitaillement d’orpailleurs se présente. Vous le suivrez, mais attention… il vous faudra dans un premier temps franchir au moteur les quatre premières marches. La cinquième, infranchissable, se fera par portage de la pirogue sur 250 m à travers la forêt. Bon nombre de canots qui, trop chargés ou trop hésitants, ou encore manquant de suffisamment de puissance, se retrouvent au fond du fleuve. Une véritable caverne d’Ali Baba se trouve ainsi par 7 m à 8 m de fond : canots, moteurs, fusils, et même, paraît-il, de l’or. Après tous ces efforts, un punch sera le bienvenu pour savourer sa victoire sur le Grand-Machicou. La remontée se poursuit en franchissant facilement le saut Petit-Machicou, puis les sauts Ménado, à peine perceptibles, le saut Bois-Blanc, Bouchard et Petit-Canori.
Le Petit-Canori peut se passer au moteur en empruntant un petit bistouri sur la rive gauche. Attention, le courant est assez important et il y a pas mal de pierres au ras de l’eau. Il est donc conseillé, si vous êtes en coque alu, de franchir directement le saut en son milieu en tirant le bateau à la cordelle, moyen assez facile et plus sûr. L’obstacle une fois franchi, il ne vous restera plus que 5 minutes avant de vous trouver face au splendide saut Grand-Canori, qui engendre les chutes les plus hautes de la Guyane, hautes de 19 m et longues de 400 m. Au pied du saut, vous trouverez un superbe emplacement de bivouac. Pour protéger le site, le layon ne va pas jusqu’aux chutes.
Le Grand-Canori représente souvent la fin de la remontée de l’Approuague. La suite tient plus d’une véritable expédition : d’abord, il vous faudra porter le bateau au-dessus du saut. Un large layon de 2 km sur la rive droite vous y conduit. Il faut compter une bonne journée pour effectuer ce portage. Sachez que les orpailleurs tirent sur les pentes de ce layon des fûts de 200 litres d’essence, portent des moteurs de plus de 80 kg, et surtout tirent, poussent et portent de longs et lourds canots en bois de plusieurs centaines de kilos. Le parcours de l’Approuague au-dessus de Grand-Canori est plus sauvage, et les sauts sont plus dangereux à cause du courant qui y est plus fort. Si avant le Grand-Canori, vous n’avez aperçu que peu d’oiseaux et de gibier, à présent vous en verrez énormément. Les sauts de Petit-Japigny et Grand-Japigny offrent de bons bivouacs. Une grotte naturelle sous Grand-Japigny donnera l’occasion de prendre quelques photos. Plusieurs sites d’orpaillage, plus ou moins licites, se trouvent dans le haut Approuague. Il faut compter 2 jours pour arriver à Grand-Machicou et une journée supplémentaire pour gagner le Grand-Canori.
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