MUSEO NACIONAL DE ARTE

Le Musée National d'Art (MNA) a été installé dans le palais Diez de Medina, construit en 1775. Sa façade correspond à la dernière période du baroque andin.

Au premier étage, une galerie extérieure exhibe des piliers et des arcs richement décorés. La toiture, couverte de tuiles, est typiquement coloniale. Le coin de l'édifice est orné d'une loggia (galerie ouverte), où une fontaine est installée au centre. On accède au musée par un patio pavé de pierres noires et blanches, où un majestueux portique intérieur en pierre déploie un grand arc en plein cintre entre deux piliers. L'ensemble est somptueusement sculpté de coquilles, de fleurs et de plumes.

L'exposition permanente du musée est consacrée à l'indigénisme et au métissage en Bolivie. Elle rassemble plus de 70 créations artistiques des périodes préhispanique, coloniale, républicaine et contemporaine, réalisées par des artistes à la fois indigènes et non indigènes. Dans la première salle, vous pourrez observer des reproductions d'art rupestre, des photos du Chullpares de Macaya à Oruro et des peintures de Tiwanaku de Fernando Peñaranda (1919) et de Jorge de la Reza (1929). Enfin, vous retrouverez l'un des chefs-d'œuvre du peintre Cecilio Guzmán de Rojas, le fondateur de l'école des beaux-arts de La Paz, qui s'intitule El triunfo de la naturaleza (1928). La deuxième salle expose la légendaire Virgen del Cerro (1720) qui aurait été réalisée par un peintre anonyme. Cette dernière révèle l'influence du baroque hispano-américain et des techniques artistiques espagnoles lors de la conquête. Elle évoque la cosmovision andine, la religiosité, les conquérants du Nouveau Monde, et surtout, le Cerro Rico représenté par la Vierge Marie. La troisième et quatrième salle abrite des toiles de Joseph López de los Ríos et quelques aquarelles de Melchor María Mercado qui dépeignent les coutumes des villages du département du Beni, au nord de la Bolivie. La salle suivante est consacrée à la femme andine. Les tableaux colorés de Miguel Ángel Pantoja, de María Luisa Pacheco, de David Crespo Gastelú et de Genaro Ibañez représentent des scènes de la vie quotidienne, du marché et du village. Enfin, la cinquième salle expose des reproductions de Miguel Alandia Pantoja, de Walter Solón Romero et, dans le plus contemporain, des œuvres de Raúl Lara, Gíldaro Antezana, Mario Conde ou du célèbre Mamani Mamani. En 2024, une exposition permanente a été ajoutée dédiée à la création féminine, au féminisme et à la lutte contre les féminicides et violences faites aux femmes en Bolivie, émouvant et fort.