Tombouctou, la cité mystérieuse ! Le nom de Tombouctou est connu dans le monde entier. « Ville exquise, pure, délicieuse, illustre, cité plantureuse et animée… », rapporte le chroniqueur Aberhaman Sâli, auteur du Tarikh es-Soudan vers 1630. Cette ville a fait fantasmer l’Europe durant plusieurs siècles. De nombreux pays ont envoyé leurs explorateurs pour être les premiers à découvrir cette ville mythique. Le Français René Caillié, premier explorateur à être entré dans la ville, et surtout à en être sorti vivant, a été très déçu, à l’instar de beaucoup de visiteurs aujourd’hui, en pénétrant à Tombouctou. Dans son récit de voyage, il écrit à ce sujet : « (…) Revenu de mon enthousiasme, je trouvais que le spectacle que j’avais sous les yeux ne répondait pas à mon attente. Je m’étais fait de la grandeur et de la richesse de cette ville une tout autre idée, elle n’offre, au premier aspect, qu’un amas de maisons en terre, mal construites. Dans toutes les directions, on ne voit que des plaines immenses de sable mouvant, d’un blanc tirant sur le jaune, et de la plus grande aridité. Le ciel, à l’horizon est d’un rouge pâle, tout est triste dans la nature, le plus grand silence y règne, on n’entend pas le chant d’un seul oiseau. Cependant, il y a je ne sais quoi d’imposant à voir une si grande ville élevée au milieu des sables, et l’on admire les efforts qu’ont eus à faire ses fondateurs. »Tombouctou demeure tout de même l’une des plus belles villes du continent africain. La cité a été classée en 1992 au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. En 2007, elle est la seule ville du continent à concourir pour le titre – non officiel – de huitième merveille du monde. Bâtie en plein désert, Tombouctou possède de très belles demeures en pierre de taille, de style architectural soudanais et marocain. La cité, appelée aussi « la ville aux trois cent trente-trois saints », abrite de nombreuses et belles mosquées et une université qui a fait la gloire du Soudan à travers le monde. Mais cette ville doit davantage attirer les visiteurs pour la qualité exceptionnelle du site qui l’entoure. Tombouctou, c’est aussi le nom de la septième région du Mali, la plus grande. La ville de Tombouctou se trouve à quelques heures de chameau du vrai Sahara, et du spectacle grandiose des dunes qui s’étendent à l’infini. Il est facile d’organiser une méharée dans le désert à partir d’ici. Que ce soit pour une promenade de deux heures ou pour une excursion d’un mois sur les traces de l’azalaï, caravane qui transporte les barres de sel de Taoudénit à Tombouctou, vous trouverez aisément un guide et un chamelier qui vous loueront des dromadaires. Les visiteurs, lorsqu’ils reviennent du désert, sont toujours très émus par l’expérience qu’ils ont vécue. Une impression de calme et d’infini se dégage du Sahara, et marque à vie les individus qui ont fait le choix de découvrir cet océan de sable.Histoire. Tombouctou est une déformation du mot tamashek « tim Buctou » signifiant « le puits de Buctou ». Tombouctou est fondée au XIIe siècle par les Touareg imakeharen, qui découvrent le site. L’endroit leur sert d’entrepôt pour les bagages trop encombrants ralentissant les caravanes entre le fleuve et l’Azaouad. Une vieille femme du nom de Buctou surveille ce matériel, et c’est ainsi qu’un petit village de sédentaires devient la plus célèbre métropole commerciale et religieuse du Soudan. Les débuts de l’histoire de la ville restent obscurs. On sait néanmoins que la ville fut intégrée vers 1275 à l’empire du Mali et que Kankou Moussa y fit halte en 1325, alors qu’il se rendait en pèlerinage à La Mecque.A cette époque, Tombouctou n’est encore qu’une oasis par laquelle transitent les voyageurs traversant le désert. Bien que déjà stratégiquement puissante elle n’est pas encore un important carrefour commercial.Vers la fin du XIVe siècle, Tombouctou voit son influence grandir. La région de la forêt Akan produisant à cette époque de plus en plus d’or, pour répondre à la demande croissante des Européens, Tombouctou devient le point de rencontre naturel entre les marchands d’or et les marchands de sel. Elle récupère alors ce commerce au détriment des villes mieux situées qu’elle, avant ce bouleversement de la géographie des sites de production aurifère. Par sa position géographique exceptionnelle, située à la fois au bord du fleuve Niger, à la porte du désert et aux confins de la zone fertile soudanaise, Tombouctou est un centre commercial de premier ordre, où s’échangent non seulement l’or de la forêt Akan et le sel de Thégazza mais aussi le bétail et les céréales. La croissance de Tombouctou est d’abord assurée par la protection de l’empire du Mali. En 1468, la ville est conquise par Sonni Ali Ber. Sous l’administration songhaï, la ville va encore prospérer, voyant croître sans cesse la variété des marchandises en transit.Le commerce de sel se développe et les caravanes, les azalaï, de plus en plus nombreuses, sillonnent le Sahara en direction de Tombouctou. Le marché de la ville regorge alors d’étoffes, de soie, d’épices, de noix de kola, d’étain, de cuivre du Maghreb, d’or, d’ivoire, de chevaux arabes, de plumes d’autruche et d’esclaves capturés dans la zone tropicale. Grâce à ce prodigieux développement économique, Tombouctou devient, à partir du XVIe siècle, un haut lieu de la culture islamique et comptera jusqu’à cent quatre-vingts écoles coraniques, vingt-cinq mille étudiants et de nombreuses bibliothèques. Des savants et des poètes du monde entier viennent s’y réfugier.Tous ces facteurs vont concourir à faire de la ville un centre international de la pensée et de la science. Les mosquées de Djingareiber et de Sidi Yahiya ont été ainsi d’importants foyers d’épanouissement intellectuel et spirituel. L’intellectuel le plus célèbre (et le plus prolifique) qu’ait connu Tombouctou, est sans conteste Ahmed Baba. Il est l’auteur des plus grands écrits de théologie et de droit qu’ait produit Tombouctou. On peut situer l’âge d’or de la cité entre 1493 et 1591, lorsque la ville échappe à la dynastie des Askia pour passer sous l’influence marocaine.Deux facteurs vont contribuer à la chute de Tombouctou : la conquête marocaine, qui entraîne la décadence de la ville, et l’installation des comptoirs européens sur la côte, déplaçant les axes de transport des marchandises du désert vers la mer. Après avoir vaincu les troupes songhaï à Tondibi et occupé la ville de Gao, les mercenaires espagnols à la solde des Marocains entrent dans la ville le 30 mai 1591. Les maisons sont pillées, les intellectuels sont massacrés ou déportés. La présence marocaine est moins effective que celle des Songhaï. Les Pasha et leurs descendants, les Arma, se révéleront incapables de protéger la ville contre ses ennemis. Malgré son déclin, la cité continue à être convoitée par les autres peuples. Les raids bambara, peuls et touareg se succèdent. En 1737, les Touareg reprennent la ville des mains des Arma. En 1863, les armées d’El Hadj Omar Tall l’occupent et l’intègrent à l’Empire toucouleur jusqu’à l’arrivée des Français, qui prennent possession de Tombouctou à partir de 1893. Aujourd’hui, la ville est la capitale de la septième région du Mali. Son glorieux passé s’est éteint. Certes, quelques caravanes de sel continuent d’y arriver, mais la première ressource de la ville est aujourd’hui le tourisme. Néanmoins, l’ombre de ce passé y flotte encore.Un adage soudanais du XVe siècle disait ainsi à propos de Tombouctou : « Le sel vient du nord, l’or vient du sud et l’argent du pays des Blancs, mais la parole de Dieu, les choses savantes, les histoires et les jolis contes ne se trouvent qu’à Tombouctou. »

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Photos et images de TOMBOUCTOU

Le passé glorieux flotte encore sur la ville des 333 saints Sébastien CAILLEUX
Entre Tombouctou et Gao, les dunes plongent dans le lit fertile du fleuve Sébastien CAILLEUX
Dans les rues de Tombouctou. oversnap
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