JARDIN BOTANIQUE DE PAMPLEMOUSSES
Musée tropical à ciel ouvert abritant des plantes majestueuses et étonnantes dont les grandes feuilles flottantes au bord relevé
Son nom est célèbre et lié à l'histoire même de l'île et aux évolutions de celle-ci dont il est, à sa manière, un témoin végétal tout en feuilles, palmes, fleurs, fruits et notes pimentées ou boisées. Que d'exotisme sous les grandes frondaisons et de fraîcheur romantique à l'ombre des arbres d'ici et d'ailleurs qui composent les œuvres parfumées de ce musée tropical vivant à ciel ouvert ! Successivement baptisé jardin de Mon Plaisir, Jardin Royal et Jardin des Plantes, le parc porte officiellement depuis le 18 septembre 1988 le nom du premier Premier ministre de Maurice et père de l'indépendance, Sir Seewoosagur Ramgoolam. Mais on lui donne plus couramment le nom de son village : Pamplemousses.
D'une superficie de 37 hectares, il doit son existence au gouverneur français François Mahé de La Bourdonnais qui acheta la propriété de Mon Plaisir en 1735 et y fit aménager un potager pour fournir en légumes sa famille, la ville de Port Louis et les bateaux en escale. Le jardin prit son véritable essor à partir de 1768, sous l'administration de Pierre Poivre, intendant du roi à l'île de France de 1767 à 1772 et naturaliste de génie. Doté d'un grand courage, Poivre déploya des trésors d'ingéniosité pour dérober, dans les colonies hollandaises d'Indonésie et des Philippines, des muscadiers, girofliers et autres espèces destinées au jardin de Pamplemousses. Il fit également pousser quelques espèces indigènes, ainsi que des plantes rapportées par d'autres naturalistes – théiers et camphriers de Chine notamment. Malheureusement, la culture des canneliers, muscadiers et girofliers tourna vite à l'échec. Mais ces plants purent être transportés aux Seychelles et à Zanzibar, où, pour la plus grande fortune de ces colonies, ils trouvèrent des conditions favorables à leur développement.
Lorsque Jean-Nicolas Céré succéda à Pierre Poivre, il s'efforça de poursuivre l'œuvre de son prédécesseur en introduisant de nouvelles espèces : plantes ornementales à fleurs et surtout jacquier, arbre dont le bois sert aujourd'hui encore à fabriquer les bateaux de pêche mauriciens. Quand les Anglais s'emparèrent de l'île en 1810, ils n'abandonnèrent pas l'entreprise. Parmi eux, James Duncan, de 1849 à 1866, s'employa tout particulièrement à enrichir le jardin en introduisant des orchidées, des bougainvillées, des araucarias et des lauriers. Son nom figure à côté de ceux de tous les bienfaiteurs du Jardin, sur l'obélisque érigé en leur mémoire, avenue La Bourdonnais, à 100 mètres de l'entrée principale. C'est ainsi que le jardin gagna un renom international et devint l'une des fiertés des Mauriciens, et un site incontournable pour les voyageurs.
Les immanquables de la visite :
Le bassin des nénuphars. Recouvert de plus de trois espèces de nymphéas aux fleurs blanches, bleues et roses, il est surtout réputé pour ses nénuphars géants de l'Amazone (Victoria amazonica), plantes majestueuses et étonnantes dont les grandes feuilles flottantes au bord relevé (façon plat à tarte géant) peuvent atteindre 1,80 mètre de diamètre. Les fleurs en sont blanches le premier jour puis roses le lendemain, avant de mourir.
Le bassin des lotus. En forme de croissant, il est hérissé de superbes fleurs blanches aux feuilles « imperméables ».
Le grand bassin. Parsemé d'îlots, eux-mêmes bordés d'une belle ceinture de plantes aquatiques, il offre, sur ses pourtours, la douceur ombrée de quelques jolis kiosques.
La collection de palmiers. Ces derniers contribuent largement à la réputation du parc par leur grand nombre (plus de 80 espèces) et leur diversité. Quatre variétés sont originaires de Maurice : le palmier bouteille (nom imagé reflétant la forme du tronc), le palmier patte-d'éléphant (idem), le palmiste (petit palmier dont on extrait le cœur pour concocter la délicieuse et fameuse « salade du millionnaire ») et le latanier. On peut aussi découvrir des palmiers de Rodrigues, des Seychelles ou de Madagascar – comme le célèbre arbre du voyageur qui retient l'eau de pluie entre ses feuilles disposées en chevrons. Ne pas manquer les talipots : ces palmiers de Ceylan aux feuilles d'environ 3,50 mètres de diamètre qui ne fleurissent qu'une fois dans leur vie, juste avant leur mort, c'est-à-dire au bout de 40 à 60 ans. L'immense inflorescence, constituée de plus de 50 millions de petites fleurs, peut atteindre une hauteur de 6 mètres par-dessus l'arbre : une pure merveille, destinée aux quelques chanceux qui seront là au bon moment ! À voir également, l'avenue Poivre bordée de palmiers royaux fièrement élancés vers le ciel.
Les nombreuses variétés d'épices. Elles poussent à différents endroits du parc, sous forme de plantes, arbres ou arbustes et, malgré les panneaux fichés en terre devant les différentes essences, ne sont pas toujours faciles à identifier. D'où l'importance d'effectuer la visite avec un guide qui saura les faire reconnaître, humer, toucher.
La demeure coloniale de Mon Plaisir. Cette belle maison imposante fut construite au XIXe siècle par les Anglais et n'est pas celle d'origine de Mahé de La Bourdonnais comme on a parfois tendance à le croire.
Le portail en fer forgé de l'entrée. Il a remporté le premier prix à l'Exposition intercoloniale organisée au Cristal Palace en 1862. Chacune de ses colonnes porte des armoiries représentant un lion et une licorne surmontés d'une couronne.
Le parc aux cerfs et l'enclos aux tortues.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
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Avis des membres sur JARDIN BOTANIQUE DE PAMPLEMOUSSES
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Demander un guide parlant Français a l'entrée, ensuite suivre votre plan pour revoir et photographier certain endroit.
Bon séjour Jean Paul