LA ALCAICERIA

On peut accéder à ce grand bazar de Grenade par la place Bib-Rambla puisque l’actuelle alcaicería est un entrelacs de ruelles situées entre cette place, la calle Reyes Católicos, la cathédrale et Gran Vía. Construit en 1318 par le sultan Yusuf I, l’ancien espace avait été conçu pour accueillir un gigantesque marché de la soie et tirait son nom de l’arabe al-Qassaryya, maison de César, en remerciement à l’empereur byzantin César Justino I^er qui, au sixième siècle, avait concédé aux Arabes le droit exclusif de fabriquer et de vendre la soie. Marchandise qui s’accompagna ensuite de nombreux autres tissus, taffetas, velours, foulards et diverses épices. La réplique actuelle n’occupe que la moitié de la surface de l’ancienne enceinte qui, à son apogée, allait jusqu’à l’ancienne mosquée nazarí Aljima, l’actuelle église du Sagrario et au début des premières montées de la plaza Nueva. A cette époque, elle était flanquée de 10 portes d’accès fermées toutes les nuits et abritait jusqu’à 200 commerçants, logés dans des maisons à un ou deux étages dans lesquelles le rez-de-chaussée servait de boutique, sans compter les nombreux gardiens et contrôleurs de la qualité de la marchandise. A l’arrivée des Rois Catholiques, le marché fut dirigé par un gouverneur, lui-même directement nommé par le gouverneur de l’Alhambra et qui sera chargé de sa surveillance jusqu’au XIX^e siècle. Après l’incendie qui la détruisit complètement en 1843, elle fut entièrement reconstruite dans un style romantique et néo arabe, mais sur un espace plus modeste. Plus petite, plus moderne et moins flamboyante, elle abrite aujourd’hui de très nombreuses petites boutiques d’artisanat local, comme la céramique de Fajalauza, les incrustations sur bois, le travail du cuir et les luminaires.