CITADELLE
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Premier joyau, et de taille, l’entrée de la citadelle est précédée d’une tour rectangulaire datant probablement du XIIe siècle mais dont la reconstruction, en 1507, est attribuée au Mamelouk Qansou al-Ghori. Cette tour sert aujourd’hui de guichet. Le guichet franchi, on apprécie la dimension impressionnante de la citadelle, qui domine la ville d’une hauteur de 50 m. Comme on peut s’en rendre compte, son glacis a été largement remployé. Là où il subsiste, essentiellement près de l’entrée, on remarquera, outre sa qualité, les fûts de colonnes antiques qui, fichés dans la colline, empêchaient le revêtement de s’affaisser. Le fossé, inondable lorsque le danger paraissait, mesure 30 m de largeur. Pour le franchir, un pont à huit arches relie la tour au bastion d’entrée, qui servait d’aqueduc pour conduire l’eau à la citadelle. L’entrée principale, dont la construction s’échelonne du XIIIe au XVe siècle, est un chef-d’œuvre de l’art militaire arabe.
Un long bandeau épigraphique daté de 1292, et qui couvre les trois faces du bastion, rappelle les victoires du sultan Khalil Qalaoun.
La disposition de l’entrée de la citadelle, placée à angle droit par rapport aux escaliers du pont, permettait de briser l’élan des assaillants. L’utilisation de béliers devenait dès lors très difficile faute de recul, d’autant qu’au-dessus du porche bretèches, mâchicoulis et meurtrières permettaient aux assiégés de déverser des projectiles. Cette première porte est surmontée de deux serpents ou dragons entrelacés. La première porte enfoncée, l’assaillant était loin d’être parvenu à bout de la citadelle. Franchir le bastion d’entrée nécessitait d’enfoncer d’autres portes présentées successivement dans des axes toujours différents pour briser l’élan (5 coudes au total), le tout en plan incliné. Une tâche d’autant plus difficile que des salles supérieures, les assiégés continuaient de déverser, sans risque pour eux, flèches et matières incandescentes.
Le cénotaphe sur la gauche est celui de saint Georges, vénéré aussi par les musulmans.
Arrivé sur le tertre de la citadelle, on suit la rue principale. A 50 m à droite, une petite porte donne accès à une citerne doublée à sa gauche d’une prison.
La pièce en sous-sol, qu’on atteint par des escaliers taillés dans le roc, servait probablement d’oubliettes. Selon les guides officiant dans la citadelle, Renaud de Châtillon, le prince d’Antioche, aurait passé 16 ans de captivité dans ce trou. Laissant à droite le palais ayyoubide, qu’il est préférable de visiter au retour pour respecter le circuit, on visite à gauche la mosquée d’Abraham, bâtie à l’endroit où le patriarche aurait trait sa fameuse vache. Elle fut édifiée par Noureddin en 1168. On notera qu’une des colonnes remployées est d’époque byzantine. Le beau mihrab en bois sculpté de la mosquée a malheureusement disparu en 1922.
Plus loin, sur la droite, on a dégagé un mur d’époque syro-hittite du début du Ier millénaire av. J.-C. La mosquée, à laquelle on parvient au sommet du tell, fut bâtie en 1213 sur le site d’une plus ancienne. L’inscription du linteau de la porte d’entrée attribue sa construction au sultan ayyoubide Az-Zahir al-Ghazi. Elle se distingue par son minaret carré de 21 m de hauteur qui se détache de loin de la silhouette massive de la citadelle. Le long bâtiment rectangulaire, aménagé aujourd’hui en cafétéria, remonte à l’occupation égyptienne de 1830 et servit également de casernement aux troupes d’Ibrahim Pasha.
En s’engageant sur le chemin de ronde vers l’est, le voyageur pourra admirer à ses pieds la belle ville d’Alep, les quartiers denses de son centre, avec le souk couvert d’où se détachent cent minarets d’une grande variété de formes. Parmi ces minarets se distingue celui qui désigne l’emplacement de la Grande Mosquée. Plus loin se profilent les quartiers modernes et, au-delà, la campagne d’Alep.
Redescendant la rue principale, on emprunte cette fois l’allée qui rejoint, près de la mosquée d’Abraham, le palais ayyoubide bâti en 1230.
Un théâtre moderne se trouve au-dessus du palais. On l’utilise à l’occasion pour des spectacles de derviches tourneurs ou de chant. L’entrée de la citadelle est marquée par un superbe portail décoré de mouqarnas et dont les belles assises sont alternativement blanches et noires. Cette porte conduit à une cour qui était entourée de quatre iwan et, au-delà, au hammam. On se déshabillait dans la première salle. Sous les banquettes qui courent le long des murs se trouvent les niches destinées à entreposer les chaussures des candidats au bain. Un couloir conduit aux salles de bains, surmontées de leurs coupoles d’où filtrent les rais de lumière.
Du hammam, on gagne, par une petite cour qui offre un beau point de vue sur la mosquée de la citadelle, la salle du trône installée dans un étage du bastion d’entrée. L’immense salle fut construite par les Mamelouks au XVe siècle. Ses proportions étonnantes (plus de 600 m²) sont renforcées par la hauteur du plafond, dont les boiseries peintes sont le travail récent du service des Antiquités, tout comme le bassin placé en son centre. Le retour s’effectue par un escalier dissimulé qui menait directement à l’entrée de la citadelle. Le trajet permet d’apprécier les impressionnants dispositifs de défense du bastion.
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