Fameuse Vallée des Temples d'Agrigente classée au patrimoine de l'humanité par l'Unesco.
La ville antique, la fameuse Vallée des Temples d'Agrigente, classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, surplombe la mer de ses colonnades encore debout. Les temples gréco-romains y sont magnifiquement conservés. Depuis des siècles, elle est le but de pèlerinage des amoureux de la Grèce ancienne et particulièrement des artistes. En dépit de l’affluence touristique, c’est un site exceptionnel qui invite à la méditation et ne manque pas d’exercer sa fascination sur les visiteurs. C’était le site de méditation privilégié de Goethe. Il faut compter une demi-journée minimum pour visiter correctement le site.
Infos futées. Il existe trois billetteries au Théâtre hellénistique, au Temple de Junon et à la Porte V pour s’acquitter des billets d'entrée au parc archéologique. En cas d'affluence à l'une, testez une autre entrée. Des billets couplés avec la Vallée des Temples, le musée archéologique d'Agrigente ou le jardin de Kolymbetra existent, c'est la meilleure formule pour tout visiter. Renseignez-vous avant d'acheter votre billet. Pensez à prendre beaucoup d'eau, un sandwich si vous voulez pique-niquer autour des temples, de bonnes chaussures et de la crème solaire, ça tape fort et l'ombre est rare.
Les principaux temples
Tempio della Concordia. Le temple de la Concorde, élégant, harmonieux et solennel, est un des temples hellénistiques les plus parfaits et les mieux conservés au monde ! Edifié en 340 av. J.-C., il se compose de calcarénite, une roche formée par un amalgame de sables calcaires. Mais il faut s’imaginer qu’à l’origine ce temple de style dorique était entièrement recouvert de stuc blanc, à l’extérieur comme à l’intérieur. Certains éléments étaient polychromes, comme la frise alternant métopes et triglyphes qui surmonte les colonnes, et son toit était couvert de tuiles de marbre. Nous sommes aujourd’hui bien loin de son aspect coloré originel ! Son architecture classique se compose d’un péristyle de 34 colonnes élégantes à fûts cannelés, à savoir 13 colonnes sur les longueurs et 6 sur les plus petits côtés, qui s’élèvent sur un soubassement à quatre degrés. Les architectes du monde antique ont utilisé des techniques de trompe-l’œil afin de renforcer l’aspect monumental de l’édifice. Si lorsqu’on s’approche du temple sa verticalité nous paraît parfaite, en regardant de plus près vous pourrez constater que les colonnes sont amincies dans leurs parties supérieures (sur les côtés longs), on a donc l’impression qu’elles sont plus grandes. Pour compenser, les colonnes des plus petits côtés sont légèrement inclinées vers l’intérieur du temple. Une illusion d’optique réussie !
Selon la tradition classique, son plan comporte trois espaces internes, la cella, pièce la plus importante qui servait souvent de sanctuaire, le pronaos, vestibule d’entrée, et l’opisthodome, partie postérieure du temple où l’on pouvait conserver les offrandes ou les objets sacrés. Notez que l’intérieur ne se visite pas. On peut toutefois deviner son architecture interne en en faisant le tour.
Nous ignorons aujourd’hui à qui ce temple a été dédié. Il doit son nom à l’archéologue Tommaso Fazello qui s’est inspiré d’une inscription latine, Concordia, retrouvée à proximité du temple, qui pourtant n’a aucun lien avec ce dernier. Toutefois, deux statues ont été retrouvées à l’intérieur du lieu de culte, ce qui fit naître l’hypothèse de son attribution aux Dioscures, Castor et Pollux ! Malheureusement, nous manquons d’éléments historiques pour pouvoir l’affirmer.
Pourquoi le temple de la Concorde est-il si bien conservé ? C’est grâce à l’évêque Grégoire qui, au VIe siècle, transforma le temple dorique en basilique chrétienne, événement qui le sauva d’une destruction certaine par les chrétiens. Grégoire fit détruire les deux idoles païennes d’Eber et Raps retrouvées dans le temple avant de le consacrer aux apôtres Pierre et Paul. L’architecture du temple fut modifiée d’une série d’arcades venues enrichir la cella, renforcement qui favorisa la conservation du temple de la Concorde. Dans la paroi ouest, des sépultures ont été creusées pour former une nécropole paléochrétienne. A l’est également se trouvaient des tombes en arcosolium (niches semi-circulaires surmontées d’un arc). Ce n’est qu’après la restauration de 1788 que le temple retrouva sa forme antique après avoir fait disparaître les ajouts internes de l’époque paléochrétienne. Depuis, le temple a subi plusieurs restaurations.
Devant le temple de la Concorde, un artiste contemporain a installé une magnifique sculpture représentant Icare tombé du ciel. Fils du célèbre architecte et inventeur Dédale, il voulu s’enfuir du labyrinthe avec des ailes de cire confectionnées par son père avant de voler trop près du soleil... et de se brûler les ailes ! La nuit, le temple de la Concorde est éclairé et se repère de loin, trônant majestueusement sur la Vallée des Temples.
Tempio de Giunone. Après son jumeau, le temple de la Concorde, le temple de Junon est certainement le temple le mieux conservé de la Vallée, et sa position dominante, à 120 mètres au-dessus de la mer sur le point le plus haut de la Vallée des Temples, le rend d’autant plus impressionnant ! Il se situe en position dominante, isolé sur un coteau, à l’extrémité orientale de la Vallée des Temples. Il a été édifié aux alentours de 460-450 av. J.-C. De style dorique, son architecture classique conserve aujourd’hui 25 colonnes intactes pour le plaisir des curieux, des amateurs et des historiens. Comparable au temple de la Concorde, il comportait à l’origine 34 colonnes, 13 sur les côtés les plus longs et 6 sur les côtés les plus courts. 16 de ses colonnes ont également préservé leurs chapiteaux. Imaginez que son toit était autrefois recouvert de tuiles de marbre. Son plan classique se compose d’un vestibule d’entrée appelé pronaos, d’une pièce centrale, la cella, et d’un vestibule postérieur, l’opisthodome, comme le veut la tradition. Il a pour particularité la construction plus tardive d’un soubassement à gradins dans la cella, où l’on a pu observer des traces rouges qui témoignent d’un incendie que les historiens ont associé aux invasions carthaginoises de 406 av. J.-C. Son attribution est incertaine, bien qu’on le nomme usuellement temple de Junon par confusion. A l’est, vous apercevez un grand autel autrefois dédié aux sacrifices, ainsi qu’un morceau de route creusé par les roues des chars de l’époque. Derrière le temple, les archéologues ont également découvert une citerne.
Sanctuario delle Divinita Ctone. Ces sanctuaires des divinités chtoniennes sont consacrés à Déméter et Perséphone. Particulièrement remarquable : le grand autel circulaire avec un puits creusé dans la pierre, le bothros, où étaient sacrifiés les animaux. A ce que l’on raconte, entre ces pierres résonnent parfois des chants mystérieux, venus du fond des âges. Ces voix, qui se réveillent en particulier du 23 septembre au 22 octobre, sont liées aux anciens cultes orgiaques et dionysiens. D’ailleurs, à l’époque romaine tardive, l’accès à ce lieu était interdit pour éviter tout débordement. L’interdiction est levée maintenant, et l’on peut à loisir essayer de percevoir ces soupirs et ces cris lorsque le zodiaque entre dans le signe de la Balance... Il suffit, quand vient la nuit, d’écouter, l’oreille posée contre la partie circulaire, pour percevoir clairement ces rumeurs.
Tempio dei Dioscuri (Castore e Polluce). Non loin des sanctuaires s’élèvent les ruines du temple des Dioscures ou de Castor et Pollux, composées de quatre colonnes qui soutiennent une partie de l’architrave et du fronton. Petit parmi les grands, il a quelque chose de très émouvant.
Tempio di Vuclano. A proximité des ruines du temple des Dioscures, le temple de Vulcain, datant de la fin du Ve siècle av. J.-C., se trouve dans la partie la plus occidentale de la Vallée des Temples. Des 34 colonnes d’origine il n’en reste que 2. Derrière le temple de Zeus se trouve la zone du forum romain. L’Ekklesiasterion, l’assemblée des citadins, se dessine encore de façon très lisible. Elle possède un diamètre de 48 m et contenait 3 000 places. Des zones d’habitations grecques et puniques ne restent que le tracé des rues qui séparent les fondations des édifices, quelques colonnes, des portiques, quelques pavements de mosaïques, les traces d’un immense réseau de canalisations. La maison du péristyle est une des habitations les mieux conservées. La nécropole s’étend à l’ouest de la cité antique.
Tempio di Ercole. A l’extrême sud de la ville, deux chemins partent de la route 118. Au bord de celui de gauche, qui part vers l’est, se trouve la colline des temples, avec d’abord les ruines du temple d’Héraclès, premier des temples doriques d’Agrigente. Il date du VIe siècle av. J.-C. et serait le plus ancien du site. De forme allongée, il comptait 6 colonnes dans sa largeur et 15 dans sa longueur, hautes de 10 m. Aujourd’hui, il ne reste plus que 8 colonnes dont 4 qui conservent leurs chapiteaux, les soubassements et les restes de l’autel.
Tempio di Zeus Olympios. Au départ de la route 118, vers l’ouest, on parvient au temple de Zeus également appelé l’Olymperion, immense édifice sacré de style dorique (6 430 m2), glorifié par Diodore et Polybel, et construit en souvenir de la victoire contre les Carthaginois à Himère en 408 av. J.-C. Ce temple est l’un des plus grands qui aient jamais été construits dans l’Antiquité. Les deux cyclopes, autrefois insérés au milieu des demi-colonnes du temple comme pour soutenir l’entablement, sont devenus les symboles de la ville. Complètement dépouillé de ses sculptures et de ses décorations, le temple de Zeus resta debout jusqu’au Moyen Age, puis, peu à peu, au fil des années, il tomba en ruine.
Campo dell'Olympeion. Ce champ de l'Olympe, situé de l'autre côté de la Porta Aurea, est exceptionnel pour ses ruines particulières. Sur cette esplanade s'étirent au sol les vestiges d'un télamon, un colosse gigantesque qui soutenait des colonnes de temples, qu'on appelait aussi Atlante. La sculpture supportait la charge et faisait partie des éléments d'architecture autant que de décoration. Les pièces du puzzle géant que constituent les ruines ne donnent pas une idée nette de l'organisation spatiale du sanctuaire. En revanche à l'ouest de celui-ci se trouve un autre sanctuaire en forme de "L" dont on admire encore les rues pavées, une chapelle et un tholos, un édifice circulaire qui était probablement une tombe.
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Avis des membres sur VALLEE DES TEMPLES - PARCO ARCHEOLOGICO
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