Au rez-de-chaussée se trouvent des expositions temporaires mais aussi les cuisines. Prenez le temps d'aller les voir et laissez-vous impressionner par la taille des cheminées, puis grimpez l'escalier d'honneur. La visite du palais commence vraiment au 1er étage.
L’antichambre de la chambre d’or. Cette pièce n’est pas d’origine, exception faite du parquet et des portes.
La chambre d’or. C'est la mieux conservée à travers les siècles. Le parquet date des années 1860, les décors en plâtre ont conservé les mêmes dorures qu’à leur origine, bien que complétés par la suite par les restaurateurs. Même le plafond, quoique repeint au XIXe siècle, n’a que peu souffert en comparaison des autres salles : la rénovation a permit de retrouver ses teintes et sa texture d’origine.
Les murs de la chambre d’or conservent des traces des temps passés (inscriptions et gravures). Les plus dignes d’attention sont des signatures de participants de la guerre de 1812 et de la Première Guerre mondiale, gravées dans le marbre peint près de la fenêtre du coté est. Elles jouxtent l’entrée du cabinet de porcelaine, construit pour faire un délicat contrepoids à la chambre d’or, à sa magnificence et à son luxe. Les deux panneaux muraux ont été conçus comme des miroirs qui agrandissent artificiellement la taille de la chambre.
La grande galerie. La porte d’en face, dans la chambre d’or, mène à la grande galerie, longue de 30 m. La rénovation de son plafond a duré 14 ans. On a découvert pendant la restauration que les murs avaient été recouverts en 1813 par une couche de peinture vert grisâtre, puis à la fin du XIXe siècle par une couche rouge brun afin d’accueillir la collection de tableaux du comte Chouvalov. Ces couches de peinture ont été partiellement retirées. La grande galerie, relique de l’art grandiloquent italien, est de facture très rare pour la Lettonie. A partir de celle-ci, vous atteignez la salle blanche. Cette pièce est en cours de rénovation.
Les salles situées à l’est de la galerie avaient des fonctions pratiques : on y passait les plats au cours des réceptions. Parmi ces salles, la plus remarquable est sans conteste le salon bleu, tapissé de soie bleue.
Le cabinet ovale. A la place de l’escalier des paysans, J. M. Graaf a installé le cabinet ovale de porcelaine, à l’ouest de la salle blanche. C’est la pièce la plus vivante du château. Les 45 consoles faites à la main, alignées les unes après les autres sur le panneau du milieu, s’entremêlent dans un brusque jeu de courbes rappelant une véritable cascade, au sein de laquelle les consoles se soulèvent comme des vagues tout en soutenant des vases chinois et japonais. Cette salle souligne bien les idées architecturales en vogue au XVIIIe siècle en Europe. Les cabinets de porcelaine n’étaient en effet pas cantonnés à accueillir la porcelaine d’Extrême-Orient, mais apportaient également une impression d’exotisme qui n’existait pas dans les autres chambres. du reste, ils s’accommodent très bien des styles baroque et rococo, qui s’entichent à surprendre en toute occasion.
La petite galerie. La salle d’à côté est la seule salle de cette aile du bâtiment à ne pas avoir été décorée. A la façon de la petite galerie qui ramène les visiteurs dans les années 1730, les escaliers en bois peuvent donner une idée du château tel qu’il était dans sa première période. On a emprunté ici les mêmes idées et les mêmes influences que pour les escaliers principaux. Le sol est de même facture, constitué de simples planches en bois de conifères. Le plafond était prévu pour exposer les tapisseries du peintre italien Bartolomeo Tarsia, mais celles-ci, après avoir été transportées à Ielgava, ont été apportées à Saint-Pétersbourg après l’arrestation du duc. Face aux fenêtres, on a eu l’idée de placer des panneaux – miroirs, mais ce projet n’a jamais abouti.
La salle blanche. La salle blanche, dont la fonction première était d’accueillir les danseurs, se prénomme ainsi depuis le XVIIIe siècle. La couleur blanche n'est pas le fait du hasard, mais a été choisie pour créer une ambiance légère et gaie. Si l’on pouvait se sentir perdu sous l’avalanche de couleurs et d’ornements de la chambre d’or, la discrète décoration de la salle blanche mettait, elle, plus en valeur les belles robes de ces dames et les vestes luxueuses de ces messieurs. L’impression de clarté est d’autant plus accentuée par la présence de cinq panneaux miroirs, imitant les treize fenêtres authentiques. Avec cette salle, J. M. Graaf a réussi ici le plus beau coup d’éclat de sa carrière. Les décorations peintes couvrent murs et plafonds et paraissent au premier abord répéter des motifs symétriques ; en réalité, rien ne se répète, tout est bouillonnant d’imagination, de fraîcheur et de maîtrise. Surplombant la porte s’étalent les dessins de 22 scènes représentant la vie villageoise et les métiers de l’époque – chasse, agriculture, élevage, horticulture, musique. Les reliefs au-dessus des fenêtres symbolisent les quatre éléments : la Terre, l’Air, le Feu et l’Eau. Sur les corniches des murs longitudinaux, on aperçoit les représentations allégoriques des quatre saisons de l’année. La célébrité du nid de cigogne au centre du plafond n’est plus à établir : il est composé de vraies branches, très légèrement recouvertes de plâtre. Une vraie famille de cigognes, que l’on pouvait apercevoir par la fenêtre de la salle blanche, s’est installée d’ailleurs en 1992 sur la cheminée de la partie nord-ouest. Cette salle présente le seul parquet du château qui n’est pas d’origine. Les pas des danseurs l’ont en effet beaucoup usé et le comte Chouvalov a été obligé d’installer un nouveau revêtement en 1892 ; c’est celui que vous pouvez fouler aujourd’hui.
Trois petits cabinets. A l’autre bout de la salle blanche se trouvent trois petits cabinets où l’on pouvait se reposer pendant les bals. L’un d’entre eux est orné de plusieurs petits miroirs rhomboïdaux incrustés dans les décorations murales, donnant un effet de jeu de lumières aux cabinets. La finesse des détails de leur décor s’accorde à leur taille modeste ; ce sont, avec la salle de bains de la duchesse, les salles les plus petites du château.
La chambre de la cour. A côté des escaliers, à l’est, siège la chambre de la cour qui fait partie de l’histoire la plus récente du château. Les meubles et tableaux qui y sont entreposés recréent l’atmosphère de l’époque de Zoubov, qui a été contraint de rénover le château en entier vers 1795. Des meubles russes de facture classique cohabitent avec un portrait de Catherine II, sur fond d’arbre généalogique de la famille Zoubov. Ce dernier a été réalisé par le peintre Jean-Baptiste Lampi ; les membres de la famille Zoubov y sont représentés par des pommes d’or. Les objets en porcelaine de la pièce proviennent pour la plupart de Russie, alors que le sol est recouvert de tapis tissés.
Les anciens appartements. Les anciens appartements du duc occupent la partie centrale du château et sont reliés à plusieurs salles de réception. Ces salles n’étaient pas seulement les quartiers d’habitation du duc mais également un lieu important de la vie du château. Les vingt salles forment deux enfilades parallèles. L’enfilade côté sud – côté jardin – débute par la bibliothèque et s’achève sur la salle de billard. Au milieu se trouve la chambre à coucher du duc. Côté nord, se trouvent les chambres habitées, les deux cabinets, la garde-robe et les salles de bains. On a pris bien soin par la suite de conserver l’impression de deux lignes parallèles rendue par l’ensemble des salles. Les peintures des plafonds se mélangent ici aux reliefs en plâtre et les tapisseries murales en soie aux décors en marbre. La gamme de couleurs employée dans chaque salle surprend chaque fois par rapport à la salle précédente.
L’antichambre. Le style de l’antichambre des appartements du duc est équilibré, empreint de classicisme, notamment au plafond. Les tableaux ont pour la plupart des connotations religieuses et sont le fait de maîtres italiens et flamands de l’époque baroque.
Dans l’enfilade se dresse en premier l’ancienne bibliothèque du château. Le décor du plafond, qui a tant bien que mal survécu, dévoile une inscription : Laborem In Victoria Nemo Sentit (Le labeur ne s’éprouve pas dans la victoire). Le bouclier est tenu par la personnification de la Victoire – on aperçoit par ailleurs les symboliques de la Paix et de l’Abondance s’opposant à celles de la Dispute et de la Haine. La peinture a non seulement souffert des pluies mais aussi de sa rénovation dans les années 1880 : on ne distingue plus les dessins d’anges d’origine. Du mobilier d’origine il ne demeure plus que l’armoire à livres en chêne.
La chambre rose. De toutes ces salles, la chambre rose constitue l’une des plus agréables surprises. Ici plus qu’ailleurs, on retrouve les idées architecturales appréciées à Berlin et Potsdam et, plus particulièrement, celles de Friedrich II. Le marbre peint ainsi que les dessins de fleurs sont ornés d’argent, et non d’or. Au plafond, on reconnaît la déesse du Printemps, Flore, et son entourage. Les mêmes idées influencent les décorations murales : 21 guirlandes de fleurs en plâtre peint de couleurs variées s’élèvent au-dessus d’un panneau en marbre. En mai 1997, on finit la rénovation du parquet, originalement posé en 1739 par le maître menuisier Jean Baptiste Eger, sous la direction de Rastrelli. Le lustre est l’œuvre des verriers de Courlande ; il a été monté dans la seconde moitié du XVIIIesiècle.
La chambre bleue. Les deux salles suivantes, que vous devez traverser pour accéder à la chambre à coucher du duc, sont particulièrement remarquables pour leurs tableaux. Dans la première d’entre elles, aux murs couverts de tapisseries bleues, se succèdent des tableaux de l’école hollandaise dépeignant l’intérieur du château à l’époque. Au XVIIIe siècle, on exposait, principalement à Rundale, les travaux des peintres flamands, y compris un tableau de Rembrandt, Siméon et Anne au temple, trônant désormais dans le Kunsthalle de Hambourg. Les tableaux les plus remarquables de cette pièce sont ceux de Megior de Hondekuter, Jean Hakart, Frédéric de Moucheron, Otto Harsen, Fan Skrik et d’autres peintres allemands de l’école hollandaise.
La chambre des portraits. Dans la salle suivante, tapissée de soie rouge, sont présentés les portraits des membres de la dynastie des Biron, ainsi que ceux des empereurs européens de l’époque. On aperçoit ainsi la tsarine russe Anna Ivanovna, ainsi qu’Elisabeth Petrovna, Catherine II et Pierre III. Le portrait du duc Biron, peint par Leonard Shorere, se trouve ici encadré par les portraits du tsar russe Pierre le Grand et du roi de Prusse Friedrich II, symbolisant ainsi la situation politique médiane de la Courlande entre ses deux puissants voisins. Le portrait du roi de Pologne Stanislas Auguste, peint par Gotlib Snifner, doit être compris comme celui du dernier suzerain de Courlande de l’époque féodale, bien que l’indépendance du duché par rapport à la Pologne soit déjà plus ou moins entrée dans les faits au XVIIIe siècle. C’est le peintre de la cour, Friedrich Barisien, d’origine française, qui a réalisé les portraits de la veuve du duc, Benigna Gottlieb, du duc Peteris et de sa femme Anne-Dorothée, ainsi que de leurs deux filles aînées, Wilhelmine et Pauline.
La chambre à coucher. Au centre de cette enfilade trône la salle de toutes les attentions : la chambre à coucher du duc. Les décorations des murs et du plafond ont été réalisées pendant la deuxième période de construction du château, même si elles ont conservé des éléments antérieurs : le parquet et la cheminée de porcelaine bleue, réalisée par le potier Gottfried Kater à Dantzig en 1740. Cette cheminée est la seule du château à n’avoir pas été retravaillée par la suite ; les quatre autres cheminées des autres chambres ont été en effet remontées après avoir été entièrement rénovées à Rīga en 1935. Vous apercevez au plafond des personnages de la mythologie antique. A leurs côtés se déploient des thèmes habituels au style baroque. La rénovation de l’alcôve fut réalisée en 1990 à partir de vieilles photographies ; les décorations en bois doré avaient été détruites en 1919. Le parquet fut quant à lui posé en 1739 par le maître Jean Baptiste Eger : il n’est pas seulement le plus abouti techniquement du château de Rundale, mais surtout, de toute la Lettonie, le plus représentatif du style baroque. La chambre à coucher arbore peu de tableaux, mais leur choix est symbolique. La chambre à coucher du duc dispose de deux petites portes à droite et à gauche de l’encastrement dédié au lit du duc. A droite, la porte mène à la salle de bains, à gauche à une garde-robe. La garde-robe, où se vêtait et dévêtait le duc, est la salle la plus somptueuse du château. Au plafond, le visage argenté du soleil brille au milieu d’une couronne de fleurs de toutes les couleurs, de vignes et d’oiseaux. Des ornementations argentées faites à la main s’étendent aux extrémités du plafond. Récemment restaurée, elle brille comme au premier jour.
La salle d’audience. La salle suivant la chambre à coucher est la salle d’audience du duc. L’ambiance de fête qui y règne provient de cette couleur rouge foncé utilisée pour les tapisseries en soie des murs. Le plafond expose le mythe de Vénus et de son amant Adonis, fils du souverain de Chypre : la déesse tente d’empêcher Adonis de partir à une partie de chasse fatidique, où il sera dévoré par un sanglier sauvage envoyé par le jaloux dieu Mars. Les meubles de la salle d’audience sont de style Louis XVI, très apprécié par le duc Peteris. Parmi eux se trouve le meuble le plus précieux de la collection du château : une commode noire laquée du menuisier français Jean-Henri Riesener. La petite horloge installée sur la commode provient également de France, de même qu’une deuxième commode, ouvrage du menuisier parisien Etienne Avril.
Vous apercevez un grand portrait du duc Peteris, dont l’histoire mouvementée mérite d’être contée. Ce portrait a été offert au duc en 1781 par le peintre Friedrich Hartmann Barisien, puis légué à l’académie de Mitau, l’Academia Petrina, fondée en 1775 par le duc lui-même. En 1792, influencé par les idées de la Révolution française, un élève de l’académie crève le portrait d’un coup de poignard ; cet élève n’est autre qu’Ulrich von Schlippenbach, futur écrivain. Offensé, le duc retire le portrait et, en 1795, quittant la Courlande, l’offre à son médecin personnel, le professeur Grochke.
Le salon italien. Le salon italien témoigne de l’amour du duc Peteris pour l’Italie, qu’il a visité en 1785, y fondant le prix de l’Académie des arts de Bologne.
La salle de marbre. En 1994 ont été achevés les travaux de restauration de la salle à manger du duc, aussi appelée « salle de marbre » du fait de ses textures murales : du marbre aux couleurs sobres, gris et bleu. Cette salle se caractérise par le dessin riche et coloré des plafonds ; vous y trouvez encore une fois, parmi plusieurs guirlandes de fleurs, le monogramme d’Ernst Johan. Ici sont visibles quelques exemplaires de services de table de Courlande, réalisés à la demande du duc Peteris dans les usines de porcelaine royales de Berlin vers 1787 ; ils continuent encore à être produits de nos jours. La salle de marbre était devenue une salle de gymnastique pendant l’époque soviétique.
La salle de billard. Au plafond est représentée une peinture reprenant le mythe grec de la pomme de discorde. La salle de billard se trouve également liée à une légende, celle de la Dame Noire, qui y apparaîtrait de temps en temps pour s’évanouir par l’escalier de l’aile ouest, après avoir traversé la salle à manger.
La pièce de Shuvalon.
Le cabinet d’étude du duc. Cette pièce a ouvert en 2006. On y remarque surtout les décorations murales en argent. Elle était utilisée par Shuvalon au XIXe siècle. Les guerres de 1812 et de 1914-1918 l’ont complètement détruite. Jusqu’en 1978, elle abritait une classe d’école. A côté, vous traversez la salle de bains du duc.
Les appartements de la duchesse. L'antichambre, le boudoir, la chambre et la salle de bains de la duchesse ont été rénovés ; les autres pièces abritent diverses expositions.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Avis des membres sur PALAIS DE RUNDĀLE (RUNDĀLE PILS)
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
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