SAINTE-MARIE-DE-SION
L’église rectangulaire, le temple ancien interdit aux femmes, fut construite au XVIIe siècle par le roi Fasilidas à l’emplacement même où s’élevait ce qui fut sans doute la première église d’Afrique, érigée au début du IVe siècle sous le règne d’Ezana. Agrandie au VIe siècle par le roi Kaleb qui en fit une cathédrale majestueuse, l’édifice fut probablement détruit après la chute du royaume d’Axoum puis à nouveau, au XVIe siècle, lors des raids menés par le Gragn.
Son architecture actuelle, marquée par l’élévation de murs à créneaux sur un plan à trois nefs surmontées de coupoles, n’est pas sans rappeler l’architecture des bâtiments gondariens. L’édifice, où certains souverains éthiopiens reçurent le sacre, abrite une intéressante collection d’instruments de musique et de croix.
En 1952, l’empereur Haïlé Sélassié entreprit la construction d’une nouvelle cathédrale pour rappeler l’importance spirituelle du lieu, berceau du christianisme éthiopien, celle-ci autorisée aux femmes. Egalement dédiée à Sainte-Marie de Sion, la basilique, dénote un peu dans le paysage.
Entre les deux églises s’élève une étrange chapelle qui abrite le plus épais mystère de l’histoire éthiopienne, qui abriterait la légendaire Arche d’alliance. Ce coffre qui, selon la Bible, contient les Tables de la Loi des dix commandements. Le récit de l’Arche de l’Église d’Éthiopie se fonde sur le Kebra Nagast, livre du XIVe siècle fondant le mythe de la royauté salomonide. L'Arche aurait été offerte par le roi des Hébreux Salomon à la reine Makeda de Saba après sa visite à Jérusalem. Elle aurait ensuite été emportée en Éthiopie par Ménélik, leur fils. Aujourd'hui, elle est soustraite au regard des hommes et gardée par un prisonnier volontaire, reclus à vie dans l’édifice. Interdit aux femmes, le sous-sol du bâtiment renferme un important trésor constitué de croix, de couronnes et d'instruments de musique. Dans le jardin de ce sanctuaire, notez la présence de gros blocs de pierre taillés, qui sont les bases d’anciens trônes où furent couronnés les souverains éthiopiens, mais qui furent sans doute également dédiés aux divinités préchrétiennes. A l’extérieur de l’enclos, la petite église d’Arbatu Ensessa mérite un détour pour ses remarquables peintures murales.
L'église est entrée à nouveau dans l'histoire, tragiquement, puisqu'ici a eu lieu le massacre de Maryam Ts'iyon en décembre 2020 pendant la guerre du Tigré. Près de 750 personnes qui se réfugiaient dans l'église ont été exécutés sur la place par l'armée éthiopienne et la milice amhara selon Amnesty International.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Avis des membres sur SAINTE-MARIE-DE-SION
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
The church is located in the town of Axum, Tigray Region in northern Ethiopia, near the grounds of Obelisks of Axum. The original church is believed to have been built during the reign of Ezana the first Christian ruler of the Kingdom of Axum (Present-day Eritrea and Ethiopia), during the 4th century AD, and has been rebuilt several times since then. Women are not permitted entry into the “Old Church”; the Blessed Virgin Mary, representing the archetype of the Ark, is the only woman allowed within its premises.[1