CHAMP DES STELES
Champ mis à jour par les archéologues comportant un musée archéologique, des obélisques, un mausolée, une tombe, des arches…
Ce sont des monuments symboliques du royaume d’Axoum, qui a rayonné du Ier au VIIIe siècle apr. J.-C. Une petite partie du champ a été mise à jour par les archéologues, mais la majorité est encore ensevelie sous la terre ! Vous verrez tout un champ de stèles encore intactes qui n'a pas révélé ses mystères. Ces découvertes ne parlent pas beaucoup du passé non plus, les informations sur cette civilisation païenne ancienne étant rares. Il est admis que ces monuments funéraires symbolisent des maisons axoumites à neuf étages, avec leurs décors de fenêtres, leurs portes à serrures encadrées de ces motifs à « têtes de singe » typiques de cette architecture et que l’on retrouve dans de très nombreux édifices civils et religieux postérieurs à cette époque. Le sommet en croissant (symbole païen arabique ?) des édifices arborait certainement des décorations métalliques, comme le prouvent les traces visibles d’oxydation. Les stèles visibles datent des IIIe et IVe siècles de notre ère. La pierre d'Ezena, des tablettes en pierre qui présentent des textes en trois langues, grec, sabéen et guèze, est située non loin.
Le musée archéologique. Ouvert de 8h à 12h et de 14h à 18h tous les jours. La visite du musée est une bonne introduction à celle des sites de la ville. On y expose des pierres portant des inscriptions sabéennes et grecques, des pièces de monnaies axoumites, une belle collection de poteries et de bijoux mis à jour lors des fouilles. Des maquettes (dont celle de Ta'akha Palace) et des dessins décrivent l'ingéniosité et la richesse des habitants de ce royaume mystérieux. Ne manquez pas la réplique d'une maison typique d'Axoum, située juste à côté du musée. Petite boutique d'artisanat local.
La première obélisque, de 33 m, est couchée et brisée en plusieurs morceaux. Sculpté sur ses quatre côtés, l’édifice aurait pu s’effondrer lors de son érection faute d’une fosse suffisamment profonde pour soutenir ses 400 tonnes. La tradition populaire y voit quant à elle la marque des pillages de la reine Gudit, désireuse de récupérer les décorations d’or qui ornent le sommet des monuments. Pour d’autres, cet effondrement, considéré comme un signe divin, aurait précipité la conversion de la ville au christianisme.
Une deuxième obélisque, de 28 m de hauteur, était située dans une fosse voisine, dont il ne reste que l'emplacement puisqu'elle a été dérobée lors de l’occupation italienne en 1937. A l’époque, le transport du monolithe de 200 tonnes avait donné lieu à une entreprise épique obligeant les Italiens à découper le bloc en cinq morceaux, dont l’un a été d’ailleurs oublié sur place, avant que la stèle ne soit reconstituée pour être érigée sur une place romaine. La restitution de ce symbole à son pays d’origine a fait l’objet d’un véritable feuilleton. La stèle est aujourd'hui de retour et été redressée à son emplacement initial.
Une troisième obélisque de ce qui aurait pu être un alignement (dont la signification n’est pas établie) culmine à 24 m. Connu sous le nom de « stèle d’Ezena », le monument compte neuf étages et un soubassement à degrés avec sculptures de feuilles de vigne et de petites excavations.
Le mausolée, dont l’entrée est marquée par un colossal portique de granit, est ouvert à la visite, après plusieurs années de travaux de fouilles et de réhabilitation.
Tombe des arches de briques. Datant du IVe siècle et nommée ainsi en référence au matériau qui compose sa voûte en berceau et les arches qui séparent les quatre chambres funéraires creusées dans la roche, elle semble avoir échappé aux pillages et a livré de véritables trésors archéologiques : poteries, fragments de vaisselle, ivoires sculptés, panneaux de bronze...
Tombe du roi Bazen. La structure de cette tombe creusée dans la roche et non bâtie la fait dater d’une période bien antérieure aux autres, sans doute de l’époque même de la naissance du Christ.
Dans les parois de l’escalier menant aux trois niches principales, qui auraient recueilli les dépouilles du roi, de sa femme et de ses enfants, d’autres excavations plus petites font l’objet de supputations. Selon la légende, elles auraient abrité les corps de plusieurs guerriers, enterrés en même temps que leur souverain... Un peu en surplomb de cette sépulture, une fosse dégagée révèle la présence de plusieurs autres niches funéraires dont certaines semblent n’avoir été que partiellement creusées.
Tombe du roi Remhai. A l’extrémité nord-ouest du champ. Elle était connue sous le nom de « tombe de la fausse porte », en référence au motif que l’on retrouve également sur les stèles. Ces salles funéraires du IVe ou du Ve siècle, accessibles par un escalier, ont été dégagées en 1974 du tumulus qui les dissimulait. Malgré les pillages successifs qui laissent penser qu’elles hébergeaient de véritables trésors, on y a découvert des échantillons végétaux certifiant de la culture du tef et du faux bananier, qui constituent aujourd’hui encore les bases de l’alimentation locale. Les curiosités de la chambre funéraire principale résident dans le sarcophage de pierre d’un seul bloc qu’elle abrite et dont la résonance laisse supposer qu’il est creux, ainsi que dans la dalle unique qui compose le plafond de l’édifice.
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