« Le plus grandiose de tous les paysages abyssins nous est apparu comme nous regardions des nuages, d’un violet d’améthyste aux pics du Simien. Il y a mille ans de cela, quand les anciens dieux régnaient sur l’Éthiopie, ils ont dû jouer aux échecs avec ces gigantesques rochers escarpés… Nous y devinions les mitres des fous (bishop en anglais) taillées dans le lapis-lazuli, des tours rouge rubis au soleil couchant qui s’approchait de leurs créneaux, un cavalier émeraude là où la forêt escaladait la roche et, très loin, un roi couronné de saphir gardé par une rangée de pions… Lorsque les dieux ont troqué leur jeu contre des boucliers afin de combattre les hommes qui vociféraient des réclamations à leur encontre, ils ont changé les pièces de leur échiquier en montagnes. Au Simien, elles se dressent enchanteresses, jusqu’à ce que le monde redevienne païen et que les titans et les dieux se penchent à nouveau du bord des nuages pour parier une étoile ou deux sur leurs parties. » (From Red Sea to Blue Nile, a Thousand Miles of Ethiopia, Rosita Forbes, 1925.)Un parc national comprenant le troisième sommet d'Afrique. Résultat d’une intense activité volcanique il y a quelque 40 millions d’années, le Simien est un chaos qui a été façonné par l’érosion au cours des siècles en un invraisemblable relief escarpé, constitué de pics, d’étroites vallées et de plateaux tabulaires (amba). Le centre du parc, du sud au nord, est constitué d’un grand plateau vallonné qui se termine à l’ouest et au nord par un escarpement très impressionnant, profond de quelque 1 500 m. Le bord de cette falaise est découpé et parcouru de gorges fort belles. Le paysage s’ouvre vers Mulit et Mekarebia avec des pitons rocheux, restes de vieux volcans, ainsi que des vallées très découpées quelque 1 000 à 2 000 m plus bas. Les « sommets » de 4 000 m et plus ne sont pas de francs sommets mais des plateaux en pentes douces qui se terminent par la falaise. Ras Dashen est le point culminant de l’Éthiopie à 4 550 m d'altitude et le troisième sommet d'Afrique derrière le Kilimandjaro et le mont Kenya. Mais cette vallée est moins belle que celle du mont Bawiit, où l'on voit escarpements et pitons volcaniques.  Si l’ascension du « toit de l’Éthiopie » est hautement symbolique, ce n’est pas le trek le plus beau en termes de paysages (à cause de la route qui balafre la montagne jusqu'au sommet et de paysages pelés) et d'immersion culturelle (on reste dans des camps pour trekkers), les montagnes du Balé (pour la préservation de la nature) et celles du Lasta (pour les églises, le logement en village et la diversité des paysages) sont plus variées en découvertes. Il faut vraiment bien choisir son itinéraire pour faire un beau trek et couper les passages sans intérêt de l'ascension depuis Debark. On voit en revanche beaucoup d'animaux dans les hauteurs, en particulier des babouins gelada.Une préservation difficile du parc. Créé en 1969 sur une superficie de 179 km2 en vue de protéger les espèces endémiques qui le peuplent, le parc du Simien (qui signifie « nord » en amharique), inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, constitue un formidable terrain d’excursion pour les amateurs de trekking. Conscientes de la richesse écologique du site et de ses atouts touristiques, les autorités régionales et fédérales, épaulées par la coopération autrichienne, tentent de trouver un juste équilibre entre le développement de nouvelles infrastructures et la préservation du biotope, qui passe par la sensibilisation des communautés résidentes aux besoins de conservation. La dense population du parc, composée d’Amhara orthodoxes et d’une petite minorité musulmane, s’accroche à ces terres ingrates et survit d’élevage et d’une maigre agriculture, au risque de réduire encore un peu plus l’aire d’habitat d’espèces animales et végétales fragiles.En 2017, le Comité du patrimoine mondial s’est réuni pour souligner les efforts réalisés par l’Éthiopie pour sauvegarder le Simien et a retiré le site de la liste du patrimoine en péril. Les menaces qui pesaient sur le parc étaient « l’installation humaine, les cultures et l’érosion des sols, en particulier autour du village de Gich ; les incendies fréquents dans les forêts de bruyères ; l’importance excessive du bétail et des animaux d’élevage. Les activités agricoles et pastorales, y compris les cultures sur des superficies importantes du bien et le pacage d’une population importantes d’animaux d’élevage, ont sévèrement affecté les valeurs naturelles du bien, notamment l’habitat fragile du Walia ibex et du loup d’Éthiopie ». Un problème complexe à résoudre d’autant plus que le parc était habité à 80 % par l’homme. On voyait constamment à l’horizon pendant les randonnées des villages, des champs cultivés, des vaches et des chèvres, et des paysans, adultes comme enfants, cheminant dans la montagne pour accompagner les bêtes au pâturage ou pour rejoindre cette fameuse route qui les menait à Debark.Si la relocalisation des villageois a été effective contre dédommagement, car une fois la route coupée, difficile de rester dans ces terres isolées, l’Unesco veut étendre la zone de protection du parc du Simien aux réserves de Masarerya et de Limalimo ainsi qu’aux secteurs de Ras Dejen et de Silki-Kidis Yared, et aux corridors qui les relient, qui ne sont ni habités ni cultivés et sont peuplés des principales espèces du Simien. L’Éthiopie, qui tient à ses touristes, a été félicitée pour « la construction d’une route alternative destinée à réduire les nuisances de la route principale qui traverse le bien, diminuer le surpâturage et l’impact du tourisme », mais aussi pour la préservation des espaces du bouquetin d’Abyssinie et du primate gelada.

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Photos et images du PARC NATIONAL DU SIMIEN

Mont Simien. BremecR - iStockphoto
Les babouins gélada sont endémiques dans le massif du Simien. Abdesslam BENZITOUNI
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