MAISON RIMBAUD
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Très bel édifice de bois aux vitraux multicolores entièrement rénové accueillant une bibliothèque et des expositions de photos.
Si Rimbaud nous est connu comme un des plus grands poètes du XIXe siècle, Harar fait partie d’une autre facette du personnage : celle d’un homme d’affaires, aventurier, désireux de découvrir le monde, après avoir définitivement renoncé à l’écriture à l’âge de vingt et un ans.
Après un détour par Chypre, Arthur Rimbaud part pour Aden, avant de gagner Harar en 1878 où il sera le représentant d’Alfred Bardey, négociant français installé au Yémen. Habile commerçant, Rimbaud fait prospérer les affaires en organisant des caravanes vers la mer ou à l’intérieur des terres. Il s’adonne même au commerce des armes au profit de Ménélik, alors roi du Choa, en contournant l’embargo imposé par les grandes puissances. Mais l’organisation de son négoce est aussi le prétexte à d’innombrables expéditions dans la région. L’« homme aux semelles de vent » est un infatigable voyageur, capable de parcourir 40 km dans une journée, bravant les dangers d’un environnement hostile. « Je compte prochainement quitter Harar pour aller trafiquer dans l’inconnu. » Cette phrase tirée de l’une de ses lettres résume parfaitement sa soif insatiable de nouveaux horizons, une soif qui le poussera à être le premier étranger à explorer l’Ogaden. Parfaitement intégré aux populations dont il soutient la volonté d’indépendance, Rimbaud est le témoin privilégié de la concurrence que se livrent les grandes puissances coloniales, française, anglaise, italienne, mais aussi égyptienne, pour le contrôle de l’Abyssinie. Maîtrisant l’arabe, l’amharique et l’oromo, cet explorateur accompli acquiert une connaissance exceptionnelle des coutumes des populations harari, afar et somali qui transparaît dans sa correspondance. À l’époque, Harar était une cité fastueuse, un nœud commercial entre la péninsule arabique et le royaume d’Abyssinie d'où provenait du café, de l’encens, du musc et des peaux de vache et de moutons. Après dix années d’une vie aventureuse qui témoigne d’une force de caractère peu commune, Rimbaud est contraint de quitter l’Éthiopie pour soigner une tumeur au genou qui dégénère. Atteint de la gangrène, il sera amputé après son arrivée à Marseille.
Alors que, quelque temps plus tard, il organise son retour à Harar, la mort l’emporte prématurément le 10 novembre 1891, à trente-sept ans. Trente-sept années qui auront laissé à cet être sensible, révolté et passionné le temps de vivre deux vies sans concessions où il fut aussi intensément poète d’excellence qu’explorateur d’exception.
Visite de la maison. Elle est difficile à trouver sans l'aide d'un guide, dans les rues étriquées du vieux Harar. Ce très bel édifice de bois aux vitraux multicolores, qui fut sans doute la propriété d'un riche marchand indien au XIXe siècle, n'hébergea jamais le poète dont le lieu de résidence n'a pu être précisément identifié. Reste que la maison, entièrement rénovée, accueille une bibliothèque et des expositions de photos retraçant les expéditions des explorateurs et ethnologues qui se sont succédé dans la région. Elle rend hommage au célèbre poète en exposant plusieurs photos d'Arthur Rimbaud à Harar, ainsi que quelques extraits de ses ouvrages. De même, des photos prises par l’Autrichien Philipp Paulitschke sont accrochées. De l'étage de la bâtisse, une très belle vue s'étend sur la ville et ses environs. Boutique de corbeilles hararis sur place.
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Avis des membres sur MAISON RIMBAUD
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très intéressant