LE BANQUET DES HYÈNES
Attraction spectaculaire d’Harar pendant laquelle des habitants donnent du porridge en offrande au roi des hyènes chaque année.
L’une des attractions les plus spectaculaires d’Harar est le « repas » servi chaque soir aux hyènes qui abondent dans les environs de la ville. Pour trouver l'endroit qui peut changer, demandez votre chemin.
La légende. Plus qu’une simple attraction touristique, ce cérémonial se confond avec l’histoire même de la ville, qui aurait commencé il y a cinq cents ans. Une légende rapporte que, lors d’une famine particulièrement tenace affligeant hommes et bêtes, les habitants d’Harar redoutèrent de devenir la proie des hyènes que la faim poussait jusqu’au cœur de la ville. Pour rétablir l’harmonie, un homme inspiré par Allah et qui était boucher entreprit de nourrir les bêtes pour les maintenir hors de la cité. Depuis lors, ce pacte de bon voisinage n’a cessé d’être renouvelé.
Aujourd’hui. Un homme, Abbas Yusuf, issu d’une lignée traditionnellement dévolue à cet exercice depuis cinquante ans, notamment son oncle et son père qui lui ont passé le flambeau, opère chaque soir le rituel. Il a domestiqué actuellement près de 300 hyènes, qui vivent en 3 groupes distincts, un de 70, un de 50 et un de 40 hyènes. Quand le père a commencé, les hyènes attaquaient quelquefois les gens, mais avec l’avènement de l’attraction touristique et les générations, elles sont totalement domestiquées. « Nous avons grandi ensemble comme des frères et sœurs, j’ai commencé à les nourrir quand j’avais 7 ans. Elles vivent quinze ans, chacune a son nom et un sifflement distinct pour les appeler, explique Abbas. Elles ont aussi un rôle de nettoyage, car la nuit, elles entrent dans la cité fortifiée et font les poubelles, sans jamais attaquer personne, même la nuit. Avant, les hyènes vivaient à l’entrée de la ville dans la forêt mais elles n’ont plus de territoire car il y a eu trop de constructions partout. Auparavant, il y en avait beaucoup, mais les fermiers ont bouché les trous où elles vivaient car elles causaient des dégâts sut les cultures de sorgho, les constructions les ont chassées toujours plus loin. Il y a un risque que la tradition disparaisse à cause de l’urbanisation. On trouve beaucoup de hyènes mortes qui prouvent qu’elles sont en danger. Ça nous rend tristes », expliquent Abbas et son père.
Le spectacle. À la nuit tombée, Abbas lance un appel. Bientôt, les cris caractéristiques de ces redoutables carnassiers se font entendre et des yeux luisants apparaissent dans la pénombre que l’on sent grouiller d’une véritable meute. L’animal dominant s’approche avec prudence et se saisit du morceau de viande que lui présente l’homme au bout d’un bâton ou qu’il tient parfois même dans sa propre bouche. À sa suite et à l’appel de leurs noms, les autres hyènes viennent prendre part au festin, dans un concert d’os brisés et de ricanements. Ce spectacle, certes intimidant, permet d’apprécier la puissance impressionnante de la mâchoire de ces prédateurs pouvant peser jusqu’à 80 kg. Si certains recommandent d’éclairer la scène avec des phares, ce qui aide grandement les photographes, la pénombre crée une atmosphère encore plus impressionnante. Sachez que, certains soirs, les hyènes sont plus timides et il faut attendre longtemps pour qu’elles viennent se nourrir.
Festivité. Chaque année est célébrée ici l’Achura, nouvel an du calendrier musulman (décalage d’onze jours par an). Les habitants donnent du porridge en offrande au roi des hyènes.
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Avis des membres sur LE BANQUET DES HYÈNES
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