Guide de voyage Shashemene

Altitude : 1 700 m. Population : 250 000 habitants. Distance d'Addis-Abeba : 251 km. Située à la croisée de l'axe principal nord-sud et des routes asphaltées menant vers l'est aux montagnes du Balé et à l'ouest vers Arba Minch, Shashemene est une ville assez grande. Elle compte pas mal d'hôtels. Désordonnée, bruyante et sans intérêt architectural, elle a peut-être poussé trop vite au carrefour des routes commerciales.

Rastarafisme. Mais c'est là que réside une communauté de quelque 800 personnes de vingt nationalités différentes, dont près de 300 rastas débarqués de Jamaïque pour atteindre le fameux " Zion ", la Terre promise. Ils sont pour la plupart non éthiopiens, installés sur 200 ha de terres privées au nord de la ville, offertes par Haïlé Sélassié lui-même après la Seconde Guerre mondiale, pour remercier tous les Noirs qui avaient soutenu l'Éthiopie pendant la guerre. L'empereur n'appréciait pourtant guère le culte divin que lui vouaient ses admirateurs fumeurs de marijuana et adeptes du végétarisme. Chaque 23 juillet, depuis trois décennies, la célébration de l'anniversaire de la naissance de l'empereur rassemble les communautés rastas locales et étrangères, ainsi que le 2 novembre, date de son couronnement en 1930. Placés sous l'égide de l'Ethiopian World Federation fondée en 1937 à New York, les premiers rapatriés noirs descendants d'esclaves caribéens, spécialement de Jamaïque, s'y sont installés entre 1955 et 1960. Après la nationalisation de ces terres en 1974, beaucoup ont quitté le pays, et c'est finalement dans les années 1990 que les rastafaris sont venus s'installer à Shashemene. Depuis quelques années, le reggae semble avoir le vent en poupe en Éthiopie, faisant de nouveaux adeptes à Addis-Abeba et poussant certains jeunes locaux à venir passer un après-midi à Shashemene ou pour un concert un soir.

Visite. Ceux qui s'intéressent à la culture rasta pourront visiter la Banana Art Gallery, près du centre des douze tribus d'Israël, où l'on peut prendre des contacts pour avoir accès au village rasta qui n'est cependant pas ouvert au tout-venant. Mieux vaut avoir une raison particulière de s'y rendre et, quoi qu'il arrive, être accompagné par une personne qui connaît bien cette communauté d'ordre Nyabinghi, car l'ambiance est loin d'être aussi cool qu'on l'imagine.

Mise en garde. Les problèmes de malveillance et d'insécurité envers les touristes existent, vous devez rester vigilant, ne pas accepter les services d'inconnus dans la rue, des faux guides non acceptés dans la communauté. Beaucoup se font passer pour des rastas en vous proposant de la ganja (totalement illégale et passible de prison en Éthiopie), et veulent vous faire visiter le village en vous demandant une grosse somme d'argent. Il est aussi conseillé de ne pas vous balader la nuit à pied.

Les alentours. Non loin, les sources chaudes de Wondo-Genet sont un détour sympa. Shashemene est également intéressant pour la proximité de la forêt de Lephis, du lac Chitu et du sanctuaire de Senkele.