Couvrant plus de 4 000 km2, le parc national de l’Omo a des caractéristiques comparables à celles du Mago, parcouru pareillement de grandes plaines de savane, de couverts d’acacias et de forêts plus denses le long des rivières. Son accès difficile en fait un sanctuaire riche en vie sauvage et le repaire le plus sûr de grands mammifères invisibles ailleurs, tels que le buffle, l’élan, la girafe ou l’éléphant. Récemment, quelques rhinocéros noirs auraient fait une timide réapparition dans le sud du parc après des années d’absence. Zèbres, topis, koudous et oryx peuplent également les lieux, accompagnés de leurs prédateurs traditionnels, lions, guépards et léopards. Durant la saison sèche, les sources chaudes, et notamment celles de Lilibai, au sud du quartier général du parc, sont des lieux idéaux d’observation de la faune sauvage, qui compte également quelque 300 espèces d’oiseaux.Quand y aller. Les températures sont généralement élevées à ces altitudes comprises entre 400 et 1 200 m. Les précipitations, d’une moyenne de 500 mm par an, interviennent entre mars et avril, puis en septembre et octobre.Mise en garde. La région qui s’étend sur la rive occidentale du fleuve Omo, le long de la frontière sud- soudanaise, demeure l’une des plus reculées et des plus sauvages du pays, et sans doute même du continent. Beaucoup moins visitée que l’autre rive, partie intégrante des circuits touristiques du Sud éthiopien, cette région est le territoire de nombreuses tribus fascinantes mais relativement instables et en conflits larvés aussi immémoriaux qu’imprévisibles. À côté des Dizi, plutôt pacifiques, Surma, Boumé ou Dassanetch ont conservé un esprit guerrier, perpétuant la violence comme l’un des fondements d’une culture virile. L’organisation d’une excursion sur ces terres conserve un parfum d’aventure mais demande une préparation sérieuse. Partir à plusieurs véhicules est une nécessité, comme l’est celle d’être accompagné de guides et chauffeurs connaissant bien la région. Les pistes sont très mauvaises car très peu fréquentées, le voyage est pénible. Si la plupart des agences d’Addis-Abeba acceptent d’organiser des périples dans la zone, il semble que certaines maîtrisent le terrain bien mieux que d’autres. Les voyageurs qui s’aventurent ici doivent savoir accepter les multiples aléas d’un périple dans une contrée peu fréquentée, ce qui fait partie intégrante de son charme.Les Dizi. Regroupés dans la région de Maji au nord-est de l’Omo, les Dizi, au nombre d’environ 25 000, sont aujourd’hui des agriculteurs sédentaires. Sans doute le peuple le plus pacifique de la région, les Dizi ont toujours souffert de la culture guerrière de leurs turbulents voisins, mais surtout de la désintégration de leurs structures traditionnelles sous la pression des gouverneurs amhara. Ces derniers en effet, implantés dans cette région conquise à la fin du XIXe siècle, se sont acharnés à en faire disparaître les coutumes locales. Ainsi, de l’organisation féodale des Dizi, fondée sur des petits royaumes et un système de castes, il ne reste aujourd’hui plus de traces.Les Tishana. Faisant partie du peuple Me’en, les Tishana, qui vivent au nord de la boucle de l’Omo, ont intégré nombre de traits culturels des populations qu’ils ont assimilées, tels les Dizi et les Bench, perdant ainsi la plupart de leurs spécificités, comme la structure clanique ou l’organisation en classes d’âge. Installés jusque dans les hauts plateaux, ils ne mènent plus guère un mode de vie pastoral, préférant se spécialiser dans l’agriculture et l’apiculture.Les Surma ou Suri, comme ils se nomment eux-mêmes, sont divisés en deux groupes principaux, Chaï et Tirma, regroupant environ 25 000 individus. Proches cousins des Mursi, ils partagent avec ces derniers de nombreux traits linguistiques et culturels, ainsi qu’un mode de vie semi-nomade. À l’exclusion d’une couverture jetée sur l’épaule, la plupart des hommes vivent nus, parés à l’occasion de peintures corporelles. Presque tous ont les lobes percés et largement étirés. Les femmes arborent d’imposants plateaux d’argile (parfois de bois et de forme triangulaire) dans la lèvre inférieure et le lobe de l’oreille. Si la structure sociale, dominée par le clan, est dépourvue d’autorité centrale, il existe néanmoins une sorte de grand prêtre, le komoru, médiateur et spécialiste des rituels. Parmi ces rituels, le saginé est particulièrement spectaculaire. Ce violent combat oppose les jeunes hommes des différents clans, traditionnellement après le période des récoltes. Des dizaines de participants armés d’un bâton de forme phallique (le donga) et seulement revêtus de maigres protections de tissu, s’affrontent durant des heures jusqu’à ce qu’un vainqueur soit désigné. Ces duels aussi brefs que violents laissent de nombreuses blessures, parfois graves, sur le corps des lutteurs, affirmation de leur courage face aux anciens du clan et aux jeunes filles en attente d’une union. Il arrive parfois que l’un des combattants soit tué, ce que la règle proscrit absolument. Selon la tradition, l’assassin est alors banni et doit s’acquitter d’un fort dédommagement envers la famille du défunt. Aujourd’hui, un tel accident peut dégénérer si le clan adverse exprime des velléités de vengeance immédiate. Rassemblant plusieurs centaines de Surma, le saginé est une cérémonie véritablement impressionnante. Les combats ne commencent qu’après un temps de provocations, de coups simulés, de chants et parades guerrières par lesquels chacun invoque le courage de son favori. La bière de sorgho, et maintenant l’araki, coulent à flots, et bientôt le brouhaha de la foule est dominé par des salves de Kalachnikov tirées en l’air. La tension est perceptible, la violence contenue est prête à s’exprimer, sans que l’on sache très bien jusqu’où peut aller un tel débordement d’énergie guerrière.Les Boumé ou Nyangatom. Traduit littéralement par « fusils jaunes », déformation possible de « mangeurs d’éléphants », ce sont des proches parents des Turkana du Kenya et des Karamajong d’Ouganda. Les Boumé sont les ennemis héréditaires des Surma. D’instinct querelleur, ce peuple de guerriers est également connu pour ses confrontations régulières avec les Hamer et les Karo. Le but des incursions est surtout de voler le plus de bétail possible et de s’approprier des pâturages en conséquence. Lorsqu’un guerrier a tué un ennemi, il s’inflige d’impressionnantes scarifications sur les bras et la poitrine. Ils se trouvent géographiquement en face des Kara sur l’autre rive de l’Omo. Pris en tenaille entre les Surma au nord et les Dassanetch au sud, les Nyangatom auraient perdu, dans les années 1970, près de 10 % de leur population dans des heurts incessants avec leurs puissants voisins.

Météo en ce moment

Loading...
Organisez votre voyage avec nos partenaires au PARC NATIONAL DE L'OMO
Transports
Hébergements & séjours
Services / Sur place

Trouvez des Offres de Séjours uniques avec nos Partenaires

Photos et images du PARC NATIONAL DE L'OMO

Femme de la tribu Mursi. miroslav_1
ETHIOPIE
ETHIOPIE 2024/2025

Guide ETHIOPIE

18.95 € - 2024-02-07 - 336 pages

Autres destinations à proximité du PARC NATIONAL DE L'OMO

Envoyer une réponse