Downtown et Chinatown
Downtown est le centre historique de San Francisco, délimité par Market Street et Van Ness Avenue qui forment un triangle avec la baie. Cette zone regroupe des quartiers très différents, du plus chic (Union Square) au plus pauvre (Tenderloin), en passant par le quartier des administrations (Civic Center), le quartier des affaires et ses gratte-ciels, le Financial District. Accolé se trouve le célèbre Chinatown. Un exemple typique de la diversité de la ville en condensé.
Union Square. Cette grande place tire son nom des rassemblements qui avaient lieu en soutien à l'armée de l'Union, à savoir, l'armée du Nord qui défit les confédérés du Sud durant les années de guerre civile.
Aujourd'hui, c'est le cœur de Downtown : vous y trouverez les plus grands magasins (Macy's, Neiman Marcus, Saks Fifth Avenue et Bloomingdale's), les boutiques de luxe (sur Maiden Lane, à l'est de la place), la plupart des hôtels et les principales lignes de transports (BART, MUNI et cable car).
Concerts, cours de danse et expositions ont lieu régulièrement sur la place où il fait bon s'arrêter pour un déjeuner sur le pouce durant les beaux jours. Nous vous conseillons de ne vous y arrêter que le midi, pour une pause rapide après une virée shopping, car les restaurants autour ne sont pas les meilleurs.
Enfin, proche d'Union Square, c'est le quartier français de San Francisco (French Quarter). Vous y trouverez le Consulat de France, l'église Notre-Dame des Victoires avec service du dimanche en français et un grand nombre de restaurants tenus par des compatriotes, notamment autour de Belden Place (quartier français historique).
Civic Center. Civic Center est le quartier officiel qui regroupe les centres administratifs, dont le City Hall. Chef-d'œuvre d'art baroque de granit et de marbre, la mairie est construite sur le modèle du Capitole de Washington. Autour se dressent l'opéra, réputé mondialement, la San Francisco Public Library et l'Asian Art Museum. Cet ensemble imposant forme la pointe du triangle de Downtown, là où les deux grands axes de la ville, Market Street et Van Ness Avenue, se rencontrent. Il est malheureusement mal fréquenté nuit et jour, envahi par des sans-abri et des toxicomanes, car très proche de Tenderloin.
Tenderloin. Au nord-est de Civic Center, Tenderloin est réputé à risque, notamment la nuit. Vous y verrez un nombre impressionnant de sans-abris, en particulier devant la Glide Memorial Church (sur Ellis Street), mais les tentes sont partout sur les trottoirs habités par beaucoup de toxicomanes. Problèmes de drogue et pauvreté extrême, à deux pas des boutiques de luxe d'Union Square. Au début du siècle, Tenderloin était réputé pour ses maisons closes, ses salles de jeux et ses débits de boisson. C'est aussi là que les premiers bars gays voient le jour avant les débuts du Castro. Aujourd'hui c'est un quartier qui vit la nuit, avec de très bonnes adresses de restaurants et de bars. Malheureusement, la misère et l'insécurité y restent constantes, il faut absolument prendre un taxi pour s'y rendre la nuit. La municipalité de San Francisco, consciente du malaise entre l'impeccable Civic Center et le triste Tenderloin, essaie depuis une dizaine d'années de redorer l'image de ce quartier, mais la crise des opioïdes que traverse le pays, associée à l'usage du fentanyl, a aggravé la situation ces dernières années dans ce quartier.
Theater District. La frontière d'Union Square et de Tenderloin accueille quant à elle le Theater District, un quartier où l'art est à l'honneur. Les salles les plus emblématiques sont celles de l'American Conservatory Theater et du Curran Theater, mais d'autres scènes plus petites se cachent parfois dans de jolis bâtiments (Playhouse dans le Kensington Park Hotel)...
Nob Hill. Quartier majestueux et solennel, Nob Hill jouxte Tenderloin dans sa partie basse, Union Square et Chinatown au sud-ouest, Russian Hill au nord, Pacific Heights à l'est. Il abrite la Grace Cathedral, commencée en 1928 et achevée en 1964. De style néogothique, elle s'élève sur le ciel bleu de la colline, non loin de l'imposant temple maçonnique tout de marbre blanc.
Au temps de la conquête de l'Ouest, et grâce au cable car, quatre magnats des chemins de fer installent leurs palais en haut de Nob Hill. Ils se nomment Leland Stanford, Collis Huntington, Mark Hopkins et Charles Crocker, et vont donner ses lettres de noblesse à un quartier resté, depuis, le fief de la haute société. En effet, grâce à la toute nouvelle accessibilité des lieux, les grandes fortunes voient l'occasion de se démarquer (encore plus) du peuple, en s'élevant littéralement sur la Baie. De somptueuses villas sont construites et pendant un temps, San Francisco est considéré comme le « Paris de l'Ouest » pour son élégance et le raffinement de son architecture. Trois des hommes à l'origine de ce phénomène ont donné leur nom à trois des plus grands hôtels-palaces de la ville : le Scarlet Huntington Hotel, l'Intercontinental Mark Hopkins et le Stanford Court Hotel. Le Fairmont Hotel et le Ritz Carlton complètent le tableau du luxe san-franciscain.
Financial District. Certes, ce n'est pas aussi impressionnant que Wall Street, mais ne vous y méprenez pas : le quartier des affaires de San Francisco est la première place financière de la côte Ouest. Les beaux gratte-ciel vertigineux se dressent comme une forêt, Market Street est animée de vieux "street cars" colorés qui passent sans cesse. Beaucoup d'activité donc en semaine et en journée, mais après 17h, les rues se vident, les banquiers rentrent chez eux pour profiter de quartiers résidentiels. On y trouve des hôtels, restaurants et bars chics.
À voir : la Transamerica Pyramid (325 m) construite en 1969 qui, avec son profil unique, est devenue l'un des emblèmes de la ville, au même titre que le Golden Gate Bridge.
Chinatown. À deux blocks à peine au nord d'Union Square, on entre dans Chinatown par une porte rouge, surmontée de deux dragons dorés : c'est la Dragon Gate à l'intersection de Grant Avenue et Bush Street. Le quartier chinois est un rectangle délimité par Bush Street au sud, Powell Street à l'ouest, Kearny Street à l'est et Broadway au nord. Les San-Franciscains disent que leur Chinatown est à la fois le premier et le plus grand des Amériques – les New-Yorkais disent la même chose. Une chose est sûre : c'est certainement le plus beau. Malgré le côté très touristique de Grant Avenue qui est l'axe principal, Chinatown conserve un charme fou, rappelant une autre époque et une Chine impériale. Partout des lampions, des temples, des bâtiments en pagode. Quittez Grant Avenue et perdez-vous dans les labyrinthes des marchés sur Stockton Street. C'est ici que tout se passe !
North Beach, Telegraph Hill et les Piers
La pointe nord-est de la péninsule de San Francisco est ici divisée en trois quartiers, dont les limites extérieures sont Columbus Avenue à l'ouest et Market Street au sud, le nord et l'est étant bordés par la baie. Dans cette zone sont concentrées plusieurs grandes attractions de San Francisco.
The Piers. Les Piers font partie du patrimoine historique de San Francisco. Ces « jetées » ont contribué au développement maritime et industriel de toute la baie. À l'exclusion du controversé Pier 39 (Fisherman's Wharf), aux allures de parc d'attractions, cette zone côtière a subi un joli travail de réaménagement. Tout débute à la jonction de Market Street et d'Embarcadero Avenue, avec le Ferry Building et son grand marché couvert (Market Place), au cachet architectural certain. Son Farmers Market et ses restaurants en font une destination gastronomique de choix. Plus au nord, les Piers 15 et 17 expriment la renaissance du quartier entier en accueillant le nouvel Exploratorium depuis avril 2013. Ses multiples galeries intérieures et extérieures se fondent à merveille avec l'architecture d'origine.
Un peu plus loin s'étend le micro-quartier de Fisherman's Wharf. Son Pier 39 constitue un passage obligé pour observer les lions de mer (sea lions) ou naviguer vers l'une des îles de la baie (départs aux Piers 39, 41 et 43 ½). Le Fisherman's Wharf et la zone des Piers se clôturent en beauté avec Hyde Street Pier et ses navires historiques, le Maritime National Historic Park et la place la plus gourmande de San Francisco : Ghirardelli Square !
North Beach. Petit carré entre Broadway au sud, Mason Street à l'ouest, Montgomery Street à l'est et Francisco Street au nord, le quartier italien de North Beach est l'une des destinations phares de San Francisco. Columbus Avenue est l'axe touristique du quartier : vous y trouverez toutes sortes de restaurants et de pizzerias qui jouent la carte italienne de manière plus ou moins réussie. Ne vous laissez pas tenter par les « Ciao » qui fusent, mais dirigez-vous plutôt dans les petites rues autour de Grant Avenue et Green Street. Vous y trouverez de vrais bons restaurants ainsi que de belles boutiques de design et de décoration. Autour de Washington Square, prenez un café en terrasse puis allongez-vous au soleil, sous l'œil bienveillant de la cathédrale catholique Saints-Pierre-et-Paul, où Joe di Maggio et Marilyn Monroe ont posé pour leurs photos de mariage – ils s'étaient vu refuser la cérémonie car Marilyn était divorcée. North Beach est aussi le lieu de pèlerinage des fans de la Beat Generation. Kerouac, Ginsberg et Ferlinghetti ont en effet donné naissance à ce mouvement contestataire dans ces rues, notamment au Citylights Bookstore, la librairie que tenait Ferlinghetti.
Telegraph Hill. Située au nord-est de North Beach, cette colline est si pentue que les maisons semblent périlleusement accrochées à sa paroi. Le quartier a été celui des artistes et des écrivains. Aujourd'hui, il s'enorgueillit d'une tour au profil audacieux : la Coit Tower, du nom de Lillie Hitchcock Coit, une riche héritière qui a légué sa fortune à la ville. On a fait bâtir cette tour de 65 m de haut en son nom en 1933, elle a été classée monument historique en 1983. La vue sur la baie et San Francisco y est absolument magnifique. Une fois en haut de la colline, il vous faudra redescendre vers North Beach. Pour cela, empruntez les Filbert Steps, de longs escaliers qui vous ramèneront aux pieds de la colline, à travers des jardins suspendus somptueux. Les cris de perroquets sauvages ayant élu domicile dans cette jungle urbaine vous surprendront peut-être.
Pacific Heights, Cow Hollow et le nord-ouest
Les quartiers situés au nord-ouest de San Francisco sont des quartiers assez cossus et résidentiels, parsemés de rues commerçantes qui animent la zone. Russian Hill, au nord de Nob Hill, est délimitée par Marina & Cow Hollow à l'ouest et North Beach à l'est. Ce sont de véritables montagnes russes : marcheurs, préparez-vous à escalader des rues très pentues ! Andrew Hallidie a inventé le cable car en 1873 pour grimper ces deux collines, les chevaux n'arrivant pas jusqu'en haut. Certes, elles vont vous épuiser, mais les vues sont si saisissantes que le jeu en vaut la chandelle ! Préparez-vous à embrasser à la fois la baie, le Golden Gate Bridge et la ville dans son ensemble.
Russian Hill. Russian Hill tient son nom d'un cimetière russe que l'on a découvert au sommet de la colline. Le cimetière a été détruit, mais son nom est resté. Aujourd'hui, c'est un quartier agréable et moins pompeux que son voisin du sud. Pour un dîner romantique, direction Hyde Street avec ses lampions et ses bons restaurants. Russian Hill séduira également les amateurs de shopping, avec les boutiques de Polk Street, les littéraires qui se plairont à parcourir la Barbary Lane d'Armistead Maupin, plus connue sous le nom de Macondray Lane, et les contemplatifs avec les parcs perchés d'Ina Coolbrith et de George Sterling, le San Francisco Art Institute avec ses fresques de Diego Rivera. Sans oublier l'amusante Lombard Street, la rue la plus sinueuse du monde, plantée d'hortensias. Russian Hill n'est pas le quartier le plus animé de San Francisco, mais on profitera avec plaisir de son ambiance feutrée lors d'un après-midi ensoleillé.
Pacific Heights. Au nord de Bush Street jusqu'à Green Street et entre Van Ness Avenue et Divisadero Street s'étend le quartier de Pacific Heights. Les familles fortunées de Nob Hill se trouvant un peu à l'étroit sur cette noble colline décidèrent de migrer vers les hauteurs sur le Pacifique où l'espace était moins réduit. Au tournant du siècle, elles y construisirent des villas gigantesques et magnifiques, rivalisant de style. Le quartier de Pacific Heights était né. Épargné par le grand incendie, ce quartier a conservé certaines des plus belles maisons victoriennes de San Francisco avec, entre autres, la Haas-Lilienthal House dans Franklin Street (entre Jackson et Washington Street) ou encore la majestueuse Spreckels Mansion sur Washington Street et Lafayette Park. Aujourd'hui, les grands de ce monde et les stars qui résident à San Francisco disposent d'une maison dans ce quartier au calme. Sur Fillmore Street, la principale rue commerçante de « Pac Heights », vous trouverez cafés et boutiques. Idéal pour une balade avec une session shopping dans l'après-midi. Ne manquez pas d'aller à la pointe septentrionale de la colline pour jouir de l'une des vues les plus somptueuses sur la baie.
Japantown. Moins célèbre que Chinatown, mais tout aussi important, San Francisco a son quartier japonais, Japantown (aussi surnommé Little Osaka), au sud de Pacific Heights. La communauté japonaise de San Francisco est la plus ancienne des États-Unis et la plus nombreuse. Elle s'est installée d'ouest en est entre Fillmore et Laguna Street et du nord au sud entre Bush Street et Geary Boulevard.
Les premiers Japonais arrivèrent dans la ville au début des années 1860, mais ce n'est qu'en 1906, après le terrible tremblement de terre qui dévasta San Francisco et qui les obligea à quitter leurs habitations détruites, qu'ils se regroupèrent dans cette partie de la ville. Ils construisirent alors des lieux de prière et ouvrirent des restaurants et des magasins typiques de leur pays. Japantown ou plutôt Nihonmachi était né ! Malheureusement, la Seconde Guerre mondiale ouvrit une triste page d'histoire pour la communauté nippo-américaine. L'armée américaine se rangea aux côtés des Alliés pour combattre les forces hitlériennes et nippones. Le Japon fut déclaré ennemi numéro un après les attaques sur Pearl Harbor qui déclenchèrent l'entrée en guerre des États-Unis. Les Américains d'origine japonaise allaient en subir l'injuste prix. L'Executive Order 9066 émis par le président Roosevelt en février 1942 ordonna le rassemblement de tous les résidents d'origine japonaise et leur internement dans des camps d'isolement. Ce fut un coup terrible pour toute la communauté et le gouvernement américain dut longuement travailler à la réhabilitation de ses citoyens humiliés et injustement détenus après la fin du conflit. Peu à peu, les Nippo-Américains se réinstallèrent dans Japantown et ce fut l'ouverture du Japan Center en 1968 qui consacra ce retour. Aujourd'hui, c'est un quartier calme et au charme désuet où l'on peut trouver des livres, de la nourriture et de l'artisanat japonais parmi de nombreux restaurants de sushis et de cuisine traditionnelle. Le moment fort de Nihonmachi est en avril, chaque année, lorsque est organisé le Cherry Blossom Festival, un des événements japonais les plus importants de toute la Californie. Deux week-ends durant, toutes sortes de festivités ont lieu dans les rues de Japantown, le plus spectaculaire étant le défilé de chars, lors de la grande parade finale. De passage à Japantown, il vous faudra absolument faire un tour du côté de la cathédrale Saint Mary's of the Assumption. Construite en 1971, c'est un chef-d'œuvre de béton et une prouesse architecturale. À ne pas manquer.
Marina & Cow Hollow. Aux pieds de la colline de Pacific Heights, c'est le quartier de Marina & Cow Hollow qui s'avance vers la baie. C'est un bandeau de terre entre la marina à proprement parler, Pacific Heights au sud, le Presidio à l'ouest et Russian Hill à l'est. Il s'agit d'un quartier aisé, très apprécié des jeunes cadres trentenaires de San Francisco bien sous tous rapports, autrement appelés les yuppies (young urban professionals) en langage local. C'est un terrain artificiel, créé par l'homme pour la Panama Pacific Exposition de 1915 afin de célébrer le renouveau de San Francisco après le grand tremblement de terre de 1906. Polder à l'américaine, c'est aussi une zone où le danger sismique est particulièrement élevé. Union Street abrite la plupart des magasins du quartier. C'est une rue agréable pour faire les boutiques. Alentour, beaucoup de bars et quelques restaurants complètent le tableau de ce quartier animé, mais plus résidentiel à mesure que l'on se rapproche de la marina et de la baie, au nord de Lombard Street. La nuit y est très riche en bars, mais certains San Franciscains n'apprécient pas le côté légèrement m'as-tu-vu des établissements. À vous de voir, sachez juste que si on vous traite de « Marina person », c'est rarement un compliment.
Parc national du Presidio. Cet immense espace vert, ancien terrain militaire accessible par la marina, mène au fameux pont du Golden Gate. Il compte de belles forêts intactes. Construit de 1933 à 1937 entre deux rives aux rochers très accidentés, le Golden Gate Bridge, parfois entièrement dissimulé par le brouillard (fog), constitue l'une des réalisations les plus connues au monde. Le week-end quand il fait beau, les San Franciscains se retrouvent sur Crissy Fields pour organiser pique-niques ou balades à vélos, au pied du pont rouge.
SoMa, Mission, Castro et le sud
Cette zone regroupe à la fois les quartiers très étendus de Mission et de SoMa situés au sud de Market Street et le quartier de Castro.
SoMa (South of Market). Au sud de Market Street, ce quartier a connu un véritable renouveau grâce à la bulle Internet qui a attiré beaucoup de jeunes ingénieurs informatiques travaillant dans la Silicon Valley voisine. Ils ont préféré s'installer à San Francisco pour éviter les embouteillages et la plaine de San Jose. Une seule condition : que l'autoroute du sud soit facilement accessible. SoMa était tout désigné. Ancien quartier de hangars et d'entrepôts, c'est un quartier en pleine réhabilitation durant les années 1990 et le début des années 2000. On décide d'y installer les grands musées modernes, comme le SFMOMA (réouvert en 2016 après une grande rénovation), le Yerba Buena Center et le Contemporary Jewish Museum. Des centres de conventions gigantesques voient le jour tels que le Moscone Center. C'est un quartier branché, investi de grandes boîtes de nuit, de restaurants tendance et d'ateliers high-tech. Les jeunes qui font fortune grâce à Internet s'achètent des lofts zen et sobres. Partout, c'est l'empire du design. Mais bientôt c'est la fin de l'euphorie informatique. Les start-up ferment ou font faillite et les prix qui montent toujours dans SoMa deviennent dissuasifs pour beaucoup. Le rêve californien n'est plus d'avoir un duplex blanc et noir dans le quartier. Certains restent, parfois par choix. Aujourd'hui, SoMa est toujours cette étendue urbaine gigantesque au sud de Market Street et à l'est de Mission, mais ce n'est plus très trendy. On y vient pour ses musées entre Mission et Howard Street, mais on s'y enfonce rarement, à moins d'assister à un match de baseball à l'Oracle Park.
Castro. C'est le quartier gay de San Francisco. Situé autour de Castro Street, qui en est la rue principale, le quartier s'étend entre la 14th et la 24th Street au nord et au sud et entre Douglass et Church Street à l'ouest et à l'est.
À l'origine, c'est le quartier scandinave que l'on surnomme Eureka Valley. Puis, au tournant du siècle, une communauté d'Irlandais catholiques s'installe autour de la paroisse de la Holy Redeemer Church (au coin de 18th et de Diamond Street). Les Irlandais restent jusqu'aux années 1950 et 1960 quand, nouvellement enrichis par le boom économique d'après-guerre, ils décident de quitter le centre-ville pour la banlieue. Le quartier périclite, tout comme Haight avant lui. À cette époque, nous sommes en plein Summer of Love, la liberté sexuelle est à son apogée et les drogues douces et dures font des ravages. C'est alors que Harvey Milk, un jeune hippie homosexuel, décide de quitter la folie de Haight et part à la recherche d'un quartier plus tranquille et peu cher. Tout comme les hippies qui, avant lui, ont quitté les beatniks de North Beach, Harvey Milk, son compagnon et un autre couple homosexuel trouvent le Castro, ses petites maisons victoriennes et son microclimat ensoleillé. Les loyers sont bon marché et, par le bouche à oreille, c'est toute une communauté d'hommes gays qui rachète les maisons délaissées du Castro. Aujourd'hui, la plupart des maisons arborent le drapeau arc-en-ciel, les magasins sont essentiellement axés gay, et c'est l'un des quartiers les plus courus pour y faire la fête à la nuit tombée.
Mission District. C'est dans le quartier de Mission, actuellement le quartier latino de San Francisco, qu'a été fondée la Mission San Francisco d'Asis en juin 1776 et qui a donné son nom à la ville. La mission de franciscains espagnols a asservi les Indiens ohlones présents sur le territoire et a construit ranchs et fermes. Le temps a passé, les Indiens ont été décimés et la Mission conservée : c'est aujourd'hui le plus vieux bâtiment de San Francisco.
Jusqu'à récemment, le Mission District était un quartier assez pauvre, majoritairement hispanique et sujet à la criminalité et à la violence urbaine. Les choses ont considérablement changé dans Mission et c'est devenu un quartier très prisé de la jeunesse branchée et artiste, des bobos tendance hipsters.
C'est aussi considéré comme le quartier général des lesbiennes, et de plus en plus celui des gays lassés du caractère démonstratif de Castro. C'est un des endroits préférés des jeunes San-Franciscains pour dîner ou boire un verre. Beaucoup d'artistes ont élu domicile ici. Mission est un quartier très étendu : plus vous vous enfoncerez vers le sud et l'est et plus vous retrouverez l'aspect latino qui a un peu disparu des rues à hauteur de 16th à 22nd Street environ. C'est un peu loin du centre, mais c'est un des villages de San Francisco à ne pas rater. Venez le samedi et prenez le temps de ne rien faire au Dolores Park avant de faire les boutiques de jeunes créateurs, de fouiner dans les friperies qui sont de véritables trésors de vintage, de flâner dans les librairies indépendantes et de déguster un burrito délicieux. On ne partira que tard dans la nuit après un dîner au cœur d'un des merveilleux restaurants du coin et une soirée à boire dans tous les bars branchés.
Dogpatch et Potrero Hill. Situés à l'est de Mission et au sud de SoMa, face à Alameda Island, ces deux quartiers sont en pleine expansion. Les bars branchés y poussent comme des champignons et on chuchote déjà que cette zone serait la relève de Mission. Pour l'instant, il reste encore beaucoup de hangars industriels désaffectés, mais il est vrai que certains bars méritent le détour. Articulée par une rue principale, Third Street, le quartier Dogpatch propose des adresses gourmandes, et de nombreuses surprises pour les passionnés d'art. L'ambiance est plus locale et plus conviviale. À voir : le nouveau et incroyable Minnesota Street Project, un centre d'art contemporain qui se déploie sur trois hangars.
Mission Bay. Dans la continuité du quartier de Dogpatch et de Potrero Hill, se trouve le quartier portuaire de Mission Bay. De plus en plus moderne, cette zone jusque-là cantonnée principalement à ses activités de pêche, de construction et réparation de bateaux, compte désormais des immeubles et commerces en plein développement. Sans oublier le célèbre Oracle Park, où se déroulent les matchs des Giants, l'équipe de Baseball de San Francisco, et d'où l'on peut admirer la vue sur la baie. Qui plus est, le campus de recherche médicale de l'université de Californie (UCSF Mission Bay) donne, lui aussi, un caractère spécial et une certaine renommée à ce quartier au bord de l'eau.
Haight et le Golden Gate Park
Hayes Valley. Tout petit quartier à l'ouest du Civic Center, Hayes Valley s'est développé sur le tard, après le tremblement de terre de 1989. C'est une population jeune de 25 à 35 ans qui habite ici, parmi les maisons victoriennes à deux étages. Une destination phare pour faire du shopping où vous trouverez beaucoup de créateurs locaux ainsi que des magasins de seconde main.
Haight-Ashbury. Centre de la contre-culture aux États-Unis, Haight-Ashbury est partout connu comme le berceau du Summer of Love et du mouvement hippie dans les années 1960. Les Beatniks ayant investi North Beach, le quartier devenait trop exigu pour les nouveaux arrivants en quête de vie alternative. Ils étaient jeunes, ils étaient fauchés, ils cherchèrent donc un quartier peu cher pour s'installer. Le quartier de Haight, et ses maisons victoriennes, était alors délaissé par les San-Franciscains, les loyers étaient bon marché : les hippies y fondèrent leur nid. Peace and love devinrent les maîtres mots de cette génération lasse de la rigueur conservatrice de ses aînés. Les années ont passé, les hippies d'hier sont devenus les retraités bourgeois d'aujourd'hui, mais dans Haight-Ashbury se maintiennent la douceur et la nonchalance. Les façades colorées, décorées de fleurs ou de dessins originaux, sont en harmonie avec l'atmosphère du quartier. On y trouve beaucoup de boutiques de goodies arc-en-ciel aux codes hippies, des friperies et un immense magasin de vinyles.
Lower Haight. Aujourd'hui, on distingue Haight-Ashbury (du Golden Gate Park au Buena Vista Park) très hippie, du Lower Haight (du Buena Vista Park vers l'est jusqu'au quartier de Hayes Valley), où l'ambiance est plus au rock urbain. On l'appelle Lower Haight parce qu'il se situe aux pieds de la colline surmontée par le Buena Vista Park. Prenez le temps d'apprécier ce quartier en flânant dans les parcs, boutiques et restaurants, vous ne serez pas déçus.
Alamo Square. À voir, au nord de Lower Haight et à l'ouest de Hayes Valley, le petit quartier d'Alamo Square abrite un petit bijou d'architecture victorienne, les fameuses Seven Painted Ladies qui s'alignent au pied de la pelouse du square sur fond de skyline. C'est l'une des cartes postales de la ville.
Golden Gate Park. Large rectangle de plus de 4 km2, le Golden Gate Park est l'un des plus grands parcs urbains des États-Unis, devant le Central Park de New York auquel on le compare souvent. Perpendiculaire à l'océan, il est entouré de deux grands districts résidentiels, Richmond au nord et Sunset au sud, fréquemment appelés The Avenues, car les rues ici sont numérotées de la 2nd Avenue à la 48th Avenue. Quartiers très étendus et résidentiels, vous aurez rarement l'occasion de vous y balader. Cependant, certains sites, restaurants ou boutiques valent le détour.
Richmond. Directement au nord du Golden Gate Park se situe le quartier de Richmond. À l'origine, cette zone n'était qu'une étendue de sable et de dunes. À la fin du XIXe siècle, on commença à construire, mouvement qui s'intensifia après le grand tremblement de terre de 1906. Le quartier se développa et l'on continua de construire toujours plus de maisons dans un effort d'urbanisation durant la première moitié du XXe siècle.
Avant la Seconde Guerre mondiale, le quartier connut une forte concentration de familles juives. Puis, ce fut une communauté de Russes orthodoxes qui s'installa autour de la grande église orthodoxe du quartier. Clement Street devint l'axe commerçant principal. C'est aussi dans ses environs que s'est établie une grande partie de la communauté chinoise de San Francisco.
Sunset. Au sud du Golden Gate Park se trouve le Sunset District, l'un des plus grands de San Francisco. Pas grand-chose à voir dans ce quartier résidentiel à part la rue commerçante Irving Street, au niveau du carrefour avec la 19th Street.