- 23000

La Béringie

Il y a environ 23 000 ans, le continent nord-américain et l'Asie sont reliés par un pont terrestre, la Béringie (à l'emplacement du détroit de Béring), qui permet à des chasseurs nomades venus de Sibérie de s'implanter. Au fil des siècles, ils se répartissent sur l'ensemble du territoire de l'actuel Alaska et s'y adaptent.

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La côte Pacifique précolombienne

Il y a plus de 20 000 ans, l'Amérique du Nord et l’Asie étaient reliées par un pont terrestre : la Béringie, où se trouve désormais le détroit de Béring. C'est ce qui a permis à des chasseurs nomades sibériens de migrer : au fil des siècles, ils se sont répartis sur le territoire de l’actuel Alaska et s’y sont adaptés. Plusieurs ethnies distinctes par leur physique, leur langue et leur mode de vie en sont descendues, puis se sont installées sur l'ensemble du continent, y compris les États-Unis. En résulte un pays au peuplement très ancien, le Grand Ouest en tête. Car c'est en Californie, à Santa Rosa Island – au large de Santa Barbara – qu'ont été retrouvés les ossements les plus vieux de l'Amérique du Nord, ceux de « Arlington Springs Man », datant de quelque 13 000 années.

1530

Hernán Cortés atteint la côte pacifique

En 1530, Hernán Cortés atteint Mexico puis les côtes de l’océan Pacifique. Le conquistador pense que les côtes qui lui font face sont celles de l’île de California qu’il recherche. Des expéditions successives démontrent qu’il s’agit en fait d’une péninsule, la Baja California (basse Californie), qui rejoint au nord la Alta California (haute Californie, qui est la Californie actuelle). La côte est inhospitalière, les terres sont sauvages. Isolée par les montagnes de la Sierra Nevada et par l’océan, la Californie est alors habitée par de nombreuses petites communautés indiennes aux dialectes variés, vivant de la cueillette, de la chasse et de la pêche. En 1776, leur population totale est estimée à 300 000 personnes. Accueillants, ils ne disposent ni de l’or ni des richesses que les conquistadores recherchent.

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1579

Passage de Francis Drake

La Californie, qui n’a donc pas tenu les promesses d’un eldorado, reste pratiquement à l’écart, même si, durant quelques siècles, elle intéresse les grands navigateurs dont Francis Drake, le pirate corsaire de la reine Elizabeth d’Angleterre, qui séjourne en 1579 sur la côte de Marin County au nord de la baie de San Francisco. Celle-ci est encore inconnue des explorateurs. C’est que le brouillard caractéristique de la baie et la géographie sont tels que les navigateurs ratent systématiquement l’entrée dans la baie par l’embouchure de la Porte Dorée.

1591-1769

Les premières missions

De 1591 à 1769, les moines jésuites puis franciscains ouvrent la voie de la colonisation espagnole. Le schéma est toujours le même : implantation d'une mission, édification d'un presidio (fort militaire), installation d'une garnison. La première mission, celle de San Diego de Alcala (à l’emplacement de l'actuel San Diego), est fondée en 1769 par le père franciscain Junípero Serra et la baie de San Francisco est découverte la même année.

(1713-1784)

Junípero Serra

Prêtre missionnaire franciscain, il est à l’origine de la création de 9 des 21 missions espagnoles en Californie. Malgré une constitution peu robuste, il va parcourir toute la côte Sud-Est et fonder les missions qui deviendront les villes de San Diego, San Francisco, San Luis Obispo, Ventura ou encore Santa Clara. Reconnu à titre posthume Apôtre de Californie, par l’Eglise catholique, il a été béatifié en 1988 et canonisé par le pape François en septembre 2015. Cet événement a été perçu comme une offense pour les populations natives de Californie, qui reprochent au prêtre les souffrances infligées à leurs ancêtres (privations de libertés, conversions forcées, travail obligatoire, etc.).

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1769-1823

El Camino real

Entre 1769 et 1823, fut ainsi édifié le fameux Camino Real, le chemin royal reliant les 21 missions de Californie bâties par les franciscains sur les terres peuplées d’Indiens. Ceux-ci sont mis au travail, mais leur population est rapidement décimée par les virus et bactéries apportés par les colons contre lesquels ils ne sont pas immunisés. La dernière mission, la plus septentrionale, est construite en 1823 à Sonoma.

1769

La fondation de San Francisco

L’établissement d’une population espagnole de colons devient effectif lors de l’expédition de Juan Bautista de Anza qui aboutit à la fondation de San Francisco. Il y fonde le presidio en septembre 1776, fort militaire que l’on voit encore aujourd’hui. La mission San Francisco de Asis, plus connue sous le nom de mission Dolores, voit le jour un mois plus tard en octobre 1776. En 1773, la couronne d’Espagne ayant autorisé l’acquisition de terres par les particuliers espagnols vivant déjà dans les missions ou les presidios (forts protégeant les missions), les soldats sont les premiers à utiliser cette offre : ils créent les premiers ranchos de San Francisco en acquérant le bétail importé. La société s’organise sur ces bases et reste essentiellement agricole et peu prospère jusqu’à la découverte de l’or.

1821

La Californie mexicaine

En 1821, le Mexique déclare son indépendance et la Californie devient mexicaine avec pour capitale Monterey. Les Mexicains qui vivent alors en Californie du Sud expulsent les Espagnols et s’emparent de la région, et la nomment Alta California. Tandis que le gouvernement mexicain favorise la destruction de plusieurs missions, l’oppression des Indiens continue. Ce changement politique ne s’accompagne pas de réels changements sociaux et les Californiens conservent leur mode de vie autour des ranchos qui se développent.

1833

Le baptême des Indiens

En 1833, 88 000 Indiens sont baptisés par l’Église et 31 000 continuent de vivre sous la tutelle de missionnaires. La même année, la république du Mexique, qui contrôle alors la Californie, ordonne la sécularisation immédiate des missions et leur transfert entre les mains des Indiens. Ces derniers, du fait des lois et à cause de leur dépendance au système, ne voient pas pour autant les missions leur revenir. Ou plutôt, ils les verront passer entre les mains d’astucieux grands propriétaires terriens. Les missions seront pillées et abandonnées au désert originel.

La Californie devient américaine

Les Américains migrent vers la Californie dans les années 1840. Le gouvernement mexicain les tolère, mais refuse de leur accorder le droit de propriété. Ils constituent dans la vallée de Sonoma le groupe des ours, les Bears. En mai 1846, la guerre est déclarée entre le Mexique et les États-Unis. Le 14 juin 1846, 33 Américains, encouragés par la présence des troupes US commandées par le Capitaine John C. Fremont, se révoltent contre le gouvernement mexicain à Sonoma. Le 15 juin 1846, les Bears se mutinent contre le gouvernement du général Vallejo : c’est la Bear Flag Revolt. Les Mexicains sont chassés et la République de Californie est proclamée. Le drapeau frappé du grizzly et de la mention « California Republic » est hissé sur la place de Sonoma. Le 7 juillet 1846, la bataille de Monterey est remportée par l’armée américaine : c’est la fin du règne mexicain en Californie, incorporée aux États-Unis en septembre 1850.

1848

La ruée vers l'or

Le 24 janvier 1848, on découvre de l’or le long de l'American River à Sutter’s Mill, près de Coloma et Sacramento, au pied des montagnes de la Sierra Nevada. Lorsque la rumeur de la découverte du filon atteint les oreilles de Sam Brannan, le propriétaire du journal California Star de San Francisco, celui-ci monte un magasin de pelles et d’attirail pour creuser la terre à la recherche des précieuses pépites. Il dévale alors les rues de San Francisco en annonçant la nouvelle : « Gold ! Gold ! Gold in the American River ! ». En quelques jours, la ruée vers l'or tourne au délire. A la fin de l’année 1848, près de 10 000 chercheurs d’or parcourent la Californie. C’est l’époque des villes-champignons, aujourd’hui villes fantômes. Entre 1841 et 1869, ce sont près de 300 000 personnes qui traversent les Rocheuses pour rejoindre l'Eldorado californien.

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(1810-1885)

James Marshall

Menuisier de formation et employé par John Sutter, il est le premier à découvrir de l’or en Californie en 1848 dans l’American River. Malheureusement pour lui, il est chassé de ses terres et ne profitera jamais de sa trouvaille qui est à l’origine de la ruée vers l’or. Le California State Legislatur lui offrira une maigre pension pendant 2 ans, mais James Marshall mourra dans la pauvreté. À Coloma, un monument lui est dédié : une statue de bronze pointant dans la direction de la découverte de la première pépite d’or.

1849

Barbary Coast

Le premier effet sur San Francisco est dévastateur. Les marins de la baie désertent leurs bateaux, chacun abandonne son travail et sa famille pour se jeter dans le flot des chercheurs d’or. Puis, la rumeur se répandant, Chinois, Européens, Australiens, Sud-Américains débarquent dans la baie. Ce sont les forty-niners, ceux de 1849. Bientôt la ville déborde, passant soudainement de moins de 1 000 habitants à environ 25 000 en un an. Ville-champignon, c’est aussi un bidonville géant où les hommes vivent dans des tentes et où règne un véritable chaos. Il n’y a pas d’or aux alentours directs de San Francisco, il faut aller le chercher plus au nord-est, à Sacramento qui doit elle aussi son développement au précieux minerai. Mais à San Francisco il y a le port, où les hommes de tous les horizons débarquent en masse. La ville accueille les chercheurs d’or qui reviennent pour dépenser l’argent de leur dur labeur dans les bars et les hôtels de la ville. C’est le début de la Barbary Coast. La ville est alors un tripot géant, fait de maisons d’opium, de bordels et de maisons de jeu.

1869

Le chemin de fer

Parallèlement, l’argent commence à affluer. Notamment dans l’actuel Financial District où des investisseurs financent la recherche d’or, qui peu à peu se tarit à partir des années 1860. C’est alors la construction du chemin de fer grâce à la main-d’œuvre chinoise bon marché qui prend la relève, avec l'inauguration en 1869 de la ligne transcontinentale, célébrée au niveau de la jonction de la compagnie Central Pacific et Union Pacific au Promontory Summit dans l'Utah, connu aujourd'hui sous le nom de Golden Spike National Historic Site. Les Big Four, les quatre investisseurs principaux de la compagnie, font alors fortune. Il s’agit de Leland Stanford, Collis Huntington, Mark Hopkins et Charles Crocker. Cette nouvelle ligne fait alors exploser la population de la ville.

1873

Le Paris de l'Ouest

Petit à petit, de grandes fortunes industrielles s’établissent et cherchent à former une société respectable. Grâce au cable car d'Andrew Hallidie lancé en 1873, les collines autour de la Barbary Coast deviennent accessibles. Les membres de la nouvelle haute société s’élèvent vers les hauteurs de Nob Hill et Russian Hill et s’éloignent toujours plus des « petits » de la plaine. Les salons littéraires se développent et les écrivains affluent. Mark Twain débarque en 1860, la même année qu’Ambrose Bierce, reporter à l’Examiner, Robert Louis Stevenson ou encore Jack London. Dans les années 1890, San Francisco devient le « Paris de l’Ouest » : une ville de raffinement et d’élégance. C’est la grande période des villas victoriennes en bois.

1882

L'exclusion des Chinois

Pourtant tout n’est pas rose pour la communauté chinoise qui, depuis 1849, n’a cessé de se développer. En 1882 est voté le Chinese Exclusion Act qui leur retire le droit de citoyenneté. L’immigration en provenance de Chine est stoppée net et les années 1890 sont le théâtre de violences sur la communauté qui s’organise petit à petit. C’est ainsi que se met en place la Chinese Consolidated Benevolent Association, qui cherche à défendre les droits d’Américains d’origine chinoise et propose des programmes de soutien à la communauté. Il faudra attendre la Seconde Guerre mondiale puis le Civil Rights Bill de 1964 pour que les lois d’exclusion soient abrogées.

1906

Le tremblement de terre

Au début du XXe siècle, San Francisco est à son apogée. Mais le 18 avril 1906, vers 5h du matin, un gigantesque tremblement de terre tue une centaine de personnes et provoque la rupture des conduites de gaz. Un immense incendie ravage la moitié de la ville trois jours durant, dont Downtown. Rapidement, San Francisco devient un gigantesque chantier. On reconstruit en utilisant des techniques antisismiques plus performantes, en créant notamment la Marina pour recevoir l’exposition universelle de 1915 qui signe la renaissance de la ville.

1929

La Dépression

La Californie devient dans les années 1920 le premier producteur agricole des États-Unis, le grenier de l’Ouest américain. A la suite du krach de1929 et de la grande Dépression qu'il entraîne, les nouveaux pauvres de l’Est et de l’Oklahoma, les Okies, se dirigent en masse vers ses plaines agricoles. Ce sont les raisins de la colère dont parle Steinbeck.

1933

Avec l’abolition de la Prohibition, la Californie devient aussi première productrice de vin des États-Unis grâce aux vallées de Napa, Sonoma et Russian River.

1940

La Seconde Guerre mondiale

La Californie tient un rôle actif dans la guerre contre le Japon avec ses industries d’armement et d’aéronautique. Mais le conflit marque également une page difficile pour la communauté japonaise établie dans le quartier de Japantown. Le président Franklin D. Roosevelt ordonne l’internement de tous les Japonais et Américains d’origine japonaise et leur transfert dans des camps répartis dans le pays. À la fin de la guerre, la Japanese American Citizens League de San Francisco milite pour une reconnaissance de l'injustice faite à ces Américains d’origine japonaise. Avec la signature du traité de paix entre les États-Unis et le Japon à San Francisco en 1951, le gouvernement les réhabilite enfin.

26 juin 1945

C’est à San Francisco qu’est signée la Charte des Nations unies.

1950

Les Trente Glorieuses

La guerre est suivie d’une incroyable période de croissance économique, les Trente Glorieuses. Ces trois décennies de croissance se retrouvent dans tous les pays développés touchés par le conflit, à la différence que les États-Unis n’ont pas eu à vivre de reconstruction, de rationnement ou de nouvelles institutions. La croissance économique, dopée par l’effort de guerre, se maintient avec la mise en œuvre de grands travaux : autoroutes, irrigation, tous les secteurs tournent à plein. La Californie prospère, entraînant avec elle le reste des États-Unis, voire du monde occidental, et devient l’État le plus puissant de la Fédération. Le mythe des plages de surfeurs, des automobiles rutilantes et des villas aux pelouses impeccables se répand : c'est l'époque des Beach Boys, d'Hotel California...

1957

Les Beatniks

Cependant, toute une partie de la jeunesse se sent dépassée et perdue et ne trouve plus ses repères dans la société d’abondance des États-Unis d’après-guerre. Dans les années 1950 et 1960, ces jeunes se rassemblent à San Francisco autour de la figure emblématique de Jack Kerouac et de son roman Sur la route publié en 1957, mais aussi d'Allen Ginsberg et de William Burroughs, tous trois soutenus par le grand éditeur et propriétaire de City Lights Bookstore, Lawrence Ferlinghetti. Allen Ginsberg décrit le désespoir de sa génération dans son œuvre Howl. Considéré comme obscène, le poème est interdit par la censure américaine. Mais Ferlinghetti brave la loi et publie le poème. Un procès historique est lancé contre l’éditeur et l’écrivain : c’est le Howl Trial de 1957. De nombreuses manifestations ont lieu à San Francisco et dans la baie pour protester contre la censure. La cour accepte de retirer le procès : c’est une victoire sans précédent.

1967

Le Summer of Love

La victoire des Beatniks sur la censure est une petite révolution qui va chambouler la jeunesse. Au début des années 1960, les étudiants du campus de UC Berkeley manifestent pour de plus grandes libertés et le quartier de Haight-Ashbury à San Francisco s’enflamme : c'est le Flower Power. Cheveux longs, amours libres, rejet des institutions et de la guerre du Vietnam... C’est dans ce même quartier que l’année 1967 deviendra le Summer of Love, avec son lot de LSD et de marijuana, de psychédélisme et de liberté sexuelle et homosexuelle. Après 1967, un grand nombre de hippies quittent San Francisco pour établir des communautés encore actives aujourd’hui, comme à Bolinas. Humboldt County, capitale américaine de la production de marijuana, abrite encore de nombreux hippies de la vieille et de la nouvelle génération.

1977

Gay Castro

Le Summer of Love a permis une grande liberté sexuelle et les homosexuels vont bientôt s’organiser pour créer leur propre militantisme. Quand Harvey Milk et son partenaire décident de quitter le quartier de Haight au début des années 1970, c’est vers Castro qu’ils se tournent : un quartier peu cher aux jolies maisons abandonnées. Dans leur sillage, les gays s'y construisent un petit havre de paix : le bouche-à-oreille fait son travail et bientôt ils sont des centaines à débarquer à Castro, où ils rachètent les propriétés abandonnées et font fructifier le quartier. En 1977, Harvey Milk est élu superviseur à la mairie  : c’est une victoire incroyable pour les gays de San Francisco et d’ailleurs. Harvey Milk est ainsi le premier élu ouvertement gay de Californie et l'un des premiers aux États-Unis. Mais en novembre 1978, un ancien collègue de la mairie, Dan White, l'assassine ainsi que le maire Moscone.

(1930-1978)

Harvey Milk

Harvey Milk, souvent surnommé le « maire de Castro », quartier gay de San Francisco, est l’un des premiers politiciens et militants pour le droit des homosexuels. Né à New-York, il vient s’installer dans la ville avec son compagnon et devient rapidement une figure locale en luttant contre l’homophobie, sujet très sensible à cette époque. En novembre 1978, lui et le maire sont assassinés par Dan White qui sera accusé d’homicide (et non d’assassinat) et ne purgera que 5 ans de peine. Le verdict jugé trop clément par la communauté gay et une partie de la population provoquera les Émeutes de la Nuit White le 21 mai 1979.

1980

Le sida

L’activisme gay poursuit sa lutte pour l’égalité des droits, mais doit rapidement faire face à un nouveau fléau  : le sida. Apparu au début des années 1980, il frappe en premier lieu les gays de San Francisco. En l’espace d’une décennie, le Castro perd quasiment un tiers de sa population... La communauté prend donc les devants pour alerter l’opinion publique et les autorités et faire avancer la recherche.

26 juin 2013

La Cour Suprême des États-Unis met fin à cinq années d'incertitudes et de rebondissements sur le thème du mariage pour tous en étendant la définition du mariage aux personnes de même sexe. La gay pride qui eut lieu les 29 et 30 juin fut une véritable explosion de joie pour la communauté homosexuelle.

2000

La Silicon Valley

Dans les années 1980 et 1990, la Silicon Valley attire ingénieurs, entrepreneurs et grosses compagnies d'informatique. C'est là que naît Internet. De nombreuses start-up se montent du jour au lendemain dans une nouvelle ruée vers l'or moderne. San Jose a un parfum d'eldorado et les fortunes se font vite. Des jeunes gens dynamiques se retrouvent à la tête de sommes considérables à 25 ans à peine. C'est l'euphorie : la machine spéculative est lancée. Mais en 2000-2001, la bulle explose. Depuis, l'activité a largement repris et les start-up d'hier sont devenues les mastodontes d'aujourd'hui. Apple, eBay, Facebook, Google ou encore Yahoo ! incarnent les success stories les plus impressionnantes. Les exemples les plus récents sont Uber, Airbnb, Instagram ou encore Yelp.

2021

La crise actuelle

Mais l'argent des nouvelles technologies provoque également une flambée de l'immobilier, si bien que San Francisco et sa baie subissent de plein fouet la gentrification. Les pauvres et la classe moyenne se voient obligés de s'exiler vers des contrées plus abordables, tandis que les sans-abri, souvent intoxiqués au fentanyl, un opioïde très puissant, se multiplient dans le centre-ville. Avec le Covid des années 2020-22, la vie a été paralysée : 40% des lignes de bus ont été suspendues et les écoles ont fermé pendant 14 mois. Le télétravail a vidé Downtown et près de 30 % des bars, restaurants, discothèques et commerces ont mis la clé sous la porte. Avec la fin de l'épidémie, la vie devrait cependant repartir.

2020-2022

La Californie brûle

Les années 2020 et 2021 ont compté parmi les pires incendies que la Californie ait connus. En deux petites années, près de 20 % des séquoias géants ont succombé sous les braises. Les 7 plus grands incendies de l'histoire de l'Etat ont eu lieu depuis 2018, et le mégafeu Oak Fire de l'été 2022 qui venait lécher le flanc ouest du parc national de Yosemite ne contredisait pas cette tragique tendance.