QUARTIER SELIMIYE

Le quartier Selimiye (Selimyie Mahallesi) est le plus grand des 24 anciens quartiers ottomans de la vieille ville et concentre les plus beaux monuments de toute l’agglomération : anciennes églises gothiques, caravansérails, maisons médiévales et ottomanes, etc. C'est un lieu de promenade aussi agréable qu'inévitable : en effet, c’est aussi là que débouche le point de passage des rues Ledra et Lokmacı, le principal de Nicosie entre les parties nord et sud du centre-ville. Il doit son nom à l’un des lieux de visite incontournables du pays : la mosquée Selimiye, l’ex-cathédrale catholique Sainte-Sophie. S’étendant sur environ 25 ha le long de la « ligne verte », le quartier jouxte celui d’Iplik Pazarı (à l’ouest), la place Atatürk (au nord) et le quartier Haydarpaşa (à l’est).

Histoire. Avant d’être convertie en mosquée, la cathédrale Sainte-Sophie constituait déjà le cœur économique et religieux de la cité à la fin de l’ère des Lusignan. La position phare du quartier fut ensuite amplifiée par les Vénitiens, les Ottomans et les Britanniques qui concentrèrent ici les activités commerciales. En témoignent encore aujourd’hui les caravansérails du XVI^e siècle ou le grand marché municipal créé en 1935. C’est dans ce périmètre que se côtoyaient les commerçants de toutes les communautés du pays jusque dans les années 1960. Depuis la division de la ville entamée en 1963 et confirmée en 1974, le quartier Selimiye longe la « ligne verte » sur 500 m et a perdu sa vocation première : de nouveaux lieux de culte et de commerce ont été créés plus loin, au nord comme au sud de la ville. Et les rues autrefois riches et animées se sont muées en endroits sombres et désertés. Heureusement, depuis le grand programme de restauration lancé par les Nations unies dans les années 1990, le quartier Selimiye a retrouvé un nouveau souffle.

Aujourd’hui. La catastrophe de la division Nord-Sud a tout de même eu un effet positif sur le quartier, puisque les monuments et leur environnement ont échappé à la frénésie immobilière. À l’exception des boutiques et restaurants pour touristes le long de la rue piétonne Arasta menant du point de passage à la mosquée, les environs sont donc assez calmes et bien préservés, sans trop de circulation automobile. Le lieu attire désormais de nombreux visiteurs à la journée venus des stations balnéaires de toute l’île, mais aussi, deux nouveaux types de population : la jeunesse branchée de Nicosie-Nord ; des Chypriotes grecs à la redécouverte de leur histoire et, surtout, à la recherche de commerces bon marché.