TEMPLE DE GGANTIJA
Du temple préhistorique de Ggantija (Ta’ Sunsana), il reste des ruines assez impressionnantes mises au jour en 1827 et encore chargées de symboles : le trèfle de la fertilité, la spirale de la vie, les courbes opulentes d’une divinité féconde. Classé monument de l’Unesco, c’est le plus vieux des temples non encastrés et, bien sûr, le plus ancien des 25 temples découverts à Malte. Bâti sur le modèle de ceux de Karnak, ou de Stonehenge en Grande-Bretagne, il date d’environ 3600 avant J.-C. Les premiers Maltais seraient venus de Sicile vers 5000 avant notre ère. Ils ont laissé plus de 20 sites préhistoriques, dont Ggantija, commencé en 3600 avant J.-C. et achevé en 2400 avant J.-C.
Le temple de Ggantija, plus ancien que les pyramides d’Égypte, a la forme de deux trèfles, un à cinq feuilles (le temple sud), l’autre à quatre (le temple nord), tous deux entourés d’un mur commun. Les trèfles sont en globigérine, un calcaire tendre, et les murs extérieurs en calcaire corallien, plus dur. Dans le plus grand trèfle, la forme arrondie des parois laisse supposer l’ancienne présence d’un toit.
Le temple sud, le mieux conservé, comprend donc cinq salles d’inégales dimensions. Dans la première salle, à gauche en entrant, vous découvrirez des blocs témoignant de la couleur rouge qui devait entièrement recouvrir les murs du complexe. Un trou a également été pratiqué dans le sol. Celui-ci et les autres découverts sur le site servaient aux libations, ces offrandes rituelles au cours desquelles coulaient le sang ou l’eau. Quant aux inscriptions gravées dans la pierre – à des fins religieuses sans aucun doute, en tout cas pour les libations –, elles ont gardé jusqu’à ce jour leur mystère. La pièce de droite, quant à elle, comporte les vestiges d’un autel qui devait être utilisé pour la prière et les offrandes d'animaux ou d'autres présents précieux sacrifiés aux dieux. Vous remarquerez d’étranges inscriptions gravées dans la pierre dans le style de celles découvertes en nombre sur le site de Tarxien, et vous accédez aux dernières pièces du temple sud par un passage monumental. Des trous ont été pratiqués dans les parois du passage pour y placer semble-t-il, en cas de besoin, des pieux de bois pour en barrer l’entrée. Passé ce point, trois salles s’offrent au regard des visiteurs dont la dernière, très incurvée, était probablement couverte. Elle abrite une pierre agrémentée de quelques décorations ayant gardé tout leur mystère. Précédant cette pierre, vous découvrirez un sol pavé portant également des inscriptions que certains spécialistes attribuent aux Phéniciens, et d’autres, aux ancêtres des Maltais. Il n’est d’ailleurs pas impossible que le temple ait été également le lieu d’échanges commerciaux, l’autel ayant pu accueillir des offrandes déposées par les différentes parties, pour sceller un accord.
Les murs extérieurs, faits de blocs monumentaux allant parfois jusqu’à 6 m de hauteur, ont dû être étayés, car ils étaient menacés d’écroulement. On ne sait pas comment ces blocs ont pu être acheminés ici, mais il paraît peu probable qu’ils aient pu être soulevés, sans dispositif spécial, même par plusieurs individus. Selon une légende, la géante Sunsana, qui donne son nom au temple, les aurait transportés sur sa tête depuis les falaises de Ta’ Cenc (hautes de 180 m). La visite du temple est d’autant plus agréable que le panorama couvre une grande partie de l’île, le premier dôme visible étant celui de l’église de Xewkija.
Un peu cher