REAL MONASTERIO DE SAN LORENZO DE EL ESCORIAL
Monastère construit à l'époque du roi Philippe II, remarquable avec ses patios, cloîtres, tours, œuvres d'art aux Nouveaux musées
On raconte que le roi Philippe II érigea ce monastère après avoir malencontreusement détruit une église dédiée à San Lorenzo pendant une bataille. Mais la véritable raison de la construction réside plus dans la piété du roi et dans sa volonté de créer un panthéon pour les rois d'Espagne. Le motif politique est lui aussi prédominant : assurer l'autorité de la Maison d'Autriche. La construction, commencée en 1563 par l'architecte Juan Bautista de Toledo (avant son décès quatre ans plus tard), s'acheva en 1584 sous la direction de son disciple Juan de Herrera. S'il a fallu 21 ans pour le faire sortir de terre, ce monastère de 33 327 m2 ne compte pas moins de 16 patios, 88 fontaines, 13 oratoires, 15 cloîtres, 86 escaliers, 9 tours, 1 200 portes et... 2 673 fenêtres ! Un édifice tout simplement majestueux et qui a d'ailleurs été classé au Patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco le 2 novembre 1984. L'entrée du monastère passée, on traverse une cour avant d'arriver dans la basilique. Notez, quand vous y entrez, le plafond plat du chœur qui semble étrangement tenir sans le moindre support, et le Christ en marbre blanc réalisé par Benvenuto Cellini. C'est l'une des seules choses éclairées en permanence dans la froideur et l'obscurité de la basilique. La décoration du côté est l'œuvre d'artistes italiens : les sculptures sont attribuées à Leone et Pompeo Leoni (père et fils), tout comme les deux groupes représentant Charles V avec sa famille et Philippe II avec trois de ses femmes (il est à noter que Marie Tudor en est exclue). Vous pouvez aussi vous promener dans quelques-unes des cours du monastère ; les plus remarquables sont sans doute le Claustro Grande, paré de fresques représentant la vie de la Vierge par Tibaldi, et le jardin de los Frailes. La sacristia (sacristie) et les salas capitulares (salles capitulaires) renferment la majorité des trésors religieux conservés au monastère, dont notamment une série de tableaux du Titien, de Velázquez et de José de Ribera. Sous la sacristie, un escalier descend jusqu'au Panteon Real (Panthéon royal) où reposent à jamais tous les rois espagnols depuis Charles V, à l'exception de Philippe V et Ferdinand VI. Alphonse XIII, qui mourut en exil à Rome, a été récemment ramené parmi ses ancêtres. Les défunts monarques gisent dans de somptueuses tombes en marbre : les rois (et Isabelle II) d'un côté, leurs épouses de l'autre. Juste à côté de l'entrée se trouve la Pudreria, une chambre isolée où les corps des défunts se décomposent pendant environ vingt ans avant que leurs squelettes soient nettoyés et placés dans le Panthéon. Les enfants des monarques, décédés en bas âge, se trouvent dans le Panteón de los Infantes. En continuant la visite, on arrive à la bibliothèque du deuxième étage, une pièce vraiment grandiose et cernée d'étagères réalisées par Herrera, en harmonie avec l'architecture, et de fresques attribuées à Tibaldi et ses assistants, représentant les sept Arts. Parmi les nombreux ouvrages présents ici, on trouve le Codex Albeldensis, le cahier personnel de sainte Thérèse, quelques manuscrits arabes très richement décorés et un planétarium florentin de 1572 illustrant la course des planètes selon les principes de Ptolémée et Copernic. Une collection unique pour un monastère dont la visite est vraiment incontournable dès que l'on s'aventure dans les environs de la capitale espagnole...
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Avis des membres sur REAL MONASTERIO DE SAN LORENZO DE EL ESCORIAL
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